Le Conseil de sécurité de L’ONU © Eskinder Debebe
Communiqué de l’AFPS
La proposition de résolution américaine visant à mettre en œuvre la seconde partie du plan Trump a été adoptée au Conseil de sécurité de l’ONU, lundi 17 novembre, par 13 voix pour et deux abstentions de la Russie et de la Chine.
Donald Trump et les États-Unis n’ont eu ces dernières années que mépris à l’égard de l’ONU. Ils ont voté contre toutes les résolutions exigeant un cessez-le-feu et l’application des ordonnances de la Cours internationale de Justice (CIJ) par Israël. Mais ils ont soudainement retrouvé de l’intérêt pour l’instance internationale, afin d’obtenir l’aval d’un maximum de pays.
Ce vote est une victoire diplomatique pour Trump qui nie le droit international et l’applications des résolutions des Nations unies. Il se caractérise par l’absence totale d’exigences à l’égard d’Israël à qui aucun compte n’est demandé pour ses crimes contre l’Humanité et ses crimes de guerre. Génocide, occupation, colonisation, nettoyage ethnique, apartheid sont totalement occultés. Cette mise sous tutelle néocoloniale du peuple palestinien que l’ONU a entérinée est illégale, elle nie son droit à l’autodétermination, elle viole la Charte des Nations unies.
Ce droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est repoussé aux calendes grecques pour le peuple palestinien : Selon l’article 2, « Une fois que l’Autorité palestinienne aura scrupuleusement exécuté son programme de réformes et que la reconstruction de Gaza aura progressé, les conditions seront alors peut-être réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État palestinien. »
Un chemin qui passerait par un « dialogue entre Israël et les Palestiniens pour s’entendre sur un horizon politique de coexistence pacifique et prospère ». Une fois de plus, l’oppresseur et l’opprimé sont renvoyés dos à dos alors que le droit était dit. Le Conseil de sécurité a trahi l’application de l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 19 juillet 2024, qui exigeait la fin immédiate de l’occupation illégale et le démantèlement des colonies.
Aucune mention du droit au retour des réfugiés, qui représentent pourtant la moitié du peuple palestinien. On se demande quelle est dans ce contexte la signification réelle de la solution à deux États affirmée comme la seule solution politique, Netanyahou venant quant à lui de rappeler son « opposition à un État palestinien sur quelque territoire que ce soit ».
Non seulement la population palestinienne devra encore supporter l’occupation illégale israélienne de 60 % de la bande de Gaza, mais elle se voit imposer la mise en place d’une administration dirigée par ceux qui ont le plus soutenu Israël. Une force militaire relevant d’un soi-disant « Conseil de paix » présidé par le président nord-américain, allié militaire, économique et diplomatique d’Israël et principal complice du génocide à Gaza. Un instrument de domination qui impose par la force les intérêts américains et israéliens et ceux des puissances régionales.
A contrario, il n’y aura pas d’issue juste et durable sans un cessez-le-feu définitif et la fin du génocide en cours, la levée du blocus, la garantie de l’accès à l’aide humanitaire, le soutien à une gouvernance dirigée par les Palestiniens et la garantie du droit au retour.
Enfin, cette résolution occulte totalement la Cisjordanie, son annexion de fait et le nettoyage ethnique à l’œuvre.
Israël a parfaitement compris que son impunité lui est garantie pour longtemps : en moins de 48 heures, il a commis de nouveaux massacres à Gaza et au Liban, après avoir violé chaque jour le cessez-le-feu (plus de 300 morts depuis le 10 octobre).
L’AFPS appelle toutes et tous à rester vigilant·es et mobilisé·es contre l’effacement du peuple palestinien par l’instrumentalisation de l’ONU avec l’aval du monde occidental et des États arabes. En votant cette résolution au Conseil de sécurité, la France s’est placée du mauvais côté de l’histoire. La loi du plus fort ne doit jamais supplanter le droit international ni les droits humains. C’est l’esprit même de la Charte des Nations unies qui est ainsi trahi.
Il est encore possible d’imposer à Israël le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien, la fin de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid conformément à l’avis de la Cour Internationale de Justice et de la résolution du 18 septembre 2024 qui impose aux États de prendre des sanctions à son égard.
C’est le sens de l’appel lancé par l’AFPS pour une manifestation nationale largement unitaire à Paris le 29 novembre. Soyons une foule immense et déterminée dans les rues de Paris pour l’autodétermination du peuple palestinien !
Bureau National de l’AFPS,
21 novembre 2025
Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…
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