Salah Hamouri, Franco-Palestinian lawyer and field researcher for ADDAMEER (Conscience) Prisoner Support and Human Rights Association, a Palestinian non-governmental organisation that works to support Palestinian political prisoners held in Israeli and Palestinian prisons, gives an interview with AFP at the NGO's offices in the West Bank city of Ramallah on October 1, 2020. (Photo by ABBAS MOMANI / AFP)

L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, victime du régime arbitraire
de la détention administrative israélienne. © Abbas Momani/AFP

Par Pierre Barbancey

Le Quai d’Orsay attend des explications sur les raisons de la détention de l’avocat franco-palestinien et n’envisage aucune action pour le faire libérer.
La présidente de la commission d’enquête du comité des droits de l’Homme de l’ONU, Navi Pillay, a dénoncé la non-application des résolutions internationales au Proche-Orient à l’occasion de la présentation de son rapport. C’est en effet un point essentiel. Existe-t-il une volonté pour forcer Israël à respecter les droits juridiques et humains des Palestiniens ?
Pour l’heure, la réponse est clairement non. La situation de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri en est l’exemple type. Âgé de 37 ans, né à Jérusalem d’une mère française et d’un père palestinien, il n’a cessé d’être harcelé par les autorités occupantes israéliennes depuis son adolescence. Il a régulièrement été arrêté et placé en détention administrative. La dernière fois, c’était le 7 mars. Il devait être libéré ce 6 juin.
Il restera en prison jusqu’au 6 septembre, en vertu du pouvoir d’un juge militaire et d’un « dossier secret ». Une mascarade de justice. Une atteinte aux droits humains. Aucune charge n’est révélée mais la détention peut être prolongée indéfiniment. L’occupant britannique s’en était servi. L’occupant israélien s’en sert.

Maigres déclarations

Que fait la France pour obtenir la libération de Salah Hamouri ? Rien ! Régulièrement interrogé par l’Humanité – sans quoi le nom de Salah Hamouri n’apparaîtrait même plus dans le domaine public –, le ministère français des Affaires étrangères se contente de maigres déclarations qu’il faut lui arracher. Rebelote le 7 juin. Nous avons demandé au Quai d’Orsay et à la nouvelle ministre, Catherine Colonna, s’ils entendent « engager de véritables actions, concrètes et publiques, de coercition, afin qu’Israël cesse le harcèlement de Salah Hamouri (…) et le libère sans condition ». Que répond le ministère ? Qu’il a pris note « avec préoccupation du prolongement de la détention administrative de M. Salah Hamouri ».
Pire : « Nous restons pleinement mobilisés pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention (…) et à ce qu’il puisse bénéficier de toutes les voies de recours. » De deux choses l’une. Soit le ministère français des Affaires étrangères ne sait pas ce qu’est une détention administrative. Soit il noie le poisson pour ne pas avoir à intervenir. C’est sans équivoque la seconde hypothèse qu’il faut retenir.
Si la France, grande puissance mondiale, n’est pas capable d’ « obtenir des explications » de la part d’Israël, il y a lieu de s’inquiéter. « Nous ne voulons pas d’explications qui ne retardent que les actes, dénonce le comité de soutien à Salah Hamouri. Nous voulons une position ferme de la France et des actes pour obtenir sa libération. »

Pierre Barbancey
L’Humanité du 09 juin 2022

Source : Assawra
https://assawra.blogspot.com/…

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