Continuité d’agenda : l’administration Trump valide et blanchit le soutien d’Al Qaïda en Syrie par les administrations Bush, Obama et Biden

Brian Berletic

29 mai 2025

Url de l’article original :
https://www.theinteldrop.org/2025/05/29/continuity-of-agenda-trump-administration-white-washes-bush-obama-biden-backed-al-qaeda-in-syria

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

La décision de Trump de lever les sanctions américaines sur la Syrie marque non pas une rupture avec le passé, mais une continuité dans la stratégie vieille de plusieurs décennies de changement de régimes politiques au moyen de guerres par procuration et du soutien à des groupes extrémistes.

Le président Donald Trump a annoncé au cours de sa visite à Riad en Arabie Saoudite, que les Etats-Unis avaient levé les sanctions de longue date contre la Syrie a rapporté l’agence de presse Reuters.

Reuters dit aussi:

“La fin des sanctions contre la Syrie serait d’une grande aide pour un pays qui a été décimé par plus de 10 ans de guerre civile. Les rebelles menés par l’actuel président Ahmed al-Sharaa ont renversé le président Bachar al-Assad en décembre dernier.”

Pendant la même visite, le président Trump a aussi rencontré et serré la main du président actuel de la Syrie, Ahmed al-Sharaa alias, Abou Mohamed al-Joulani qui, avant de prendre le pouvoir, était le leader de l’organisation Al-Nosra, toujours étiquetée par le ministère des affaires étrangères américain comme une organisation terroriste. (Maintenant agissant sous le nom de Hayat Tahir al-Sham ou HTS, au pouvoir en Syrie)

En réalité, la guerre en Syrie ne fut en rien une “guerre civile”, mais fut une guerre par procuration engagée par les Etats-Unis avec ses alliés du Golfe, la Turquie et Israël contre la République Arabe Syrienne.

NdR71 : Ce fut même une guerre du gaz comme nous l’avons analysé et rapporté depuis plus de 10 ans… Voir note dossier “Syrie et guerre du gaz”

Tout comme ce fut le cas avec les administrations Bush, Obama et Biden, le président Trump va continuer la supervision de l’utilisation de groupes extrémistes (terroristes) pour faire avancer les objectifs de politique étrangère américaine dans le monde.

Les sanctions américaines que le président Trump lève maintenant étaient faites pour handicaper le gouvernement syrien, l’économie, l’armée du pays, l’empêcher de récupérer et de dévaster sa population civile, tout cela pour faire le vide autour du gouvernement syrien et précipiter son effondrement final comme l’a dit publiquement une haute-fonctionnaire du ministère des AE américain en 2019.

La guerre par procuration a inclu une campagne menée par les Américains de formation, de financement et d’armement de tout un réseau d’extrémistes islamistes incluant le groupe Al Nosra d’Al-Joulani devenu aujourd’hui HTS et Ahmed al-Sharaa.

Durant tout le conflit en Syrie, même des publications basées aux Etats-Unis comme e New York Times, ont admis que dès 2012, le CIA facilitait le flot de milliards de dollars en armes, munitions et équipement depuis la Turquie en la Syrie.

Alors que le narratif officiel fut que les Etats-Unis armaient “des groupes de rebelles modérés”, aucune explication ne fut jamais donnée sur le comment et pourquoi des organisations terroristes comme Al-Nosra /HTS (Al Qaïda en Syrie) se retrouvèrent à rapidement dominer les militants soutenus par l’occident. Si les Etats-Unis et leurs alliés fournissaient des milliards de dollars en aide à des “groupes de rebelles modérés”, qui donnait de plus grosses sommes encore à des organisations terroristes, les permettant de dominer dans la guerre par procuration menée par les Etats-Unis en Syrie ?

Trump a joué un rôle dans le déroulement sur des décennies de la guerre par procuration menée par “l’État Profond”

La réponse est très simple : il n’y a JAMAIS eu de “rebelles modérés”. Les Etats-Unis ont planifié pendant des années avant même que le conflit ne surgisse, à utiliser des groupes terroristes par procuration afin de renverser des gouvernements dans le région, incluant la Syrie (NdT : la Libye avant elle…)

Dès 2007, Seymour Hersh prévenait dans son article du New Yorker “The Redirection” :

“Pour affaiblir l’Iran, qui est chiite de manière prédominante, l’administration Bush a décidé, de fait, de reconfigurer ses priorités au Moyen-Orient. Au Liban, l’administration a coopéré avec le gouvernement saoudien, qui est sunnite, dans des opérations clandestines qui sont faites pour affaiblir de Hezbollah, l’organisation chiite soutenue par l’Iran. Les Etats-Unis ont aussi pris part à des opérations clandestines qui ont poussé des groupes extrémistes sunnites qui ont une vision militante extrémiste de l’islam et qui sont hostiles aux Etats-Unis et sympathiques envers Al Qaïda.”

Des préparations incluant des groupes islamistes ainsi que leurs ailes politiques, spécifiquement la Confrérie des Frères Musulmans, existaient déjà alors que Hersh écrivait son article en 2007 et ont continué jusqu’au fameux “printemps arabe” de 2011 orchestré par les Etats-Unis sous l’administration du gouvernement d’Obama.

Le New York Times admettrait en avril 2011 que :

Un nombre d’individus et de groupes directement impliqués dans les révoltes et les réformes déferlant sur la région, incluant le mouvement de la jeunesse du 6 avril en Egypte, le Bahrein Center for Human Rights et des activistes de terrain comme Entsar Qadhi, un jeune leader du Yémen, ont reçu des financements et des entrainements de groupes comme ‘International Républicanismes Institute, le National Democratic Institute et la Freedom House, organisation des droits de l’Homme a but non lucratif basée à Washington, d’après des câbles diplomatiques obtenus par Wikileaks.”

Le même article admettait également :

“Les instituts démocrate et républicain sont affiliés dans une certaine mesure aux partis démocrate et républicain. Ils sont créés par le Congrès et financés par la National Endorment for Democracy (NED, NdT : qui est une branche de l’USAID toutes deux contrôlées par la CIA et vitrine de celle-ci. CIA qui est elle-même le bras armé de Wall Street, qui est une succursale financière de la City de Londres et non pas l’inverse…), qui fut mise en place en 1983 (sous Reagan) pour acheminer des fonds pour “promouvoir la démocratie” dans les nations en voie de développement. La NED reçoit 100 millions de dollars annuellement du Congrès, Freedom House reçoit aussi l’essentiel de son argent du gouvernement américain, essentiellement du ministère des AE.”

Le chaos que le “printemps arabe” américain créa fut utilisé comme opportunité pour lancer des guerres multiples et des guerres par procuration à travers la région incluant l’opération de changement de régime par l’OTAN en Libye en Afrique du Nord, une attaque menée par une coalition américano-saoudienne contre le Yémen d’Ansarallah et la guerre par procuration en Syrie, qui éventuellement impliqua une invasion et occupation américaines de l’Est de la Syrie tandis que la Turquie, membre de l’OTAN, envahissait et occupait les régions nord du pays.

Dans la 1ère administration Trump de 2017 à 2021, des sanctions américaines brutales et une occupation illégale du territoire syrien qui avait commencé sous l’administration Obama, furent continuées et même étendues.. Alors que beaucoup de supporteurs de Trump ont tenté d’expliquer que son administration voulait sortir les forces américaines de Syrie, son administration a lancé répétitivement et avec enthousiasme des attaques militaires en Syrie et des attaques contre l’alliée de la Syrie : l’Iran, incluant l’assassinat (en Irak) du général iranien Qassem Soleimani, qui menait de facto une guerre contre les organisations terroristes soutenues par Washington dans la région, spécifiquement Al Nosra (aujourd’hui HTS au pouvoir en Syrie…) et l’auto-proclamé état Islamique ou ISIS/EIIL/Daesh, comme l’avait admis déjà à l’époque le média PBS financé par le gouvernement américain. (NdT : cette lutte fut aussi une des raisons de l’entrée dans le conflit du Hezbollah libanais sur requête du gouvernement Assad)

Ainsi donc, lever les sanctions contre la Syrie maintenant que HTS, les terroristes islamistes soutenus par Washington, ont au pouvoir après avoir renversé le gouvernement syrien d’Al-Assad, n’est que l’étape suivante dans ce qui est clairement une grande continuité de l’agenda, permettant à des proies soutenus par les USA de consolider le contrôle sur la Syrie et de servir de tremplin (NdT : comme la Libye vers le Sahel) pour des violences régionales élargies visant l’Iran et ce qui reste de son réseau d’alliés et de partenaires.

Le rôle de Trump dans la continuité de l’agenda de “L’État Profond”

Alors que Al Nosra / HTS demeure une organisation terroriste désignée par le MAE américain à l’heure où ces lignes sont écrites, si l’histoire récente peut servir de guide, des tentatives auront lieu pour sortir l’organisation de la liste, permettant à Washington d’aider plus ouvertement encore alors que la confrontation avec l’Iran continue de plus belle.

Un processus similaire s’est tenu lors de la guerre de l’OTAN contre la Libye. Les Etats-Unis avaient de la même façon armé le Groupe Libyen Combattant Islamiste (GLCI), la branche d’al Qaïda (NdT : Al CIAda il va de soi) en Libye, alors même que le groupe était listé comme terroriste.

Le GLCI est demeuré sur la liste terroriste du MAE jusque bien après le renversement du gouvernement de Kadhafi. Malgré le fait de fournir des armes, de l’entrainement, de l’équipement et même une couverture aérienne sur le terrain au GLCI, les Etats-Unis cherchaient toujours à maintenir une clause de déni possible alors que l’organisation terroriste commettait des atrocités et des crimes de guerre durant et après le conflit.

Fin 2015, Le GCLI fut officiellement retirer de la liste par le MAE alors même que l’organisation et ses membres continuaient de terroriser, pas seulement dans le monde arabe, mais au sein des frontières de ses sponsors occidentaux, incluant l’attaque de 2017 à Manchester en Angleterre, d’après la BBC.

Le président Trump a construit ses campagnes électorales de 2017 et 2024 sur la promesse de “drainer le marécage” et de combattre “l’état profond”. Durant sa 1ère administration et maintenant par sa seconde, il a démontré de fait, sa capacité dans son rôle de continuation des politiques de l’état profond. (NdT : assassinats politiques, comme celui de Soleimani, promotion de Big Pharma durant la plandémie COVID et le déploiement des armes nano-biotechnologiques que sont à la fois le SRAS-CoV-2 et les injections ARNm “anti-COVID” avec son “Operation Warp Speed” de 2020-1 et maintenant la poussée frénétique pour Big Tech, l’IA et le tout numérique totalitaire avec ses sbires Elon Musk et consorts de la Silicon Valley…)

Tout comme ce fut le cas avec les administrations Bush, Obama et Biden, le président Trump continuera à superviser l’utilisation de groupes extrémistes pour faire avancer les objectifs de la politique étrangère américaine dans le monde, incluant au Moyen-Orient et spécifiquement contre l’Iran. (NdT : qui est le dernier domino, le plus gros morceau, à faire tomber dans la région pour l’empire, après l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Soudan, la Syrie, en cours : la Palestine, le Yémen et le Liban… la touche finale, le plus dur : l’Iran…) La levée des sanctions sur la Syrie par Trump et la normalisation avec son nouveau leader, chef d’une organisation terroriste (NdT : Al Nosra / HTS ou Al CIAda en Syrie…), démontrent la très grande disparité entre la rhétorique [électorale] de Trump et la réalité de ce que son administrai fait une fois au pouvoir et qu’il préside… [NdT : comme marionnette des sionistes aux manettes..]

Le monde devrait maintenant savoir que retenir son souffle et attendre que les Etats-Unis mettent un terme à la continuité de l’agenda par eux-mêmes est un fantasme dangereux et totalement irresponsable et que seuls la coopération et les efforts concertés pourront déplacer et annihiler ce système global duquel les Etats-Unis tirent leur pouvoir et leur puissance et de remplacer tout cela par une multi-polarité pour sécuriser les nations et les régions dans le monde contre l’interférence et l’agression du gouvernement des Etats-Unis et des intérêts entrepreneuriaux financiers qui déterminent les politiques depuis bien des décennies sans aucun regard de qui siège à la Maison Blanche.

Ceux qui recherchent un certain confort dans la folie et l’illusion de croire que le président Trump représente “un changement” quelconque, sont de fait trahis par les propres mots du président, ses actions et ses politiques alors que son administration et gouvernement reprend les choses exactement là où l’administration Biden et les autres avant-elle, les avaient laissées…

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Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Proposé par Amar Djerrad

Source : Résistance 71
https://resistance71.wordpress.com/…

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