Par Karine Bechet-Golovko

En Occident, chacun semble attendre, voire espérer, la mort de Navalny. Humainement, il provoque la pitié, ainsi manipulé, ayant perdu le contrôle de sa vie, mais il a fait son choix et, soyons honnêtes, Navalny ne présente un intérêt pour ses curateurs qu’en mauvaise santé ou, encore mieux, mort. Les Etats-Unis, le Conseil de l’Europe, la Grande-Bretagne, etc., toutes ces composantes de l’Atlantisme menacent la Russie … et si Navalny mourrait … ce serait terrrrible pour elle. Calme face à cette énième mise en scène de « l’opposant numéro Un à Poutine » dans les chancelleries occidentales, la Russie rappelle que cela s’appelle de l’ingérence et qu’elle n’a pas l’intention de réagir aux menaces de la Maison Blanche. 

Rappelons que Navalny avait été condamné avec sursis pour escroquerie en 2014 et, suite à la violation systématique de son contrôle judiciaire, finalement rentré en Russie alors qu’il n’était plus soigné en Allemagne depuis plusieurs semaines, il a été condamné par la justice russe à la transformation de sa conditionnelle en peine de prison ferme (voir l’argumentation de la cour ici analysée en français). Et cela après des pressions des Etats-Unis sur l’Europe pour qu’elle adopte des sanctions (lire notre texte ici), après une décision politique de la CEDH sortant de ses compétences en demandant sa libération immédiate (lire notre texte ici). Et nous aurons la délicatesse de ne pas rappeler la désastreuse visite de Borell en Russie …

Bref, Navalny a été envoyé purger sa peine de prison. Evidemment, il ne peut simplement la purger, sinon tout ce cirque perdrait de son intérêt et n’oublions pas que ce bruit n’a de sens que sur la vague du « il est en danger de mort« . Donc, en toute logique, il se met en grève de la faim.

C’est alors que son « cardiologue personnel » estime qu’il n’a plus que quelques heures à vivre – sans l’avoir examiné. L’équipe des « médecins de Navalny » s’est déplacée, pour faire pression, sachant très bien que, selon le règlement, ils ne pourraient avoir accès à leur patient – et le but n’était pas médical, mais communicationnel. Soulignons qu’à la tête de ce groupe de « médecins », se trouve Anastassia Vassileva, qui dirige l’ONG « Alliance des médecins », classée agent étranger par le ministère de la Justice, en raison de son financement étranger et de son activité politique déstabilisatrice en Russie.

De toute manière, c’est bien une opération de comm, qui doit jouer sur un soi-disant danger vital pour Navalny. Lui, a été transféré dans un hôpital de la région pour surveillance, il reçoit des vitamines (donc son état n’est pas trop grave …) et les médecins estiment qu’il n’y a pas de risque vital.

Pendant ce temps-là, le discours politico-médiatique se construit, toutes les Unes des médias alignés reprennent le danger pour sa vie qu’encourt Navalny dans le « camp » de détention russe – bientôt ils vont nous ressortir les goulags …

Jake Sullivan, le Conseiller très actif de Biden à la sécurité nationale, estime qu’il y aura des conséquences très sérieuses pour la Russie … si Navalny meurt. Donc, non seulement Navalny est considéré comme un enjeu de sécurité nationale pour les Etats-Unis (assez surprenant, si l’on remet les choses à leur juste valeur …), mais en plus il n’est plus qu’un cadavre en sursis … La Grande-Bretagne estime également que la Russie est responsable de la détérioration de l’état de santé de Navalny. Et bien entendu, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, organe russophobe s’il en est, s’interroge sur une résolution (acte n’ayant aucune force juridique) exigeant la libération immédiate de Navalny. Evidemment, la CEDH, qui n’est plus un organe à vocation juridictionnelle depuis longtemps (s’il ne l’a jamais été), envoie une liste de questions dont le sens est de savoir si réellement, l’état de santé de Navalny est compatible avec une détention – reprenant en cela sa décision politique précédente exigeant sa libération immédiate pour raison de santé.

La Russie rappelle qu’elle considèrera comme une ingérence toute résolution exigeant la libération d’un individu condamné par la justice et le Kremlin a déjà déclaré « ne pas réagir » aux menaces de la Maison Blanche.

C’est impressionnant le nombre de personnes qui attendent sa mort … S’il lui restait un minimum de jugeote, Navalny collaborerait plus étroitement avec les autorités russes, qui sont les seules à avoir intérêt à le voir en vie et en bonne santé.

Source : Russie politics
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