Par Rudi Barnet

BALFOUR

Lorsque Lord Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, promet en 1917 à l’Organisation sioniste, fondée vingt ans plus tôt, l’établissement d’un “foyer juif“ en Palestine, ce n’était nullement par philanthropie envers les populations juives. En réalité, Balfour vomit ces “schnorrers“, ces gueux qui fuient les pogromes en Europe de l’Est et affluent en Occident.

C’est pourquoi il leur offre d’aller “défricher la Terre sainte pour éviter de les accueillir en Grande-Bretagne“.

La “Déclaration Balfour“ est une lettre ouverte datée du 2 novembre 1917, signée par Arthur Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, et sympathisant d’un courant sioniste chrétien (voir “Sionisme“ et “Lobbyes“) adressée à Lionel Walter Rothschild, personnalité de la communauté juive britannique… et financier du mouvement sioniste (voir “sionisme“).

Par cette lettre, le Royaume-Uni se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le “peuple juif“… qui ne représente alors que 7% de la population de la Palestine.

La Déclaration Balfour“ est considérée comme une étape fondamentale de la création de l’État d’Israël…. Elle précise que “ rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non- juives présentes sur le territoire.

La suite montrera comment les colonisateurs sionistes respecteront cet engagement.

BARGHOUTI

Marwan Barghouti, est un résistant palestinien né en 1959 dans un village de Cisjordanie (voir ce nom).

C’est actuellement la figure politique la plus populaire des Palestiniens.

Cadre d’une branche armée du Fatah (voir ce mot), il a joué un rôle important dans les deux premières intifada (voir ce mot) justifiant les attaques sur des cibles militaires tout en condamnant les attentats visant des civils.

Après plusieurs tentatives d’assassinat par le Mossad (voir “Mossad“), il est capturé en 2002, inculpé de 26 meurtres et condamné à cinq peines de prison à vie pour avoir “commandité des attentats“.

En 2016, de sa prison, il exprime sa désillusion envers l’Autorité palestinienne, qu’il accuse d’être passée de meneur de la libération à médiateur de l’occupant.

Opposant déclaré de Mahmoud Abbas (voir ce nom), il appelle à la “réconciliation nationale“ entre le Fatah et le Hamas, milite en faveur d’une résolution politique du conflit et pour la réalisation des accords d’Oslo (voir “Oslo“), sans pour autant rejeter la lutte armée contre l’occupation israélienne.

Le 14 août 2025, Ben Gvir (voir ce nom), ministre israélien de la Sécurité nationale à mené une opération médiatique en se rendant dans sa cellule pour le menacer et profiter de cette mise en scène pour durcir encore les conditions de détention déjà inhumaines imposées aux prisonniers palestiniens.

L’Autorité palestinienne a dénoncé « les conditions humanitaires extrêmement dures » dans lesquelles il est détenu à « l’isolement« .

Visiblement, sa voix dérange. Elle brise le récit israélien qui veut réduire la résistance à du terrorisme.

Elle rappelle que la sécurité ne peut justifier l’oppression et qu’on ne peut acheter la dignité d’un peuple.

Pour les Palestiniens, ceux des tentes et des ruines, tant que Barghouti restera enfermé, la cause palestinienne restera orpheline de son véritable leader… Et tant qu’il brandira ses menottes derrière les barreaux, le monde sera mis au défi de regarder la liberté en face.

BARRIERE de SEPARATION

Construite à partir de 2002, durant la seconde Intifada (voir ce terme), cette barrière, aussi appelée “clôture de sécurité“ a pour objectif, selon le gouvernement israélien, de “protéger les citoyens“.

Elle sépare totalement le territoire israélien de la Cisjordanie et est constituée d’un grillage électrifié, d’un mur en béton de huit mètres de haut et de miradors.

Le tout est long d’environ 713 kms… deux fois plus haut et quatre fois plus long que le mur de Berlin !

L’édifice comporte 240 checkpoints, des tours équipées de systèmes de caméras et des radars reliés aux centres de commande de l’armée.

Ce mur n’a pas été construit sur le territoire israélien, défini par la ‘ligne verte“ reconnue par l’ONU, mais sur le territoire palestinien et s’enfonce parfois jusqu’à 2 kms à l’intérieur de la Cisjordanie… s’accaparant ainsi, le mot “volant“ est plus adéquat, 10 % de terres palestiniennes.

Pour ce qui de l’enclave de Gaza (voir ce nom), l’autre territoire palestinien, il est entouré d’une barrière de 65 kms, constituée d’une haute clôture métallique dotée de caméras et de divers capteurs et postes d’observation.

En juillet 2004, la Cour Internationale de Justice (voir CIJ) a condamné Israël pour violation du droit international et lui a ordonné de rendre les terres palestiniennes dont il s’était emparé pour la construction de cette barrière dite de sécurité.

Quelques jours après ce jugement, l’Assemblée générale de l’ONU, a voté une résolution demandant, en conformité avec la décision de la CIJ, la destruction du mur et le paiement de réparations aux Palestiniens. Israël ne respectera pas cette résolution… Comme elle n’a jamais respecté les 230 autres votées depuis 1948 !

BDS

”Boycott-Désinvestissement-Sanctions“ est un mouvement international non-violent dont l’objectif est de faire cesser l’occupation et la colonisation des territoires envahis en 1967.

BDS revendique l’égalité des citoyens d’ethnie arabe en Israël et le droit au retour des réfugiés de la Nakba (voir ce terùe) de 1948.

Il a été lancé en 2005 par 171 organisations non-gouvernementales palestiniennes appelant les citoyens du monde à boycotter les produits israéliens, mais également de pratiquer un boycott sportif, culturel et universitaire.

BDS propose aussi de faire pression sur les entreprises, notamment européennes, afin qu’elles arrêtent leur collaboration avec un État, dénoncé comme criminel.

Enfin, BDS demande de forcer les États à concrétiser les sanctions et résolutions exigées par l’ONU et diverses organisations internationales (voir “Droit international“)… applicables depuis des dizaines d’années !

Outre les réactions haineuses du régime sioniste contre BDS, des décrets et lois anti-BDS qui se multiplient aux USA (voir ce terme), plusieurs gouvernements occidentaux ont tenté, et tentent toujours, de criminaliser le mouvement… Démontrant ainsi, d’une certaine manière, son efficacité.

Le 8 août 2025, Omar Barghouti (voir ce nom), un des fondateurs palestiniens de BDS, déclarait “Depuis un siècle, le peuple palestinien résiste à l’oppression coloniale et n’a jamais abandonné. Nous insistons sur notre « menu complet de droits », comme l’a dit un jour l’archevêque Desmond Tutu. Nous nous efforçons de prospérer dans notre patrie dans la liberté, la justice, l’égalité et la dignité sans faille. Ne tombez pas dans la complaisance tant que vous n’avez pas mis fin à la complicité des États-Unis dans les crimes d’Israël. Ne perdez pas espoir. Vous ne l’avez pas encore mérité“.

Alignés sur le comportement du pouvoir sioniste (voir “Sionisme“), la plupart des gouvernements occidentaux montrent une attitude peu “sympathique“ envers le mouvement BDS.

Un des pires exemples est actuellement la répression de la police britannique contre les militants de “Defend our juries“ : le 6 septembre 2025, les “Bobbies“ ont emprisonné 890 manifestants pacifiques qui protestaient contre le génocide perpétré à Gaza… Au total, plus de 1.600 personnes ont déjà été arrêtées depuis juillet, et 138 inculpées de soutien à une “organisation terroriste“.

… Mais ce 8 septembre 2025, plus de 1.200 acteurs, réalisateurs et professionnels du cinéma et de la télévision, dont des stars comme Susan Sarandon ou Javier Bardem, rassemblés dans “Film Makers for Palestine“ ont signé un engagement à ne plus collaborer avec les institutions cinématographiques israéliennes (festivals, producteurs…).

BEDOUINS

Les Bédouins de Palestine sont des nomades implantés depuis de nombreux siècles dans la région, principalement dans le désert du Néguev… territoire aujourd’hui annexé par le régime israélien.

Ce désert s’étend jusqu’à la péninsule égyptienne du Sinaï et au golfe d’Aqaba, un port jordanien auquel fait face la station balnéaire israélienne d’Eilat.

Dans le Néguev, la population bédouine a développé un mode de vie semi-nomade, combinant agriculture extensive et activité pastorale.

Le plan de partage de l’ONU de 1947 avait attribué le Néguev aux Palestiniens, mais en 1948 Israël s’en est emparé et a obligé 80 % de la population à fuir en Jordanie ou dans l’enclave de Gaza (voir “Nettoyage ethnique“).

Les Bédouins restant, une vingtaine de milliers, on vu leurs habitations et leurs écoles détruites, leurs puits empoisonnés… Et ont ensuite été confinés dans un territoire réduit à 10 % de celui qui leur appartenait auparavant.

Comme Gaza, c’est une sorte de ghetto que les Bédouins appellent ironiquement “Siyag“ (l’enclos où l’on parque le bétail) où le gouvernement militaire ne leur permet pas de se déplacer sans autorisation, ce qui rend leurs migrations saisonnières impossible.

Malheureusement pour eux, Israël avait un projet pour cette région : y attirer 500.000 émigrés anglo- saxons. Afin de libérer l’espace occupé par les terres agricoles, le gouvernement sioniste n’a, simple exemple, pas hésité à épandre du Roundup, ce puissant toxique, sur les champs d’al-Araqib, un village bédouin, provoquant de nombreuses et graves intoxications chez les enfants.

…Et fin juillet 2011, les bulldozers sont entrés en action et ont rasé al-Araqib.

Aujourd’hui, la population bédouine est estimée entre 200 et 300.000 personnes.

La grande majorité vit dans une cinquantaine de villages qui n’existent pas sur les cartes officielles car le gouvernement israélien les considèrent comme illégaux, refusant de fournir les services les plus élémentaires, tels l’électricité ou l’eau courante, les menaçant de destruction à tout moment.

Les Bédouins sont citoyens de l’État d’Israël, mais, comme les “Arabes Israéliens“ (voir ce terme), ils ne bénéficient pas des mêmes droits que leurs concitoyens “Juifs“.

En 2023, Amnesty International a dénoncé l’expulsion des 500 habitants du village de Ras Jrabah où ils vivaient depuis plusieurs décennies… Et l’obligation imposée par le tribunal militaire de payer la somme de 32.000 $ pour couvrir les “frais de justice“.

Le 8 mai 2024, le village de Wadi Al-Khalil a été rasé sur ordre du ministre de la “Sécurité Nationale“ et les 350 habitants expulsés de leur terre.

L’ONU n’a pas réagi devant ce crime contre l’humanité.

BE’ERI

Le 7 octobre 2023, une bataille s’est déroulée dans le kibboutz Be’eri, situé à quatre kms de la “barrière de sécurité“ ceinturant Gaza.

Un rapport de l’ONU, rapport confirmé par le FDI (“Forces de défense israéliennes“), indique qu’une bonne centaine de Palestiniens ont envahi le kibboutz (voir “Sept octobre 2025“).

Durant l’invasion, les militants du Hamas ont tué une centaine de civils armés du groupe de “Défense du Kibboutz“ et 31 militaires israéliens.

Une trentaine d’habitants ont été emmené à Gaza.

103 miliciens du Hamas (Brigades Izz al-Din al-Qassam) ont été tués.

Les meurtres des civils israéliens seront qualifiés de crimes de guerre par Human Right Watch et de nombreuses autres organisations de défense des droits humains.

A l’arrivée des forces israéliennes, le général de brigade Barak Hiram, commandant de la 99e division, a appliqué la directive “Hannibal (voir ce terme) et ordonné à ses chars de tirer sur la maison de Pessi Cohen, où une quarantaine d’envahisseurs retenaient quatorze Israéliens.

La maison a été démolie et incendiée, provoquant la mort de tous les “résidents“…. Sauf un.

Les chars Merkava ont également tiré sur d’autres habitations provoquant la destruction de 57 structures du kibboutz, soit plus d’un tiers de l’ensemble des bâtiments résidentiels

BEGIN

Menahem Begin est un homme d’État israélien d’origine biélorusse, né à Brest-Litovsk en 1913.

Arrivé en Palestine en 1943, il rejoint l’Irgoun, groupe armé sioniste (voir “Sionisme“), dont il prend le commandement quatre ans plus tard.

Comme son collègue Yitzak Shamir (voir ce nom), il fut, avant de faire une carrière politique, un des terroristes les plus connus durant les années précédant la création de l’État d’Israël.

Le 22 juillet 1946, il coordonne, avec le groupe Lehi de Shamir, l’attentat contre l’hôtel King David à Jérusalem qui fera 91 victimes.

Toujours avec la collaboration de Shamir, il est responsable du massacre de Deir Yassin qui fit plus de cent victimes civiles… Un mois avant la proclamation de l’indépendance d’Israël !

Ironie de l’Histoire, c’est sur les terres de ce village martyr de Deir Yassin que fut construit Yad Vashem, le mémorial des victimes juives du nazisme.

Grand rival de Ben Gourion pour le pouvoir, il est aussi responsable de l’opération “Altalena“ menée par l’Irgoun en juin 1948… au lendemain de la fondation de l’État !

Ce bateau, chargé de milliers d’armes, d’explosifs et de 5 blindés voulait aborder le territoire avec 800 migrants et un contingent de paramilitaires.

Ben Gourion donna l’ordre à son armée, nouvellement constituée, d’attaquer et de détruire l’Altalena. Begin fit allégeance… et entama une carrière politique.

La même année, dans un discours célèbre, il est sans ambiguïté sur les objectifs du sionisme.

Renforcez-vous. Renforcez votre esprit. Il n’y a pas d’alternative. Nous ne pouvons pas acheter la paix à nos ennemis par l’apaisement. Il n’y a qu’une seule « paix » qui s’achète : la paix du cimetière, la paix de Treblinka. (…) Remplissez-vous de force spirituelle et préparez-vous à d’autres épreuves. Nous les supporterons. Le Dieu des armées nous aidera“.

Begin fut premier ministre d’Israël de 1977 à 1983.

En 1978, il réalisera l’accord de paix avec l’Égypte… et recevra le “Prix Nobel de la Paix“.

En 1982 il déclenchera l’invasion du Liban qui se soldera par la mort de 20.000 Libanais et Palestiniens.

Autre haut fait de Begin : il est, avec Ariel Sharon (voir ce nom) l’instigateur du massacre de Sabra et Chatila (voir ces noms), deux camps de réfugiés palestiniens dans lesquels entre 3.500 et 5.000 civils furent assassinés.

Menahem Begin ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

BEN GOURION

David Ben Gourion, né David Grün en Pologne en 1886, a émigré en Palestine à l’âge de vingt ans.

D’abord secrétaire général de la Histadrout (voir ce nom), le syndicat regroupant les militants de diverses factions sionistes, il devient en 1935 président de l’Agence Juive (voir ce terme) et, en même temps, responsable de la Haganah, le plus important groupe paramilitaire contre l’occupant anglais.

Il est alors considéré comme le principal dirigeant des Juifs sionistes vivant en Palestine.

Jusqu’en 1945, il mènera diverses actions politiques contre les occupants, organisant notamment le “Congrès sioniste de Biltmore“ aux États-Unis qui revendiquera le départ des Anglais de la Palestine mandataire et l’établissement d’un État juif.

Durant cette période, Ben Gourion, apparemment adepte du “double jeu“, collaborera avec l’occupant britannique, lui livrant même certains colons juifs qui avaient pris les armes.

Concernant le sort des Juifs d’Europe durant la IIe guerre mondiale – il connaissait pourtant l’existence des camps de concentration hitlériens et les chambres à gaz – il aura cette phrase lapidaire…

 “Si je savais qu’on pouvait sauver tous les enfants d’Allemagne en les envoyant en Angleterre mais seulement la moitié d’entre eux en les envoyant en Palestine, je choisirais cette dernière option.“

Visiblement, la création de l’État d’Israël était sa priorité absolue et seul semble compter à ses yeux le sort des Juifs de Palestine… pas celui des autres coreligionnaires (voir “Juif(ves)“).

A la fin de la IIe guerre mondiale il organisera grèves et sabotages, renforçant la Haganah (voir ce terme) par une politique d’achats d’armes, sans négliger le développement de l’émigration des Juifs d’Europe.

Après la création de l’État d’Israël, c’est sous ses ordres que la Haganah, devenue la “Force de Défense d’Israël“ (Tsahal), lancera l’opération de nettoyage ethnique (voir “ Nettoyage ethnique“ et “Nakba“) qui expulsera environ 800.000 Palestiniens de leur terre et de leur maison, rasera plus de 500 villages… dont elle empoisonnera souvent les puits avant de partir (voir “Armes chimiques“).

Ben Gourion exprimera clairement l’objectif de cette opération.

Nous devons utiliser la terreur, l’assassinat, l’intimidation, la confiscation de terres, et la suppression de tous les services sociaux pour débarrasser la Galilée de sa population arabe.

Après la création de l’État, qui fera de nous une force puissante, nous abolirons la partition et nous nous étendrons à toute la Palestine“.

David Ben Gourion ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

BEN GVIR

Itamar Ben Gvir est né en 1976 à Jérusalem dans une famille d’origine irakienne.

Il dirige aujourd’hui le parti d’extrême droite “Force juive“.

Dans les années 1990, il était membre du parti Kach et Kahane Chai dont un des leaders, Baruch Goldstein, massacra 29 fidèles Palestiniens qui priaient dans le tombeau des Patriarches, à Hébron (voir ce nom).

Il lui alors été interdit de se présenter aux élections… classé comme terroriste par les autorités israéliennes et étatsuniennes.

Homophobe, antilibéral et antidémocrate, il proclame en permanence sa haine viscérale des Arabes et croit en la suprématie du peuple juif.

Souvent condamné pour incitation à la haine, il est actuellement à la tête de la troisième force politique d’Israël et ministre de la Sécurité nationale du gouvernement de Netanyahu.

Il est aussi connu pour ses multiples provocations hostiles aux Palestiniens : “visites“ à l’esplanade des Mosquées, intrusion dans la cellule de Barghouti (voir ce nom), octroi de 100.000 permis de port d’arme supplémentaires aux civils sionistes après l’attaque du sept octobre 2023 (voir ce terme)… etc.

Avec son “collègue“ Smotrich (voir ce nom), il ne cesse de pousser Netanyahou à annexer Gaza et la Cisjordanie… avant de lancer la conquête du grand Israël (voir “Eretz Israël“).

En 2024, il a, à plusieurs reprises, appelé les parlementaires israéliens à adopter une loi autorisant les détenus palestiniens à être abattus d’une balle dans la tête “Les prisonniers palestiniens doivent être exécutés d’une balle dans la tête, et jusqu’à l’adoption de cette loi, ils ne recevront que le strict minimum pour survivre”.

Début septembre 2025 il a aussi déclaré “Avec l’aide de Dieu, je planifie déjà le prochain quartier pour les policiers, qui sera situé dans l’un des plus beaux endroits du Moyen-Orient. Nous achèverons la conquête de la ville de Gaza et y établirons un magnifique quartier de police face à la mer.“

Le 9 septembre 2025, le Parlement européen a décidé qu’il était, ainsi que Smotrich, désormais déclaré « persona non grata » dans l’ensemble des 29 pays membres de l’espace Schengen… Mais cela n’a pas calmé ses ardeurs meurtrières.

Le 17 novembre 2025, il a déclaré qu’il fallait arrêter Mahmoud Abbas “Une cellule à l’isolement l’attend à la prison de Kitzi‘Ot“ (voir “Kitzi’Ot et Rakefet“) et “assassiner les responsables palestiniens qui sont des terroristes à tous points de vue“… Ben Gvir est ministre de la sécurité nationale !

BILAN des BOMBARDEMENTS (A Gaza en 2023 & 2024)

Des chercheurs de l’université de New York et de l’Oregon, spécialistes de la cartographie des dommages en temps de guerre, ont étudié les effets des bombardements aériens et des frappes d’artillerie dans les conflits contemporains.

Ils ont appliqué les données du satellite “Copernicus Sentinel-1“ à Gaza et ont constaté des niveaux de destruction sans précédent en comparaison avec d’autres conflits récents ou anciens (Irak, Syrie, Ukraine…). Ainsi, ils ont comparé la puissance destructrice du bombardement d’Hiroshima – leur étude exclut évidemment l’horreur des dégâts humains causés par l’usage de l’uranium – avec celle subie par Gaza.

L’étude des chercheurs étatsuniens révèle qu’en moins d’une année, d’octobre 2023 à août 2024, 83.000 tonnes de bombes (parfois 1.000 bombes par jour !), fournies par les États-Unis ont été larguées sur Gaza.

… Celle tombée sur Hiroshima équivaut à 30.000 tonnes !

Petite précision : au lendemain de l’agression d’octobre 2023 (voir “Sept octobre“), 33 tonnes d’explosifs ont été lancées en moyenne sur chaque kilomètre carré de la bande de Gaza (voir “Urbicide“).

Le mois de février 2024 présentait le pic avec l’équivalent de 4,6 bombes atomiques ou celui du tonnage total des bombes reçues par Dresde, Hambourg et Londres, durant la IIe guerre mondiale.

… Et ce sinistre carnage se déroule avec le silence complice des États et gouvernements occidentaux !

BILAN MORTUAIRE (Des Palestiniens de 1920 à 2025… plus de cent ans !)

La quasi-totalité des médias et des responsables politiques occidentaux fixent l’attaque du 7 octobre 2023 comme début des hostilités et l’invasion de Gaza.

Cette affirmation largement diffusée par la Hasbara israélienne (voir “Hasbara“) laisse entendre que, jusqu’à cette date, le territoire vivait dans une paix relative.

Mensonge non seulement odieux à propos des événements du 7 octobre 2023 (voir “Sept octobre“) mais de plus négation de l’Histoire !

En effet, sans remonter jusqu’aux Romains du premier siècle, les Ottomans, ensuite les Anglais, et aujourd’hui les colons occidentaux, c’est depuis un centaine d’années que la population autochtone subit la violence de forces occupantes.

Depuis les émeutes de Jaffa de 1921 jusqu’à l’attentat de l’hôtel King David en 1946 en passant par les bombes dans les marché de Haïfa et de Jérusalem, c’est par centaines que les civils Palestiniens ont été abattus par les terroristes… Les mêmes qui formeront la future armée israélienne.

Ensuite, de 1948 à nos jours, des dizaines de milliers de civils ont été abattus par l’armée israélienne dans une longue série de massacres.

Quelques noms… parmi une longue, très longue liste :

Deir Yassin (plus de cent civils abattus)

Tantoura (200 victimes)

Kirbet Nâsr al-Dîn (20 paysans massacrés)

Lydda et Ramle (250 personnes assassinées + plusieurs centaines dans la “Marche de la Mort“ qui a suivi) Al–Dawayima (entre 500 et 1.000 victimes)

Abou Shousha (80 villageois assassinés)
Ein al-Zeitoun (70 villageois abattus)
Kafr Kassem (50 paysans, dont 12 enfants, exécutés )
…et ceux perpétrés durant les intifadas (voir ce terme) de 1987 et 2000..

A ces morts, il faut maintenant ajouter plus de 68.000 victimes (estimation validée par l’ONU) du ghetto de Gaza, dont la moitié d’enfants. Cet horrible chiffre est “à minima“ car les services médicaux palestiniens ne comptabilisent que les morts “immédiates“, pas les victimes mourant à la suite de leurs blessures, ni celles enfouies sous les décombres.

Selon la célèbre revue médicale anglaise The Lancet en juillet 2024 : « il n’est pas invraisemblable d’estimer que jusqu’à 186.000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza ».

Le constat est atroce : depuis un siècle, les violences du colonialisme sioniste sont journalières.

Pour garder mémoire, sans vouloir remonter trop loin dans le temps, le constat des exactions qui ont précédé la révolte du 7 octobre 2023 est édifiant.

Environ 12.000 Palestiniens ont été abattus durant les deux intifadas (voir ce terme) de 1987/93 et 2000/2005.

A ces morts s’ajoutent ceux provoqués par les diverses incursions dans l’enclave de Gaza de 2008 à 2014 : “Plomb durci‘ et ses 1400 morts, dont 300 enfants, “Pilier de défense“ qui vit près de 200 civils tués et 1.200 blessés, “Bordure protectrice“ et ses 2251 victimes, dont 551 enfants…

Une évidence : le 7 octobre 2023 n’est qu’un épisode de plus dans la lutte de la population palestinienne contre son puissant envahisseur !

Quelques infos concrètes, mais aussi très parcellaires, de “l’après 7 octobre 2023“ :

• Camp de réfugiés de Jabalyia (01/11/2023) : en 25 jours de bombardements, 3.500 enfants sont morts et 6.800 enfants ont été blessés » (Unicef).

• Camp de Rafah (17/05/2024) : 45 morts… un “incident tragique“ selon l’armée israélienne.

• Camp de Nuseirat (22/07/2024) : bombardé 63 fois en une semaine : 91 morts et 251 blessés.

• Bombardement du village de al-Mawasi (10/09/2024) : 40 morts et 60 blessés.

• Bombardement de Beit Lahia (19/10/2024) : Plus de cent civils tués et des dizaines d’autres blessés et portés disparus… la plupart sont des femmes et des enfants.

Pas un jour sans que tombent des chiffres témoignant de la barbarie de l’armée israélienne.

Assassinats de dizaines de milliers d’enfants et de travailleurs humanitaires… Plus de 200 employés de l’UNRWA (voir ce terme) sont morts depuis le 07/10/2023…

Concernant le génocide (voir ce terme) perpétré à Gaza, Herzi Halevi, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne a déclaré ce 9 septembre 2025 sur le site israélien “Ynet“, que “Plus de 10 % » des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été tués ou blessés“… confirmant les estimations du “Croissant rouge“ de 64.700 morts et 164.000 blessés….Bilan mortuaire à glacer le sang !

Le 20 septembre 2025, Francesca Albanese (voir ce nom) rapporteuse spéciale des Nations Unies nous apprend que “certains chercheurs et scientifiques estiment le nombre réel de morts à Gaza à 680 000… Si cela est confirmé, 380.000 d’entre eux sont des nourrissons de moins de cinq ans“.

Ah quel bonheur ça serait d’apprendre que les chercheurs et les scientifiques se sont trompés !

BOMBES THERMOBARIQUES

C’est une arme qui combine des effets thermiques, d’onde de choc et de dépression… elle remplace les lance-flammes bien connus durant la seconde guerre mondiale.

Ces bombes permettent notamment, par un tir à l’entrée d’un abri mais aussi d’un bâtiment, de tuer des humains même réfugiés loin en profondeur, grâce aux deux explosions induisant la surpression puis la dépression successives dont l’effet est particulièrement favorisé dans des espaces clos.

Les Conventions de La Haye de 1899 et 1907, celles de Genève de 1949 et le Droit international humanitaire interdisent l’utilisation de bombes thermiques, et à fortiori thermobariques, contre des civils dans des zones peuplées et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale qualifie l’utilisation de bombes thermiques de crime de guerre.

Israël possède plusieurs types de bombes thermobariques, développées localement ou acquises auprès de partenaires étrangers tels que les États-Unis.

Elles ont été utilisées durant les précédentes attaques israéliennes contre Gaza, “Plomb durci“ (2008) et “Bordure protectrice“(2014) notamment, pour détruire les tunnels et bunkers du Hamas.

C’est ce type de bombe qui a été utilisé pour assassiner Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah (voir ce nom) en décembre 2024 à Beyrouth.

Un groupe de Droit international a évoqué la probabilité de l’utilisation d’armes thermobariques par Israël dans sa guerre génocidaire dans la bande de Gaza.

“Un certain nombre de victimes tuées lors de ces horribles raids israéliens sur des immeubles résidentiels ont disparu et pourraient s’être transformées en cendres“ a déclaré l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme.

BREAKING the SILENCE

Organisation non-gouvernementale, appelée aussi BtS, fondée en 2004 par des soldats et vétérans de l’armée auto-proclamée “la plus morale du monde“.

Elle recueille les témoignages en rapport avec les services militaires effectués en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est, permettant aux soldats et réservistes de décrire de manière confidentielle leurs expériences dans les territoires occupés.

En publiant ces récits, Breaking the Silence veut forcer la société israélienne à se confronter à la réalité qu’elle a créée et à faire face à la vérité concernant les pillages et la destruction des biens palestiniens.

Depuis le 7 octobre, l’accès à Gaza étant interdit à tout observateur ou journaliste (voir ce terme), le travail militant de BtS se limite à montrer à la presse étrangère ce qui se passe en Cisjordanie et les exactions commises par les colons.

Fin novembre 2023, un des responsables de l’ONG déclarait : “la force seule ne peut pas nous offrir, à nous, Israéliens, la sécurité que nous méritons. Une résolution politique qui s’attaquerait aux racines du conflit est le seul moyen de défendre les frontières et les citoyens d’Israël.

Nous devons parvenir à des accords contraignants qui garantiraient les droits, la sécurité et la liberté des Israéliens et des Palestiniens ainsi que l’autodétermination des deux peuples“.

L’organisation ne soutient pas la campagne BDS (voir ce terme), ne cherche pas à faire juger les officiers israéliens impliqués dans des crimes de guerre, ne justifie aucune violence palestinienne et n’appelle pas les Israéliens à refuser de servir dans les territoires occupés.

Le 6 novembre 2025, l’organisation a diffusé les témoignages de soldats admettant l’utilisation de civils palestinens comme “boucliers humain“ pour éviter les embuscades et les explosifs.

CANAL BEN GOURION

Ce gigantesque canal devrait relier la Mer Rouge à la Méditerranée.

C’est un facteur économique et géoéconomique majeur pour le régime israélien… et les USA !

Conçu en 1963, le projet prévoit un canal de 260 à 300 km de long traversant le désert du Néguev et reliant la Méditerranée au golfe d’Aqaba et à la mer Rouge.

En plus de pouvoir accueillir un grand nombre de navires de gros tonnage, il permettrait la navigation simultanée dans les deux sens grâce à la conception en deux bras… ce que ne permet pas le canal de Suez.

Sa réalisation coûterait entre 16 et 55 milliards de dollars et commencerait au port de Eilat — les premiers travaux étaient annoncés pour juin 2024 — et se terminerait dans ou à côté de l’enclave de Gaza.. ce qui impliquerait l’expulsion de ses habitants (voir “Nettoyage ethnique“).

Il paraît assez aisé d’imaginer que la réalisation de ce canal aurait une influence énorme sur les chaînes d’approvisionnement internationales de pétrole, gaz, céréales, et aussi sur tout le commerce mondial… Facile aussi de considérer que ce projet est un élément important du projet sioniste de “Eretz Israël“ (voir ce terme).

Divers analystes interprètent l’invasion israélienne de la bande de Gaza, sa destruction {voir “Urbicide“) et le génocide (voir ce terme) qui s’y déroule, comme faisant partie intégrante du projet “Canal Ben Gourion“.

CENTRE de COORDINATION CIVILO-MILITAIRE (CCMC)

Le 17 octobre 2025, le Commandement central étatsunien (CentCom) a officiellement inauguré à Kiryat Gat, une localité proche de la bande de Gaza, un Centre de coordination civilo-militaire (CMCC) en Israël, censé coordonner l’aide humanitaire, logistique et sécuritaire à Gaza.

Environ 200 militaires étatsuniens, experts en logistique, sécurité, ingénierie et planification, ont contribué à la création du centre, sous la direction du lieutenant-général Frank, commandant de l’armée centrale étatsunienne (voir “USA“)

Le CMCC affirme avoir pour objectif de soutenir la transition de Gaza vers une gouvernance civile tout en garantissant le respect de l’accord de cessez-le-feu.

Trump a nommé, à la tête de cette structure un homme d’affaires israélien d’origine étatsunienne, Michael Eisenberg, connu pour son idéologie sioniste et qui a participé à la GHF “Fondation humanitaire pour Gaza“ (voir “GHF“), piège mortel qui a coûté la vie à des milliers de Palestiniens affamés (voir “Abu Shabab“).

Une des premières missions déclarées de ce CMCC sera de superviser le désarmement du Hamas et la destruction des tunnels terroristes qui existent encore sous Gaza.Le 24 octobre, l’armée des USA a commencé à faire voler des drones au-dessus de la bande de Gaza pour surveiller le cessez-le-feu.

CHARS de GEDEON

Début mai 2025, le cabinet de sécurité israélien a validé cette opération de nettoyage ethnique (voir ce terme) dont l’appellation est une référence à un guerrier de la légende biblique, choisi par Dieu pour vaincre les dangereux envahisseurs, les Madianites, avec seulement 300 hommes.

L’objectif de cette opération est de déplacer plus de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza pour les rassembler dans une zone « stérile ».

Le 15 septembre 2025, ayant constaté que le “travail“ des “Chars de Gédéon“ n’était pas achevé, que les habitants n’avaient pas fui comme prévu… Netanyahu a lancé l’opération “Chars de Gidéon II“ sur Gaza city !

La ville a d’abord été la cible de violents bombardements, puis l’offensive principale a été déclenchée par les chars, 130 000 soldats… et les “robots“ (voir “Terrorisme“).

Ces robots sont des véhicules blindés désaffectés, bourrés d’explosifs et guidés à distance au cœur des zones urbaines avant d’être déclenchés, provoquant des destructions généralisées (voir “Urbicide“).

Netanyahu a qualifié à plusieurs reprises son plan de « phase finale » de la guerre.

S’il est mené à son terme, il ne restera plus rien de ce qu’était la bande de Gaza avant le 7 octobre 2023 (voir ce terme)… Effacée la cité millénaire !

CISJORDANIE

Adossée au fleuve Jourdain, d’où son nom, cette région fait partie de l’État de Palestine, occupé par l’armée israélienne, les autres étant Gaza et Jérusalem-Est.

La Cisjordanie compte environ trois millions d’habitants répartis dans sept grandes villes : Jérusalem-Est, Jéricho, Ramallah, Naplouse, Jénine, Hébron et Tulkarem.

En 1995, les accords d’Oslo (voir ce mot) divisent la Cisjordanie en trois zones dont la plus importante, la zone A comprend 55 % de la population.

L’ONU avait désigné l’Autorité Palestinienne pour l’administrer

Israël n’a jamais respecté cette résolution de l’ONU et contrôle aussi cette partie du territoire palestinien.
Son occupation militaire a progressivement, permis à quelques 700.000 à 800.000 colons, répartis en 230 colonies, de s’accaparer terres et maisons (chiffres de août 2025).

Israël a aussi érigé un mur de séparation de 700 kms (voir “Barrière de séparation“)… une grande partie empiétant sur le territoire palestinien.

Cette barrière a évidemment été condamnée par l’ONU et la Cour Internationale de Justice (voir “CIJ“) qui a ordonné son démantèlement… Ordonnance jamais appliquée, évidemment.

Objectivement parlant, la Cisjordanie est aujourd’hui annexée par Israël et plus de 400 check-points contrôlent la population pendant que l’armée effectue ses raids en coordination avec les colons et que ses bulldozers démolissent systématiques les rues.

En juillet 2025, on comptait près d’un millier de civils, dont de 214 enfants, assassinés par les snipers ou les obus israéliens, pendant que se déroule l’invasion génocidaire de Gaza.

Cette volonté de mainmise est d’ailleurs confirmée en juillet 2025 par un appel voté par les députés israéliens affirmant que “l’annexion de ce territoire renforcera l’État d’Israël, sa sécurité et empêchera toute remise en question du droit fondamental du peuple juif à la paix et la sécurité sur sa patrie« . « La souveraineté en Judée-Samarie (le nom par lequel Israël désigne la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967), fait partie intégrante de la réalisation du sionisme et de la vision nationale du peuple juif, qui est retourné dans sa patrie« ,

A la mi-août 2025, le gouvernement israélien a annoncé le lancement de la construction de plus de 4 000 logements dans les colonies en Cisjordanie occupée, dont environ 3 300 dans le cadre du projet “E1“ (voir ce terme et “Smotrich“) près de Jérusalem et plus de 700 pour l’extension de “Ariel Ouest“ à Salfit.

Le mois d’octobre 2025 a été le théâtre d’une augmentation conséquente des violences coloniales en Cisjordanie, avec au cœur de ces exactions, les attaques contre les agriculteurs en pleine saison des olives.

Parmi les 2350 attaques contre des Palestinien-nes, 340 agressions contre les cueilleurs d’olives ont été recensées depuis l’ouverture de la récolte. Ces razzias sont initiées par les colons israéliens ou même parfois directement par l’armée d’occupation… 1200 oliviers ont ainsi été détruits depuis le début de la saison

COLONISATION

La colonisation est l’invasion, l’occupation et l’exploitation d’un territoire par une puissance étrangère.

Deux types de colonisation peuvent être identifiés :

• La colonisation d’exploitation qui spolie la population autochtone pour s’emparer de ses richesses.

C’est le cas de l’antique colonisation romaine, de la belge au Congo, française au Maghreb, en Afrique et aux Antilles, hollandaise en Malaisie, anglaise en Inde… etc.

• La colonisation de peuplement qui s’accapare les terres des autochtones pour y installer une population étrangère chargée d’expulser ou asservir la population indigène.

Il découle de ces définitions qu’Israël est indubitablement une colonie de peuplement et que tout citoyen israélien peut être catalogué comme colon.

Commencée en début du XXe siècle, cette colonisation, larvée dans un premier temps avec l’achat de terres à des propriétaires ottomans sans scrupules s’est développée jusqu’en 1948 avec la collaboration de l’occupant britannique (voir “Balfour“).

En 1947, veille de la création de l’Etat d’Israël, les colons seront propriétaires de 5 à 6% du territoire !

Un épisode marquant se situe en 1937 quand, en réponse à la révolte de la population arabe, l’Angleterre décidera d’un partage du territoire – déjà ! – en attribuant, comme le montre la carte, un tiers du pays, la partie la plus riche évidemment, aux colons sionistes… qui représentent alors moins de 18% de la population.

Le nettoyage ethnique de 1948 (voir “Nakba“) accentuera la spoliation du peuple autochtone et à partir de 1967 la colonisation sera encore accentuée par l’expulsion des habitants de Jérusalem, la démolition de leurs maisons, l’expropriation des terres pour des “raisons de sécurité“ et la déportation de 120.000 Palestiniens du Golan.
En 1956, Moshe Dayan, célèbre chef d’état-major de l’armée israélienne, déclarera : « Nous sommes la génération de la colonisation ; sans casque d’acier et sans le canon des armes, nous ne pourrons ni planter un arbre ni construire une maison. Nos enfants n’auront pas de vie si nous ne creusons pas d’abris, et sans barbelés et mitrailleuses, nous ne pourrons ni construire des routes ni creuser des puits d’eau ».

Aujourd’hui (novembre 2025), environ 800.000 colons israéliens se sont installés dans quelques 230 colonies sur ce territoire occupé… et on compte aussi 35 colonies au Golan, territoire arraché à la Syrie.

Certaines de ces colonies sont carrément devenues des villes, comme Ma’aleh Adumim qui compte près de 40.000 habitants ou Ariel qui en compte 20.000.

En ce qui concerne Jérusalem-est (voir “E1“), Israël expulse méthodiquement les familles palestiniennes et s’empare de leur maison afin de les offrir aux colons (voir “Nettoyage ethnique“).

Depuis 2004, la création de ces colonies est considérée comme crime de guerre par l’ONU et, en 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a exigé l’évacuation de tous les colons des territoires palestiniens occupés… Sans succès, comme l’ensemble des jugements et résolutions de l’ONU !

Certains Israéliens, conscients de l’ignominie de cette colonisation, n’hésitent pas à la dénoncer.

Gidéon Levy, grand reporter de “Haaretz“ écrit : “Israël n’a pas été fondé par des autochtones de retour chez eux, mais par des étrangers qui ont pris une terre qui ne leur appartenait pas”.

Le 22 octobre 2025, la Knesset a voté une proposition de loi visant à appliquer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie. Le texte justifie l’annexion au nom du “droit historique et naturel du peuple juif sur sa terre et vise à inscrire la “Judée-Samarie“ comme partie intégrante de l’État d’Israël“.

COMMISSION EUROPEENNE

C’est, avec le parlement la principale instance de l’Union européenne.

Elle est composée de commissaires désignés par chacun des 27 états de l’Union et a pour fonction principale de proposer et de mettre en œuvre les politiques communautaires.En 2024, le Parlement européen a réélu Ursula von der Leyen en tant que présidente de la Commission européenne pour un second mandat (2024-2029).

Jusqu’en 2025, la Commission a affirmé sa solidarité avec Israël et a souligné que “Il a le droit de se défendre conformément au droit humanitaire et international“.. Un occupant se défend contre un occupé ?.

En juillet 2025, Katharina von Schnurbein, “Coordinatrice de la Commission de l’UE pour la Lutte contre l’Antisémitisme“ est intervenue, violant ainsi son mandat, dans le processus de discussion sur le respect par Israël de l’Article 2 de l’Accord d’Association UE-Israël et au respect des droits humains.

Elle a rejeté toute discussion sur le problème, le qualifiant de “rumeurs sur les Juifs“ et a soutenu Israël, déclarant, à propos de certains participants anticolonialistes “Ce ne sont pas de vrais Juifs“.

Néanmoins, face au désastre humanitaire, la Commission a proposé un programme d’aide pluriannuel global d’un montant de 1,6 milliards d’€ pour les Palestiniens.

L’Union européenne a des accords commerciaux privilégiés avec l’État d’Israël. Elle en est le principal partenaire commercial (35 % des productions israéliennes sont importées en UE !).

Entrés en vigueur en 2000, ces accords permettent des conditions de libre échange similaires aux pays de l’espace Schengen dans des secteurs comme l’industrie et l’agriculture, ce qui rapporte chaque année quelques centaines de millions d’€ au régime sioniste.

Avec le soutien de l’Allemagne et de l’Italie, malgré le non-respect par Israël de ses obligations en matière de droits de l’Homme prévues dans le cadre de son accord d’association avec l’UE, la Commission continue sa collaboration… à fin septembre 2025 en tout cas.

Cependant, face à la tragédie et dans l’urgence, la Commission a décidé cet été d’apporter une aide humanitaire supplémentaire aux Palestiniens se montant à plus de 450 millions d’€… Ce qui fait dire à Josep Borrell, son vice-président :  »Si c’est la seule réponse que la Commission européenne est capable d’apporter face aux agissements d’’Israël’, c’est une plaisanterie. Une plaisanterie… Est-ce vraiment tout ce qu’ils peuvent faire, compte tenu de ce qui se passe? »… Prise de conscience ?

Comme l’écrit (13 août 2025) le professeur Claude Serfati : “L’Europe s’est alignée sur les Etats-Unis, dans une subordination totale, face à la guerre menée par Israël à Gaza. C’est le bal des hypocrites. Les dirigeants européens nous parlent d’une “solution à deux États“ (voir “Deux États ?“) qu’ils ont lentement laissée sombrer depuis trois décennies par leur silence face à la colonisation et l’occupation israéliennes.

Et à ce jour, ils n’ont toujours pas pris de décision concrète majeure pour mettre fin au génocide et à la famine organisée à Gaza par le gouvernement de Netanyahu.“

CIJ (Cour Internationale de justice)

La ville de La Haye (Pays-Bas) est le siège de nombreuses institutions internationales liées à l’ONU, telles la Cour Internationale de Justice (CIJ) et la Cour Pénale Internationale (CPI).

Créée en 1945 la CIJ est l’organe judiciaire principal des Nations Unies.

C’est un tribunal civil qui a pour fonction de régler des conflits juridiques entre les États et de donner un avis sur des questions présentées par des organes et agences internationaux agréés par l’ONU.

Etant donné que tous les membres des Nations unies en font partie, la CIJ a compétence universelle.

Depuis 1948, la CIJ a condamné à de multiples reprises le régime israélien pour l’occupation illégale du territoire palestinien.

Elle a aussi jugé que cet État menait une politique d’apartheid (voir ce terme) et ordonné le démantèlement de la “Barrière de séparation (voir ce terme)… Ses jugements et injonctions n’ont pas été respectés.

Fin 2023, l’Afrique du Sud a accusé le régime de Netanyahu de perpétrer un génocide (voir ce terme) à Gaza, la CIJ a ordonné à Israël de “prévenir et punir l’incitation au génocide.

Le leader israélien a jugé scandaleuses les accusations portées par l’Afrique du sud, l’accusant d’être antisémite (voir “Antisémitisme“ et “Antisionisme“) et de vouloir refuser à Israël » le « droit fondamental de se défendre “.

Dans son ordonnance du 26 janvier 2024, la CIJ reconnaît “le risque plausible de génocide de la population palestinienne à Gaza par Israël et lui ordonne – les ordonnances de la CIJ sont contraignantes et sans appel – de prendre, entre autres, les mesures pour l’éviter.

Le régime de Netanyahu n’a, une fois de plus, pas respecté cette ordonnance.

En juillet 2024, l’arrêt de la CIJ condamne l’occupation illégale des territoires palestiniens qu’elle considère comme crime de guerre… mettant ainsi fin au mensonge israélien, qui cherche à éviter de se soumettre à ses obligations d’occupant militaire, imposées par le droit international.

Le 15 août 2025, Avraham Burg, ancien président du parlement israélien a appellé sa propre population à déposer un recours devant la Cour internationale de justice pour crimes contre l’humanité́ à Gaza : Il ne s’agit pas d’un rejet de notre peuple, mais d’une défense de son âme.

CPI (Cour Pénale Internationale)

Emanation de l’ONU (voir ce terme), la CPI est un tribunal pénal qui concerne les individus.

Mise en place par la Convention de Rome du 17 juillet 1998, la Cour pénale internationale s’inspire du tribunal militaire international de Nuremberg, installé au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

La Cour est composée de 18 juges provenant des cinq continents (Canada, Japon, Italie, Mexique, Ouganda, Mongolie… etc) et a pour mission d’enquêter et de juger les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale.

Elle est compétente pour juger quatre types de crimes : crimes contre l’humanité, génocides, crimes de guerre et crimes d’agression.

123 États sur 1es 193 membres de l’ONU y ont adhéré et accepté son autorité, dont tous les États de l’Union européenne… Israël, les USA, la Chine et la Russie, entre autres, ne la reconnaissent pas.

Concernant le drame palestinien, la procureure de la CPI a annoncé, en 2019, l’ouverture d’une enquête sur les crimes de guerre qui auraient été commis en Palestine.

Le 20 novembre 2025, Karim Khan, Procureur de la CPI, a demandé et lancé « de toute urgence » des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Netanyahu (voir ce nom), le ministre de la Défense Gallant, et le leader du Hamas Yahya Sinwar (il sera tué dans un bombardement en octobre 2024).

Karim Khan estimait que ces mandats étaient nécessaires pour « empêcher les suspects d’entraver l’enquête ou les procédures judiciaires, et pour prévenir la commission de nouveaux crimes ».

Quelques jours après sa demande, le Procureur a déclaré que “Plusieurs dirigeants mondiauxm’ont informé, conseillé et mùis en garde à propos des mandatsd’arrêt contre Israël“

Par sa réaction à l’initiative de Karim Khan l’État hébreu reconnaissait de facto la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI)… Il a ensuite déposé deux requêtes s’opposant à la procédure en cours qui pourrait aboutir à la mise sous mandat d’arrêt de Netanyahu et de Gallant.

Finalement, après des mois de pressions diverses – dont une demande d’enquête sur les mœurs sexuelles du Procureur ! – la CPI a, le 21 novembre 2024, émis un mandat d’arrêt contre les deux responsables israéliens et contre le dirigeant du Hamas !

La plupart des dirigeants des pays membres ont déclaré vouloir respecter le mandat, sauf… et la France qui envisage de faire bénéficier Netanyahu d’une immunité malgré les mandats d’arrêt lancés à son encontre..

Le 6 février 2025, Donald Trump, président des USA, a signé un décret autorisant des sanctions envers la Cour pénale internationale (CPI) et son procureur général, Karim Khan, lui interdisant l’entrée aux Etats-Unis et le gel de ses avoirs… et douze sénateurs républicains ont adressé une lettre à Khan, menaçant : “Visez Israël, et nous vous viserons“.

Le 20 août 2025, la Maison-Blanche a annoncé un nouveau train de sanctions contre quatre magistrats.

Neuf professionnels de la justice internationale figurent donc désormais sur la “liste noire“ étatsunienne, aux côtés de personnalités considérées comme menace terroriste pour les intérêts du pays.

Les Etats-Unis et Israël paraissent décidés à tout faire pour enterrer la CPI… même en faisant taire, quand c’est possible, ceux qui témoignent à charge devant ce tribunal.

En attestent les sanctions, annoncées ce 4 septembre 2025 par l’administration Trump, contre trois ONG palestiniennes de défense des droits humains les accusant de s’être “directement engagées dans des efforts de la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants israéliens, sans le consentement d’Israël“.

Il est à craindre que les manœuvres et attaques des USA finissent, avec l’inertie complice de la Communauté internationale, par atteindre leur but : se débarrasser de cette institution pénale.

Source : auteur

Notre dossier Palestine

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