Par Manlio Dinucci
Les Etats-Unis, qui jusqu’à maintenant ont participé à la guerre en aidant Israël à frapper les objectifs en Iran et à intercepter drones et missiles lancés par l’Iran en représailles, sont en train de se préparer à participer directement au bombardement de l’Iran. De nombreux avion-citernes de l’US Air Force sont en train d’approvisionner des chasseurs-bombardiers en vol des Etats-Unis vers l’Europe et d’ici vers le Moyen-Orient. En même temps la Grande-Bretagne et la France transfèrent des forces aériennes au Moyen-Orient.
Le président Trump a annoncé le 16 juin qu’il ne signerait, au G7 au Canada, aucune déclaration conjointe sur Israël et l’Iran. Le lendemain, le 17 juin, il signé la “Déclaration des leaders du G7 sur les récents développements entre Israël et l’Iran”. Voici le texte officiel d’accord signé par Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon, plus l’Union Européenne : “Nous, chefs d’État et de gouvernement du G7, réaffirmons notre attachement à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. Dans ce contexte, nous affirmons qu’Israël a le droit de se défendre et nous réitérons notre soutien à la sécurité d’Israël. Nous affirmons également l’importance de la protection des civils. L’Iran représente la principale source d’instabilité et de terrorisme dans la région. Nous avons toujours affirmé clairement que l’Iran ne pourra jamais détenir l’arme nucléaire. Nous demandons instamment que le règlement de la crise iranienne permette une désescalade générale au Moyen-Orient, notamment un cessez-le-feu à Gaza. Nous demeurerons attentifs aux possibles répercussions sur les marchés internationaux de l’énergie et nous nous tiendrons prêts à coordonner nos efforts, notamment avec nos partenaires affinitaires, pour préserver la stabilité des marchés.” Immédiatement après, Trump, qui s’était d’abord présenté come “médiateur” entre Israël et l’Iran, rappelle que “l’Iran ne peut pas avoir une arme nucléaire” et demande la “reddition inconditionnelle” de l’Iran. Le Wall Street Journal écrit : “Avec un coup de scène, la diplomatie étasunienne a servi de couverture pour l’attaque surprise israélienne. Les entretiens, vus comme une façon de maintenir la paix, ont donné à Israël l’opportunité de lancer de lourds coups militaires.”
Les Etats-Unis, qui jusqu’à maintenant ont participé à la guerre en aidant Israël à frapper les objectifs en Iran et à intercepter drones et missiles lancés par l’Iran en représailles, sont en train de se préparer à participer directement au bombardement de l’Iran. Ces préparatifs sont démontrés par les tracés radars. Aux Etats-Unis des avions cargos militaires et avion-citernes sont en mouvement vers l’Est indiquant un positionnement rapide des forces pour une opération à grande échelle. De nombreux avion-citernes de l’US Air Force sont en train d’approvisionner des chasseurs-bombardiers en vol des Etats-Unis vers l’Europe et d’ici vers le Moyen-Orient. En même temps la Grande-Bretagne et la France transfèrent des forces aériennes au Moyen-Orient. Selon les experts militaires, l’US Air Force pourrait frapper les sites nucléaires civils iraniens avec des bombes Bunker Buster de 30.000 libres (environ 14 tonnes) qui pénètrent dans le sous-sol en explosant en profondeur.
Il est significatif que, tandis que l’Iran est sous attaque, le Parlement iranien ait approuvé le Traité de Partenariat Stratégique avec la Russie. Le Traité, comprenant un préambule et 47 articles, a été signé le 17 janvier, en conclusion d’entretiens au Kremlin, par les présidents russe et iranien, Vladimir Poutine et Masoud Pezeshkian. L’Article 1 stipule : “Les parties contractantes chercheront à approfondir et étendre les relations dans tous les secteurs d’intérêt réciproque, à renforcer la coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense, à coordonner étroitement leurs activités au niveau régional et mondial, dans la ligne d’un partenariat mondial, à long terme et stratégique”. Ceci confirme l’étroite relation entre le scénario européen de guerre contre la Russie et celui du Moyen-Orient : l’Iran, qui fait partie des BRICS, constitue la jonction fondamentale du Couloir de transport Nord-Sud ouvert par la Russie après le blocus à l’Ouest, et, en même temps, une importante jonction de la Nouvelle Route de la Soie dirigée par la Chine vers l’Europe.
Sur ce fond augmente fortement la possibilité de guerre nucléaire. Israël -l’unique pays au Moyen-Orient doté d’un arsenal nucléaire- possède selon les estimations au moins 90 têtes nucléaires et du matériel fissible pour en produire d’autres centaines. L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, l’organe de contrôle nucléaire des Nations Unies, estime que 30 pays sont en mesure de développer des armes nucléaires. Jusqu’à présent 9 pays possèdent des armes nucléaires : Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord. Cinq autres pays, violant le Traité de Non-Prolifération auquel ils ont adhéré, hébergent des armes nucléaires étasuniennes : Italie, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Turquie. Récemment s’est ajoutée à ceux-ci la Biélorussie, qui héberge des armes nucléaires russes.
Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo de vendredi 20 juin 225 sur la chaîne tv italienne Byoblu
https://www.byoblu.com/2025/06/20/usa-gb-francia-con-israele-in-guerra-contro-liran-grandangolo/
Source : M-A P.