Communiqué du MRAP

Le 27 février 1976, le peuple sahraoui a proclamé la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) quelques mois après l’occupation de son territoire par le Maroc en novembre 1975. Quarante-cinq après, le peuple sahraoui a réussi à créer les bases d’un véritable État et à mettre en place des institutions (gouvernement, ministères), une administration territoriale s’appuyant sur trois niveaux principaux, l’État, la wilaya et la daïra, et des services structurés dans tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle. Membre fondateur de l’Union Africaine, la RASD n’a toujours pas recouvré sa souveraineté sur la totalité de son territoire, le Sahara occidental, dont une grande partie est occupée illégalement par le Maroc depuis 1975.

Quarante-cinq ans après la création de la RASD, le référendum d’autodétermination prévu par les accords de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide des Nations unies n’a toujours pas eu lieu à cause des manœuvres dilatoires du Maroc qui bafoue le droit international en toute impunité, de la complicité de nombreux gouvernements et de l’inertie coupable des Nations unies. Comme elle l’a fait en novembre 2010 en brûlant le camp de Gdeim Izik installé par des milliers de Sahraouis, l’armée marocaine a attaqué le 13 novembre 2020 des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement à El Guerguerat pour exiger la fermeture d’une brèche illégale faite par le Maroc pour exporter les richesses du Sahara occidental qu’il exploite en toute illégalité. Cette rupture du cessez-le-feu de 1991 a entraîné une riposte de l’armée sahraouie en légitime défense qui se poursuit avec des bombardements des positions marocaines le long du Mur de la honte construit par le Maroc.

Dans la dernière période, le pouvoir marocain a intensifié la répression contre la population sahraouie des territoires occupés , notamment les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes : harcèlements, arrestations, emprisonnements… Le soutien que lui apporte le gouvernement français constitue un des principaux obstacles à la solution du conflit. Le peuple sahraoui n’en peut plus de vivre en exil ou sous occupation ! Il aspire à décider librement et démocratiquement de son avenir.

Apportant son soutien à la juste lutte du peuple sahraoui pour sa décolonisation, le MRAP exige du gouvernement français de ne plus soutenir le pouvoir marocain et de contribuer activement à la solution du conflit avec l’arrêt de la répression, la libération des prisonniers politiques sahraouis (22 purgent depuis novembre 2010 des peines de prison de 20 ans à la perpétuité) et la tenue rapide du référendum d’autodétermination. Le MRAP demande aussi au gouvernement français et aux États membres de l’Union européenne de s’engager sur la voie de la reconnaissance de la RASD qui constituerait un signal fort pour mettre fin à l’occupation du Sahara occidental et permettre au peuple sahraoui de recouvrer sa souveraineté sur son territoire.

Paris, le 25 février 2021

Source : MRAP
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