Par Rudi Barnet

GAZA
L’étendue de l’enclave de Gaza est de 365 km2, soit une bande de terre de 41 kms de long pour une largeur de six à douze kms… Soit un peu plus du double de la superficie de la région de Bruxelles (161,4 km2).
La population est d’environ 2,3 millions habitants) et les principales villes sont Gaza city, Khan Younes et Rafah.
Fondée vers 1500 avant JC, Gaza a été, pendant des siècles, un point de jonction fondamental entre l’Asie et l’Afrique, assurant la liaison vers l’Europe aux caravanes provenant de la péninsule arabique.
De siècle en siècle, Gaza connut de multiples dominations. Des Romains aux Ottomans en passant par les Croisés européens, les Byzantins… Même Napoléon s’est emparé de la ville.
Aujourd’hui, la population de l’enclave dépasse les deux millions d’habitants (plus de 6.000 au km2) dont plus d’un tiers sont les descendants des Palestiniens et des Bédouins expulsés de 1948 (voir “Nakba“).
En 2001, en représailles à la seconde intifada (voir ce terme), l’armée israélienne a rasé l’aéroport international inauguré trois ans plus tôt et a ensuite commencé d’ériger une barrière de 65 kms, constituée d’une haute clôture métallique dotée de caméras et de divers capteurs et postes d’observation pour les snipers chargés d’abattre tout Palestinien qui s’approcherait de la clôture.
Cette barrière présentée comme un “mur de fer technologique“ a coûté plus d’un milliard de dollars..
Durant les manifestations de 2018 et 2019 (voir “Marches du retour“) plus de 15.000 civils seront tués ou blessés, dont une majorité d’enfants et d’adolescents, abattus par les snipers munis de fusils à lunettes.
Le soi-disant désengagement de 2004 décidé par Ariel Sharon (voir ce nom) avec le départ de quelques milliers de colons n’a été qu’une manœuvre de plus du régime sioniste.
En effet, l’occupation n’a jamais pris fin.
L’espace aérien et maritime, chaque entrée, chaque sortie, chaque importation, chaque exportation… Tout dépend de la volonté d’Israël.
Ce n’est pas la fin de l’occupation mais une simple modification des modalités de la colonisation.
Dans une interview au Haaretz, un avocat israélien souligne d’ailleurs que “le plan de désengagement de Sharon fournit la quantité de formol nécessaire pour qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens’ ’.
Jusqu’à fin 2023 et l’invasion du territoire par l’armée israélienne, deux points de contrôle filtraient le passage journalier de quelques milliers de personnes, principalement des travailleurs manuels, Erez au nord et Kerem Shalom au sud, auxquels il faut ajouter Rafah, la voie de passage vers l’Égypte.
Le passage de seulement quatre-vingts produits était alors toléré par le régime sioniste.
Côté mer, des navires de guerre interdisent la pêche au-delà de trois miles nautiques (4,8 kms) et coulent systématiquement les barques qui osent dépasser cette ligne.
Ce confinement a pour conséquence que, déjà avant 2024, 80 % de la population était tributaire de l’aide humanitaire (voir “UNWRA“), que nombre d’industries clés étaient décimées et que plus de 50 % des jeunes étaient sans emploi… avec pour conséquence que le taux de chômage à Gaza est le plus élevé du monde dit civilisé.
Le constat est implacable : depuis près de vingt ans, plus de deux millions d’êtres humains vivent dans une “prison à ciel ouvert“!
Qui peut s’étonner qu’une telle pression exercée sur cette population ait fait sauter le couvercle du chaudron un certain matin d’octobre 2023 ?
Depuis fin 2024, les massacres, les expulsions, les bombardements – seuls 10 % des bâtiments de cette enclave sont encore debout (voir “Urbicide“) – ont eu pour résultat que la bande de Gaza n’est plus qu’un champ de ruines peuplé de survivants.
L’ONU et diverses ONG estiment à plus de 60.000 le nombre de morts, dont la moitié d’enfants, et à près de 200.000 le nombre de blessés.
Cette horrible réalité a été confirmée par un rapport du 8 novembre 2024 du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme qui estime que, sur la période de novembre 2023 à avril 2024, les femmes et les enfants représentent près de 70 % des morts dans la bande de Gaza.
Autre bilan de cette barbarie : durant la seule année 2024, l’armée israélienne a largué 83.000 tonnes de bombes, fournies par les États-Unis, sur l’enclave de Gaza (parfois 1.000 bombes par jour)… la puissance de la bombe de Hiroshima équivalait à 30.000 tonnes (voir “Bilan des destructions“) !
Fin novembre 2025, le “Washington Post“ a publié une liste de 18 500 noms de mineurs tués depuis le 8 octobre 2023 et l’UNICEF a confirmé que, en moyenne, 28 enfants avaient été abattus par jour.
GENOCIDE
En 1948, l’ONU a défini le crime de génocide comme “ Intention de détruire, en totalité ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel“.
Dans le cas des Israéliens, cette intention a été publiquement exprimée par de nombreux dirigeants.
Le mot génocide fait peur et son emploi pour décrire les massacres est entouré d’un tabou… Au point que la direction du “New York Times“ va jusqu’à interdire à ses journalistes de l’employer.
Pourtant, plusieurs rapports de l’ONU et de diverses organisations humanitaires accusent l’État d’Israël de planifier un génocide dans la bande de Gaza en utilisant divers moyens.
Les trois principaux sont l’extermination de la population par les armes, la famine organisée et la destruction de l’habitat (voir “Urbicide“).
Si les accusations de génocide concernent le régime sioniste… elles s’adressent aussi à ses alliés politiques et à leurs médias accusés de complicité !
Le 5 septembre 2024, un rapport de l’ONU accuse Israël d’utiliser la famine comme arme de guerre pour exterminer le peuple palestinien et s’emparer de ses terres (voir “Famine“).
Le document comporte des preuves de l’intention génocidaire du régime sioniste et de la complicité des puissances occidentales dans ces crimes de guerre sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale
Les exhortations guerrières des dirigeants sionistes témoignent de la pertinence de ces accusations.
Quelques exemples de ces appels au crime… parmi de nombreux autres.
Amichal Eliyahu, Ministre du Patrimoine ; “Tout faire exploser et tout aplatir est un régal pour les yeux. Nous visons à créer les conditions pour que la vie à Gaza devienne insoutenable. Gaza deviendra un endroit où aucun être humain ne peut exister “
Giora Eiland, cheffe du Conseil de sécurité israélien : “Personnellement, je suis fière de voir Gaza en ruines et que chaque bébé, même dans 80 ans, racontera à ses petits-enfants ce qu’ont fait les juifs«
Yoav Gallant, Ministre de la Défense ; “Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, pas d’eau. Tout sera coupé. Nous combattons des bêtes humaines et nous nous comporterons en conséquence”
Cette volonté génocidaire est aussi vérifiable dans un document du “Ministère du Renseignement“ datant du 13 octobre 2023 qui recommande le transfert forcé des 2,2 millions de Palestiniens de Gaza… vers le désert du Sinaï égyptien !
L’historien israélien Raz Segal, témoigne également « Les discours, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, ont montré que l’intervention militaire israélienne à Gaza visait bien plus que la disparition du Hamas (…) : c’étaient indistinctement l’ensemble du territoire et de ses résidents qui étaient la cible“.
Dans son rapport du 5 novembre 2024, Francesca Albanese (voir ce nom), rapporteuse spéciale de l’ONU (voir ce nom), déclare : “Israël détruit les Palestiniens de Gaza de bien des manières.
La plus complexe et la plus cruelle est de créer des conditions de vie intenables et inhumaines.
Il ne faut pas appeler cela une guerre .
C’est un génocide.
Les motifs n’ont aucune importance. L’intention (c’est-à-dire la détermination) de détruire est évidente et sans équivoque. La complicité d’autres États est tout aussi évidente.“
Le 14 novembre 2024, un comité de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes fait état d’une “volonté intentionnelle“ de donner la mort, balayant tout doute sur les intentions génocidaires du régime.
Il déclare que les méthodes de guerre employées par Israël dans la bande de Gaza correspondent aux caractéristiques d’un génocide.
À travers son siège de Gaza, son obstruction de l’aide humanitaire, ses attaques ciblées et en tuant des civils et des travailleurs humanitaires, malgré les appels répétés de l’ONU, les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice et les résolutions du Conseil de sécurité, Israël cause intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves.
L’utilisation par l’armée israélienne de systèmes de ciblage assistés par l’IA, avec une supervision humaine minimale, combinée à des bombes lourdes, souligne le mépris d’Israël pour son obligation de faire la distinction entre les civils et les combattants et de prendre des mesures de protection adéquates pour éviter les décès de civils
En décembre 2024, Amnesty International a publié un rapport de près de 300 pages intitulé “Le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza“.
Il témoigne que l’État d’Israël, fait subir, en toute impunité, un déchaînement de violence et de destruction permanent aux Palestinien·nes de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Extrait du rapport : “Les autorités israéliennes ont commis et commettent toujours des actes interdits par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, dans l’intention spécifique de détruire physiquement la population palestinienne de Gaza.
Elles se sont notamment rendues coupables de meurtres, d’atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des personnes, et de soumission délibérée des Palestiniens et Palestiniennes de Gaza à des conditions de vie destinées à entraîner leur destruction physique.
Depuis plus d’un an, la population palestinienne de Gaza a été déshumanisée et traitée comme un groupe de sous-humains ne méritant pas le respect de ses droits fondamentaux, ni de sa dignité.
Nos équipes de chercheur·ses et d’expert·es ont examiné et analysé rigoureusement et méthodiquement un ensemble de faits survenus entre octobre 2023 et juillet 2024, qui par leur récurrence, leur simultanéité, leurs effets immédiats ou leurs conséquences cumulées s’avèrent constituer des actes relevant de la Convention sur le génocide“.
Fin juillet 2025, les deux plus grandes organisations israéliennes de défense des droits humains, B’Tselem et Physicians for Human Rights, accusent ouvertement Israël de commettre un génocide contre la population palestinienne.
« L’examen des politiques israéliennes et des destructions massives infligées à la population, couplé aux discours tenus par les dirigeants, mène à une conclusion claire : il s’agit d’un acte coordonné de destruction d’un groupe humain. Autrement dit, un génocide »,
Réponse de partisans du régime sioniste : “Quelle honte et quelle trahison. Il faut interdire ces deux pseudos associations et mettre en prison ces fouteurs de trouble“.
Le mardi 16 septembre 2025, la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a publié son rapport confirmant le caractère génocidaire de la politique israélienne.
En résumé, avec la complicité active ou silencieuse des gouvernements et médias, un génocide est perpétré à quelques kilomètres de nos “démocraties“ par un régime, supplétif des USA (voir ce nom)… Et nous, citoyens de ces pays dits “démocrates“, nous nous réveillons chaque matin préoccupés par nos propres problèmes, non de ceux de ce peuple massacré en notre nom.
Début octobre 2025, le ministère de la Santé de Gaza estimait que les carnages opérés par les forces d’occupation israéliennes ont causé la mort de plus de 67.000 personnes, dont environ 20.000 enfants.
Un bilan qui reste sans doute largement en dessous de la réalité car les ruines ensevelissent de nombreuses victimes, y compris des “otages/prisonniers, empêchant de réaliser un comptage précis.
GHF (Gaza Humanitarian Foundation)
“Gaza Humanitarian Foundation“ est un organisme créé en février 2025 et financé par Israël et les Etats-Unis, après l’exclusion de l’UNWRA (voir ce nom), chargé de la distribution alimentaire d’urgence à Gaza.
Il est dirigé par Johnnie Moore, un leader évangélique (voir “Evangéliques“) et homme d’affaires proche de Trump, et composé de militaires israéliens, de vétérans de l’armée des USA et de paramilitaires.
Mais les faits laissent à penser que GHF a surtout été conçu pour humilier les Palestiniens en les forçant à choisir entre mourir de faim et risquer leur vie pour obtenir une quantité dérisoire de nourriture.
Ce dispositif est en effet un simulacre de distribution alimentaire.
Les méthodes de distribution de vivres obligent des milliers de Palestiniens, affamés par plus de 100 jours de siège israélien, à parcourir de longues distances pour atteindre quatre sites de distribution et à se battre pour obtenir des quantités ridicules de nourriture.
Ce chaos empêche les femmes, les enfants, les personnes âgées ou handicapées d’accéder à l’aide humanitaire et provoque des centaines de morts et de blessés.
Fin Juillet 2025, “Human Rights Watch“ déclare ; “Défaillant et militarisé, le système de distribution d’aide humanitaire mis en place à Gaza par l’armée israélienne avec le soutien des États-Unis a provoqué de véritables bains de sang et s’est avéré être un piège mortel pour les civils.
Les meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes, sont des crimes de guerre“
A cette date (août 2025), le bilan des Palestiniens abattus alors qu’ils tentaient d’obtenir de la nourriture est de plus de 1.300… auxquels il faut ajouter plus de 4.000 blessés !
Une enquête de la BBC datant de septembre 2025 révèle qu’un gang de dix motards étatsuniens d’extrême- droite et ouvertement islamophobes, “The Infidels Motorcycle Club“ dirigé par un ancien sergent de l’armée US a été recruté par GHF pour “sécuriser“ les sites.
Ce gang est constitué d’une dizaine de vétérans de la guerre d’Irak qui se considèrent comme des croisés modernes et utilisent la croix comme symbole, en référence aux Croisés du moyen-âge.
Leur slogan est “Tire toujours jusqu’à ce qu’ils ne soient plus une menace !“
L’“efficacité“ de GHF et de ses collaborateurs, “Abou Shabab“ (voir ce nom“) et “The Infidels Motorcycle Club“ est incontestable : 1.135 palestiniens — enfants, femmes, hommes — ont été tués à proximité de ces sites alors qu’ils cherchaient simplement de quoi manger (chiffres de juillet 2025).
Aitor Zabalgogeaskoa, coordinateur des urgences de MSF (Médecins Sans Frontières) à Gaza explique que
“Les quatre sites de distribution, tous situés dans des zones entièrement contrôlées par les forces israéliennes après que les habitants en ont été déplacés de force, ont la taille d’un terrain de football et sont entourés de postes d’observation, de talus de terre et de barbelés. Leur entrée clôturée ne permet qu’un seul point d’accès“
Des experts de l’ONU qualifient la GHF de « exemple profondément inquiétant de la manière dont l’aide humanitaire peut être détournée à des fins militaires et géopolitiques, en violation grave du droit international » et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a qualifié de crime de guerre l’utilisation de la nourriture comme une arme à Gaza, exhortant l’armée israélienne à “cesser de tirer sur les personnes qui tentent de s’en procurer“.
Quelques 170 organisations humanitaires ont demandé une enquête en vue de démanteler la GHF.
Mais toute investigation demande l’agrément d’Israël et des USA… On devine la réponse !
GOLAN
Territoire syrien envahi et occupé par le régime israélien depuis 1967… et annexé depuis 1981.
Cette invasion a entraîné l’exil d’environ 100 000 Syriens.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a condamné cette colonisation illégale (Résolution 487).
L’armée israélienne a érigé une clôture de sécurité le long de la ligne de démarcation entre les deux pays et renforcé ses fortifications allant du Liban jusqu’à la frontière jordanienne.
La région est riche en eau et ses sources alimentent le Jourdain et le Lac de Tibériade.
Elle est aujourd’hui peuplée d’environ 22.000 arabes de religion druze (voir “Druzes“) au milieu de quelques 30.000 colons, israéliens arrivés après 1967.
Depuis l’annexion, Israël n’a cessé d’y implanter des colonies agricoles et diverses industries qui ont fait du plateau du Golan (1.800 km2) une vaste vitrine agroalimentaire et agro-industrielle dont la compagnie israélienne d’eau minérale “Eden Springs“, de prestigieux vignobles, diverses entreprises et même une usine de matières plastiques… Le tout sous la protection militaire, évidemment.
En 2019, Donald Trump a signé un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan… Décret approuvé ensuite par le gouvernement de Joe Biden.
Le 8 décembre 2024, le jour même du renversement de Bachar Al-Assad par l’opposition syrienne, Israël, qui depuis plusieurs mois bombardait les infrastructures syriennes, a intensifié ses attaques, détruit la marine et le port de Lattaquié… et conquis des territoires, bien au-delà du plateau du Golan.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, affirme avoir répertorié “près de 310 frappes“ menées par l’aviation israélienne et étatsunienne depuis la chute de Assad.
L’objectif déclaré est la destruction des stocks d’armes chimiques accumulées par le régime de Assad.
La quasi-totalité des casernes ou bases militaires sont détruites… Mais aucune preuve n’est apportée sur l’existence de ces armes de destruction massive.
On croit revivre la fumisterie de la petite fiole brandie par Colin Powell à l’ONU en 2003, qui a justifié l’invasion de l’Irak par l’armée étatsunienne.. et son bilan d’un million de victimes civiles.
Début décembre 2024, les chars israéliens ont franchi la ligne de cessez-le-feu en violation de la résolution de l’ONU de 1974 et “L’unité Shaldag“, spécialisée dans les raids de type commando et connue pour ses exactions dans l’enclave de Gaza, s’est emparée de la partie syrienne du mont Hermon, zone stratégique proche du Liban ainsi que de plusieurs localités frontalières… Une violation de plus !
Le 10 décembre 2024, l’État-major sioniste annonce que ses chars sont à 20 kms de Damas et que des soldats israéliens et étatsuniens ont pris possession des bases militaires syriennes au nord de Damas !
Depuis cette date, les forces israéliennes continuent de marquer leur présence par des bombardements sur Damas et autres sites dits “militaires“ ainsi que par l’incursion de ses chars dans diverses localités.
Malgré la chute de Bachar al-Assad et l’instauration d’un gouvernement issu de l’opposition, les forces israéliennes continuent d’occuper une partie importante du territoire syrien, détruisant systématiquement ce qui restait des infrastructures de défense d’un pays en ruine après une décennie de guerre civile.
Dernière info de juillet 2025 : face à la supériorité militaire israélienne, Ahmed El-Charaa, le président syrien, semble disposé à sceller un accord avec l’État sioniste.
GUERRE D’INDEPENDANCE
C’est le nom que donne le régime sioniste aux événements de 1947 à 1949.
Cette “guerre“ s’est déroulée en deux phases.
La première de novembre 1947 à mai 1948, avant la proclamation de l’État d’Israël, et la seconde jusque juillet 1949 et la capitulation des forces arabes.
Fin novembre 1947, les Palestiniens rejettent massivement le plan de partage voté par l’ONU offrant 56 % de son pays aux colonisateurs occidentaux… qui représentent alors moins de 10 % de la population vivant sur le territoire (voir “Colonisation“).
Des émeutes éclatent et, avec l’inertie complice des occupants britanniques, les forces paramilitaires de Ben Gourion {voir ce nom) mettent en œuvre le plan Daleth de nettoyage ethnique (voir ces deux termes).
De nombreuses villes, à l’exception de Jérusalem, tombent sous le contrôle des milices sionistes et 350.000 à 400.000 Palestiniens prennent la route de l’exode, fuyant les combats ou expulsés de leurs villages.
Début 1948, à bout de force les Palestiniens, acceptent la trêve demandée par l’ONU.
Durant ce cessez-le-feu, les futurs dirigeants d’Israël, avec le soutien des USA et de l’Angleterre, ainsi que de certains régimes communistes, dont la Tchécoslovaquie, contournent l’embargo sur les armes décrété par l’ONU… Contrairement aux Palestiniens dont toutes les tentatives d’achat échoueront.
Une fois leur puissance militaire renforcée, les groupes sionistes accentueront leurs opérations de nettoyage ethnique (voir ce terme“) et commettront de multiples massacres de civils dont ceux des villageois de Deir Yassin, Al-Dawayna, Al-Tantoura…
Le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation de l’État d’Israël, les armées des pays voisins viennent au secours des Palestiniens et envahissent le territoire.
L’armée israélienne est alors forte de 80.000 à 100.000 hommes, possède une aviation comportant plusieurs bombardiers (les fameuses “Forteresses volantes“ arrivées des USA), des chars et diverses armes lourdes.
Le rapport de force est disproportionné… et le 7 janvier 1949 les pays arabes déposeront les armes.
Jamais avare de fanfaronnades et de mensonges, Netanyahu déclarera en 2024 que “Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France“… alors que les faits historiques démontrent le contraire… A cette date il n’y avait aucun rescapé des camps nazis, ni aucun Français déporté par le régime de Pétain dans les troupes israéliennes, essentiellement composées de colons.
GUERRE NUMERIQUE
À la suite de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre 2023, le “Dôme de fer numérique“, avatar de celui pour les missiles, a été activé.
Cette fois, les cibles sont les publications, images, vidéos… bref, tout ce qui informe sur les réalités de l’opération “Epée de fer“ lancée le 7 octobre 2023.
Ce dôme numérique fonctionne sur deux niveaux.
Le premier est le système de signalement bénévole : une campagne nationale lancée par la “National Hasbara“ (voir “Hasbara“) où les utilisateurs inondent les plateformes de réseaux sociaux de plaintes massives contre des contenus jugés défavorables à Israël.
Un système hybride d’IA et d’examinateurs humains classe rapidement les publications signalées, puis transmet les demandes de retrait à des plateformes comme Meta, TikTok et X.
L’objectif est la rapidité, de manière à décrédibiliser le récit avant qu’il ne se propage.
Ainsi “TikTok“ a supprimé 3,1 millions de vidéos et interrompu 140.000 streaming au cours des six premiers mois du génocide israélien à Gaza.
Pour sa part, le procureur général israélien a déposé près de 9.500 demandes de retrait au cours de la même période, “Meta“ a accédé à la quasi totalité des cas.
Le deuxième niveau est celui de la guerre algorithmique : des systèmes d’IA scannent plus de 200.000 sites web pour identifier les discours dissidents, puis bombardent les utilisateurs exposés de contenu pro-israélien. À l’aide de campagnes publicitaires imitant l’apparence et le timing des publications organiques, Israël inonde les fils d’actualité d’un contre-discours fabriqué de toutes pièces.
Cette double stratégie vise à étouffer et à effacer. La première consiste à étouffer la propagation des voix de résistance. La seconde les remplace par des inventions approuvées par l’État.
L’instrumentalisation des médias sociaux à des fins guerrières
Le 26 septembre 2025, Netanyahou a rencontré 18 influenceurs des réseaux sociaux basés aux États-Unis afin d’inonder TikTok, X, YouTube et les podcasts de messages pro-israéliens.
Une semaine plus tard, Tel-Aviv a alloué 145 millions de dollars à “Projet 545“ sa plus grande campagne de propagande numérique jamais lancée par le régime sioniste (voir “Sionisme“).
Cette campagne cible l’opinion publique étatsunienne avec du contenu adapté à TikTok et Instagram.
Des documents issus de la loi américaine sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA) révèlent que le ministère israélien des Affaires étrangères a passé un contrat avec “Clock Tower“, une entreprise dirigée par Brad Parscale, ancien directeur de campagne de Trump.
L’objectif est d’influencer à la fois le discours public et les réactions générées par des plateformes d’IA comme ChatGPT, Grok et Gemini.
Parallèlement, le “Projet Father“ a été lancé pour financer des influenceurs étatsuniens, avec des contrats atteignant 900.000 dollars par personne.
Ces influenceurs sont censés publier 25 à 30 articles par mois pour créer un flux constant de contenu pro- israélien. Entre juin et novembre 2024, au moins 900.000 dollars de paiements de campagne ont été distribués à 14 à 18 influenceurs, avec des paiements moyens de 6.100 à 7.300 dollars par publication.
“Show Faith by Works“, société créée en juillet 2025, a reçu 325.000 dollars pour promouvoir la propagande israélienne auprès des communautés chrétiennes aux États-Unis et en Occident. Prévoyant d’investir jusqu’à 4,1 millions de dollars dans cette campagne, elle a été présentée comme la « plus grande campagne de géorepérage d’églises chrétiennes de l’histoire des États-Unis ».
Parallèlement, le ministère israélien des Affaires étrangères a injecté 137 millions de dollars supplémentaires dans des campagnes mondiales de sensibilisation, en plus de ses programmes de valorisation de l’image.
À l’ère du numérique, la hasbara a évolué, passant des récits médiatiques conventionnels à des opérations d’influence sophistiquées assistées par l’IA, conçues pour dominer et déformer le discours en ligne.
Un rapport de la chaîne publique espagnole RTVE a révélé que le gouvernement de Netanyahu a investi environ 50 millions de dollars dans la publicité sur Google, X et les réseaux publicitaires franco-israéliens Outbrain et Teads. L’objectif, selon l’enquête, était de contrer la couverture médiatique mondiale de la famine à Gaza en présentant une façade de normalité.
De janvier à début septembre 2025, Tel Aviv a diffusé plus de 4.000 publicités numériques, dont la moitié ciblaient un public international.
Ces publicités présentaient une Gaza assainie, débarrassée des décombres et de la famine.
Blanchiment numérique des crimes de guerre
La guerre en ligne ne s’arrête pas aux plateformes publiques.
Le “New York Time“ a révélé une opération du gouvernement israélien, qui a utilisé près de 600 faux comptes pour inonder les flux de 128 législateurs étatsuniens de plus de 2.000 commentaires par semaine. Ces messages défendaient les actions israéliennes et diffamaient les institutions palestiniennes et l’UNWRA (voir ce terme), le principal fournisseur d’aide humanitaire à Gaza.
En 2024, son porte-parole déclarait : “Ces publicités sont destructrices. Elles doivent cesser, et les responsables de ce sabotage doivent rendre des comptes. Une fois la guerre terminée, il faudra mettre en place un suivi rigoureux d’entreprises comme Google. Elles devront répondre de leurs actes.“
Exportation de la répression
Lorsqu’une puissance militaire coloniale, confrontée à des accusations crédibles de génocide, peut utiliser des outils numériques pour réécrire le passé en temps réel, elle envoie un signal clair : quiconque dispose des moyens financiers et technologiques nécessaires peut en faire autant.
Le système israélien est simple, mais terriblement efficace : reportages de masse pour museler la dissidence, publicités ciblées pour manipuler les perceptions, contrats d’influenceurs pour fabriquer le consentement et outils d’IA pour déformer la vérité.
Si ce modèle se propage, les voix de la résistance verront leurs vérités enfouies sous une avalanche de propagande d’État rémunérée.
Tel-Aviv a peut-être été pionnière dans cette occupation numérique de la vérité. Mais elle ne sera pas la dernière à la déployer contre ceux qui luttent pour la justice.


HAA V ARA
C’est le titre (“Transfert“ en hébreu) d’un accord signé en 1933 par l’Agence juive (voir ce terme) dirigée par Ben Gourion (voir ce nom) avec les autorités nazies pour faciliter l’émigration de 20.000 Juifs allemands vers la Palestine.
L’accord concernait uniquement les citoyens juifs qui disposaient de capitaux importants.
Un “capitaliste“ – terme utilisé dans l’accord – qui voulait s’installer en Palestine était autorisé à conclure un contrat avec un exportateur allemand pour l’expédition de marchandises dans ce pays… moyennant “ristourne“ évidemment.
Cet Haavara est un des nombreux indices de la relation ambiguë entre le mouvement sioniste et l’Allemagne nazie. Faut-il rappeler la coopération des “Judenräte“, conseils juifs mis en place en 1939 qui avaient pour fonction d’être les agents d’exécution des ordres des autorités allemandes ou le défilé de Jabotinsky et des militants du “Betar“ à Berlin en 1936, ou encore le projet d’alliance militaire de Shamir (voir ce nom) avec le régime hitlérien en 1941 ?
Mais point de diabolisation… Ces recherches d’accommodement avec le nazisme étaient alors de même nature que celle de l’Église catholique, qui a conclu un concordat, et celles des politiques d’apaisement des démocraties occidentales et de l’Union soviétique.
Il permettra à environ 20.000 Allemands de confession juive de quitter le pays pour s’établir en Palestine et restera opérationnel jusqu’à l’éclatement de la guerre en 1939.
Les quelques 200.000 Juifs d’Allemagne et d’Autriche qui n’ont pas réussi à fuir parce qu’ils ne disposaient pas des capitaux nécessaires, ont pratiquement tous été assassinés.
L’accord montre cependant clairement que, contrairement à ce que proclame l’idéologie sioniste, la priorité de Ben Gourion et des leaders sionistes n’était pas de “sauver les Juifs“.
À l’évidence, ils ne cherchaient pas à combattre l’antisémitisme mais à l’instrumentaliser afin d’amener les Juifs à contribuer à la colonisation de la Palestine.
De nombreux Juifs antisionistes allemands et autrichiens s’opposeront à cet accord avec le régime nazi.
Il est à noter que, de 1933 à 1939, le sionisme sera le seul mouvement politique juif autorisé en Allemagne nazie… qui, en parallèle, verra le début des exactions antijuives, l’imposition de l’étoile jaune, le boycott des commerces, les exclusions de la fonction publique, des fonctions juridiques… etc.
HAGANAH
C’était la principale organisation paramilitaire sioniste entre 1920 et 1948, date à laquelle elle est devenue le noyau de l’armée israélienne. Ben Gourion (voir ce nom) l’a dirigé de 1921 à 1931, puis de 1935 à 1948.
Elle avait pour but “déclaré“ de défendre les vies et les biens des colonies juives… mais aussi d’organiser des assassinats politiques, tel que celui de l’écrivain juif antisioniste De Haan en 1924.
En 1939, la Haganah comptait près de 21.000 hommes. Elle crée un département d’immigration clandestine qui fera entrer des dizaines de milliers de juifs dans le pays entre 1939 et 1948.
L’organisation coopèrera aussi avec les Britanniques, qui s’appuieront largement sur elle et sur ses réseaux de renseignements dans la répression du nationalisme palestinien.
Durant toute la seconde guerre mondiale, la Haganah participera activement à l’effort de guerre des Britanniques… avant de se retourner contre eux, une fois la guerre terminée.
Durant l’année 1947, ses groupes terroristes, notamment l’Irgoun dirigé par Begin (voir ce nom) et le Lehi mené par Shamir (voir ce nom), seront responsables de nombreux massacres.
Quelques-uns de leurs “exploits“ :
• Attentat de l’Hôtel King David en juillet 1946, coordonné par Begin, qui fit une centaine de victimes
• Assassinat en septembre 1948 de Bernadotte (médiateur envoyé par l’ONU pour régler pacifiquement le conflit israélo-palestinien.) par des tueurs soutenus par… Shamir.
• Massacre des habitants de Deir Yassin en avril 1948 par 120 miliciens sionistes qui assassinèrent plus de 200 villageois… Un peu moins selon la Hasbara (voir ce nom).
• Massacre de 60 habitants de Bilad el Cheikh, dont des enfants, en début janvier 1948 – cinq mois avant la proclamation de l’État d’Israël – dans le cadre de l’opération “Daleth“ (voir ce terme) qui débutait.
• Massacres, début novembre 1948, des villages de Saliha, Safed et Jish par le FDI (“Forces de défenses israéliennes“) qui vient d’être mis en place… Faisant, au total, plus de 300 victimes.
• Massacre des habitants de Lydda et Ramle en juillet 1948
Ce carnage hérita du sinistre nom de “Marche de la mort de Lydda“. Il provoqua la mort de plus d’un millier de Palestiniens, l’expulsion de dizaines de milliers d’habitants… et le pillage des deux petites villes.
Ce crime se fera sur ordre du général Yitzhak Rabin (voir ce nom) qui recevra plus tard le “Prix Nobel de la Paix“ !
La Nakba (voir ce nom) commençait et depuis, cet FDI se proclame “l’armée la plus morale du monde“.
HAMAS
C’est un parti politique islamiste proche des “Frères Musulmans“ d’Égypte, créé en 1987 pendant la première intifada (voir ce terme) avec la complaisance du régime israélien – “avec le soutien“ est plus proche de la réalité – qui y voyait un moyen d’affaiblir l’OLP (voir ce terme) et son membre principal, le Fatah (voir ce nom), dirigé par Mahmoud Abbas (voir ce nom).
En 2019, Netanyahu déclarait à la Knesset : “Quiconque veut empêcher l’établissement d’un État palestinien doit renforcer le soutien au Hamas et lui transférer de l’argent. C’est une partie de notre stratégie“.
Depuis 1991, le Hamas s’est doté d’une branche armée, les “Brigades Izz al-Din al-Qassam“ qui deviendra peu à peu une véritable force de défense comprenant une trentaine de bataillons.
La charte originelle du Hamas (1988) définit comme objectifs, l’institution d’un État palestinien, la libération des territoires occupés et l’élimination de l’État d’Israël.
Ahmed Yassine, son fondateur a été assassiné en 2004 par le Mossad (voir ce terme) sur ordre de Ariel Sharon (voir ce nom), alors premier ministre d’Israël.
En 2006, contre toute attente, le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes… élections encouragées par les États-Unis et Israël dans le but de renforcer le pouvoir du Fatah (voir ce nom).
Tant à Gaza qu’en Cisjordanie, la victoire du parti islamiste est nette.
Avec 56 % des voix il emporte 76 des 132 sièges du parlement palestinien — la régularité et le résultat des votes ont été unanimement reconnus par l’Union européenne et d’autres instances internationales — mais cette victoire sera contestée par Israël et son allié étatsunien… et entraînera une tentative de coup d’état.
Avec l’aide des USA, Mohammad Dahlan, chef de la Sécurité intérieure du Fatah, constituera un groupe armé pour tenter de renverser le gouvernement élu. Le coup d’État échouera et après une courte, mais sanglante bataille, les milices du Fatah seront chassées de la bande de Gaza.
Depuis, le Hamas gouverne seul ce territoire sous blocus israélien… Blocus condamné par l’ONU en 2007 !
En 2017, le Hamas publie une nouvelle charte qui ne mentionne plus l’élimination de l’État d’Israël comme objectif et déclare, notamment, qu’il “ne combat pas les Juifs parce qu’ils sont Juifs mais les sionistes parce qu’ils occupent la Palestine“.
Dans son article 20, cette charte propose la création d’un État unique.
“Sans revenir sur son rejet de l’entité sioniste et sans renoncer à aucun droit palestinien, le Hamas considère la création d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant, avec Jérusalem comme capitale, selon les limites du 4 juin 1967, avec le retour des réfugiés et des déplacés vers les maisons d’où ils ont été expulsés, comme une formule de consensus national.“
Le Hamas est classé “organisation terroriste“ par une trentaine de pays occidentaux… mais pas par la grande majorité des 193 États membres de l’ONU.
Quoique peuvent proclamer les médias et politiques pro-israéliens, ce n’est pas un groupe djihadiste au sens littéral du terme, car il n’a pas pour objectif, contrairement à des mouvements comme Al-Qaida ou Daech, de lancer une “guerre sainte“ internationale.
Il se considère avant tout comme un mouvement palestinien de résistance… qui a été démocratiquement élu et qui, depuis près de vingt ans, gouverne l’enclave de Gaza.
A partir de 2014, le régime sioniste a entouré l’enclave de Gaza (voir ce terme) d’une haute ceinture de barbelés et de miradors, longue de 65 kms qui en font une “prison à ciel ouvert“ pour les quelques 2,3 millions de Palestiniens qui y sont confinés.(voir “Sept octobre 2023“).
Depuis octobre 2023, les milices du Hamas que Netanyahu prétendait éradiquer en quelques semaines, résistent à une des armées (voir “Armement israélien“) parmi les plus puissantes du monde.
A la mi-août 2025, Francesca Albanese (voir ce nom), “Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés“ déclarait : “Les gens continuent de dire “Mais Hamas, Hamas, Hamas”… Je ne crois pas qu’ils aient une idée de ce qu’est réellement le Hamas. C’est une force politique qui a remporté les élections de 2005, que cela nous plaise ou non“
A la mi-octobre 2025, la première phase du “Plan de Paix“ (voir “USA“) est appliquée mais le cessez le feu n’est pas respecté par Israël… Au 28 octobre 2025 on comptait déjà plus de 100 morts, dont 46 enfants, dans les bombardements sur les camps de tentes !
Pour ce qui est de la seconde phase comportant la reddition militaire et l’expulsion des dirigeants, Hussam Badran, porte-parole du Hamas, répond “Les dirigeants du Hamas présents dans la bande de Gaza se trouvent sur leur terre, celle où ils ont vécu, parmi leur famille et leur peuple. Il est donc naturel qu’ils y restent. Parler d’expulser les Palestiniens, qu’ils soient membres du Hamas ou non, de leur terre est absurde et insensé“.
Le 19 novembre 2025, le “Wall Street Journal“ informe que la popularité du Hamas s’est renforcée.
HANNIBAL
C’est l’appellation d’une directive de l’armée israélienne, datant de juin 1986, dont l’objectif est d’empêcher la capture de militaires israéliens par des forces ennemies… même au prix de la vie de ses propres soldats. Révoquée en 2016, elle a été remise en pratique au moment de l’attaque palestinienne du 7 octobre 2024.
C’est ainsi que, ce jour-là, en application de la directive Hannibal, plusieurs dizaines de véhicules israéliens ont été détruits par les Israéliens eux-mêmes. (voir “Sept octobre 2023“).
Une enquête publiée dans le journal israélien “Yediot Aharonot“, proche du gouvernement, a conclu que “Au moins 70 véhicules ont été détruits par des tirs de chars, de drones ou d’hélicoptères israéliens, conformément aux ordres du haut commandement militaire israélien d’empêcher la capture d’otages “à n’importe quel prix“.
La directive Hannibal a été appliquée le 7 octobre 2023 aux maisons des Kibboutzim où l’on savait que des otages étaient détenus, notamment à la base militaire de Re’im (voirce nom) où se trouvait le quartier général de la “Division Gaza“ chargée des opérations militaires assurant l’occupation de l’enclave palestinienne… sans oublié le festival techno “Tribe of Nova“ (voir ce terme) !
En effet, de nombreux participants du festival, mêlés aux insurgés ont été abattus par les mitrailleurs israéliens, depuis les hélicoptères ”Apache“… dans les voitures qui les menaient vers Gaza.
Hannibal a également sévi dans les kibboutzim “Nahal Oz“, Bé,eri“ et “Nir Oz“ (voir ces noms) où les obus des tanks “Merkava“ ont fait de nombreuses victimes parmi les habitants israéliens
Deux ans plus tard, aucune enquête indépendante n’a encore été menée sur les événements du 7 octobre 2023. (voir “Sept octobre 2023“) et le nombre de civils et de soldats tués par les tirs israéliens n’est pas connu.
Cependant, ce qui semble très probable, c’est que l’opération Hannibal a provoqué la mort d’une partie importante des 1.206 personnes, Palestiniens, Israéliens, Bédouins ainsi que des ressortissants étrangers.
Le 20 octobre 2023, le journal israélien Haaretz a recensé 331 soldats et agents de police, ainsi que 13 membres des services de secours – chiffre ensuite porté à 377 militaires et policiers – parmi les personnes tuées dans l’attaque.
HAREDIM
À toute époque il y a eu une vie juive dans le territoire palestinien… du fleuve à la mer.
Si les débuts du judaïsme sont difficiles à identifier sur le plan historique, la présence d’une communauté pratiquant cette religion sur les rives du Jourdain est indéniable, tant sous l’occupation babylonienne, perse, hellénistique, romaine, qu’après la conquête arabe du VIIème siècle, celle des Croisés européens, etc.
Le terme Haredim (“Les Craignant-Dieu“) souvent appelés ultra-orthodoxes, désigne les habitants d’ethnie arabe et de religion juive, qui vivaient dans ce pays avant le début de l’implantation sioniste… Et sont toujours bien là.
Ils représentent un peu moins de 14 % de la population israélienne, soit environ 1,3 million de fidèles qui constituent la secte la plus strictement pratiquante du judaïsme.
Ils ont un mode de vie distinct, se voulant eux-mêmes et leurs communautés aussi isolés que possible du monde extérieur, à l’exception des interactions économiques nécessaires pour rester “purs“ et non souillés par des activités mondaines.
Si, à l’interne, on constate certaines divergences ou oppositions sur l’interprétation des textes religieux, les Haredim rejettent cependant assez largement le sionisme considéré comme une révolte contre leur dieu.
Pour eux, l’établissement de l’État sioniste contredit sa volonté en cherchant un remède matériel à une condition spirituelle car ils considèrent que la Torah doit être la source de toute législation.
Les Haredim sont nombreux en Israël et aux Etats-Unis, mais on trouve des communautés relativement importantes en Grande-Bretagne et en Belgique, principalement à Anvers, mais aussi à Paris et Zurich.
En principe, ils refusent le service militaire, mais après le 7 octobre 2023, transgressant leurs règles, plusieurs centaines d’Haredim se sont enrôlés.
Depuis, en juin 2024, la Cour suprême israélienne a ordonné leur conscription dans l’armée, ce dont ils étaient dispensés depuis la création de l’État hébreu en 1948.
HASBARA
“Explication“ en hébreu, est le principal outil de propagande du régime sioniste.
Ce terme apparaît dès la fondation du mouvement en 1897 comme un moyen “pour obtenir et maintenir un soutien international“.
La “National Hasbara“, directement liée au premier ministre Netanyahu, publie, en moyenne, six vidéos par jour et dispose d’une série de services qui financent des officines de propagande et des influenceurs “anonymes“ dans divers pays.
Son budget annuel avoisinerait les trente millions de dollars.
Ce redoutable outil repose sur une rhétorique consistant à vouloir démontrer que “si l’on critique Israël, c’est que l’on méconnaît la situation et toute critique d’Israël relève de l’erreur“… Et toute critique ultérieure du régime sioniste n’est rien d’autre que de l’antisémitisme !
Elle fut particulièrement active et efficace dans le lancement de l’opération “Pogrom“ (voir ce terme) au lendemain du 7 octobre 2023. (voir “Sept octobre 2023“ et “Médias occidentaux“).
La Hasbara est très présente dans les universités des USA par le biais de l’ONG “StandWithUs“, basée à Los Angeles (2 à 300 employés), mais elle est également implantée dans les cinq continents.
“StandWithUs“ affirme “ne pas défendre la politique de l’État d’Israël“ mais les brochures qu’elle produit contestent le caractère illégal de la colonisation … et tient pour nulles toutes les résolutions de l’ONU.
En Belgique et en France cette Hasbara est diffusée par des médias tels “Joods Actueel“, le blog du CRIF, “Regards“ (CCOJB), “Franc-Tireur“, les revues et stations de télévision de Bolloré (CNews, JDD, Paris Match…) ou de Drahi (BFMTV, RMC, Le Point…)… Sans oublier Elnet (voir ce mot) qui s’est fait une spécialité́ de marteler la propagande sioniste sur les réseaux dits sociaux et dans les médias amis.
Lancé en 2005, “Brand Israël“ est une campagne visant à améliorer l’image d’Israël et de le présenter comme un pays cosmopolite, progressiste, occidentalisée et démocratique.
Son budget est passé de 30 millions d’euros en 2016 à 142 millions d’euros en 2025.
La stratégie est d’utiliser la culture comme la meilleure forme de propagande et de promouvoir la culture israélienne à l’étranger…. Les artistes ou écrivains signent un contrat dans lequel ils s’engagent à promouvoir une image positive du régime israélien et les intérêts politiques de l’État.
De son côté, l’armée israélienne possède ses propres services.
Son compte X est diffusé en sept langues et fonctionne 24 heures sur 24 en direction des journalistes internationaux… Qui, pour la plupart, diffusent ses messages, sans sourciller.
En août 2025, le gouvernement de Netanyahu a lancé une vaste opération de communication internationale avec un investissement spécial de 34 millions d’€.
D’ici fin décembre, environ 400 délégations comprenant plus de 5.000 participants (responsables gouvernementaux et élus, journalistes et influenceurs, universitaires, juristes, leaders religieux, personnalités culturelles et sportives, seront conviés à venir en Israël.
Cette opération « Pont aérien de communication » représente un investissement d’environ 135 millions de shekels (34 millions d’euros).
Chaque délégation bénéficiera d’un programme personnalisé comprenant évidemment des visites de Kibboutzim, des rencontres avec des survivants du 7 octobre 2023, la projection de vidéos… etc
De quoi faire comprendre le bien-fondé du génocide ?
Mais la hasbara n’oublie personne.
Ce 29 septembre 2025, on apprend qu’Israël a confié à Clock Tower X LLC, une entreprise dirigée par un ancien directeur de campagne de Trump, un contrat de 6 millions de dollars pour inonder le web de contenu pro-israélien. La campagne ciblera principalement TikTok, Instagram et YouTube… De plus, les services de la “National Hasbara“ paieront ± 7.000 $ à certains “influenceurs médiatisés“, pour chaque publication !
HEBREU
C’est la langue officielle de l’État d’Israël… et la seule au monde qui a été ressuscitée après deux mille ans.
Jusqu’au XIXe siècle c’était, en effet, une langue morte en tant que langue parlée. Comme le latin pour les Chrétiens, elle était uniquement pratiquée dans les rituels religieux et l’étude de la Torah.
Si aujourd’hui, les Juifs du monde entier parlent l’hébreu, ils le doivent à divers intellectuels qui ont favorisé sa renaissance, notamment Ben Yehouda, rédacteur du “Grand Dictionnaire de la langue hébraïque“ et aux organisations sionistes qui s’y rallieront très rapidement.
Elles en imposeront la pratique pour supplanter le yiddish, la langue des Juifs ashkénazes d’Europe centrale et orientale, de l’Allemagne à la Russie, méprisée par l’intelligentsia sioniste qui le considère comme un héritage vulgaire de l’exil.
En Palestine, les occupants britanniques accorderont à l’hébreu le statut de langue “officielle“, aux côtés de l’arabe et de l’anglais.
On estime cependant que deux millions de personnes pratiquent toujours le yiddish dans le monde, aux États- Unis et en Israël — il est notamment bien vivant dans les communautés Haredim (voir ce terme) — ainsi qu’en Europe.
HEBRON
Ville palestinienne située au sud de Jérusalem, Hébron est une des plus anciennes cités du Proche-Orient,
Elle compte aujourd’hui environ 220.000 habitants… dont environ un millier de colons fanatiques.
En 1997 la ville a été divisée en deux secteurs : la partie occidentale est, en théorie, gérée par l’autorité palestinienne et le secteur oriental par Israël.
Ce dernier secteur, comprenant la vieille ville, est alors peuplé d’environ 30.000 Palestiniens et de 600 colons… protégés par un contingent de 2 000 militaires.
Depuis plus de vingt ans, la vieille ville d’Hébron connaît de multiples épisodes de violence dans le contexte de la poursuite effrénée de la colonisation israélienne.
Le contrôle de l’armée sur la population palestinienne n’a cessé de s’intensifier et, l’étau n’a cessé de se resserrer autour des habitants palestiniens.`
La répression est incarnée par la rue Shuhada, qui était la principale artère commerçante.. aujourd’hui déserte, avec les magasins murés sur ordre du gouvernement militaire.
Après le sept octobre 2023 (voir ce terme) les colons joints aux militaires ont intensifié leurs attaques contre la population civile : destructions de bâtiments, vols de terres, expulsion des maisons, création de nouvelles colonies… etc.
Dans la vieille ville elle-même, le harcèlement est permanent : jets de pierres, blocage de rues… une humiliation prisée par les colons est le déversement d’ordures sur les terrasses des maisons palestiniennes.
Le 31 juillet 2025, les bulldozers israéliens ont rasé l’UWAC, la banque de semences de l’union des agriculteurs, détruisant matériel et plants ainsi que tout ce qui est nécessaire à la préservation des semences natives… portant ainsi un coup sévère à la souveraineté alimentaire palestinienne (voir “ Urbicide & Culturicide“).
Mais Netanyahou veut aller plus loin : début août 2025 il a proposé de détacher la ville d’Hébron de l’Autorité palestinienne qui serait remplacée par des clans locaux collaborant avec le gouvernement sioniste.
Le 2 septembre 2025, l’armée israélienne a arrêté le maire de la ville et ravagé sa maison… au motif qu’il n’est pas sioniste ?
HERZL
Théodor Herzl (1860-1904) était un journaliste hongrois, athée, auteur de “L’État des Juifs“ et fondateur, en 1897 de l’“Organisation sioniste mondiale“ (voir “Sionisme“) à l’origine de la création de l’État d’Israël.
Avant cette date, il existait déjà un mouvement sioniste qu’on peut qualifier de “philosophique“ proposant une intégration pacifique de communautés juives occidentales en Palestine, mais le projet colonialiste lancé par Herzl balayera celui de ces précurseurs.
A la différence de ces courants sionistes antérieurs qui se voulaient spirituels ou culturels, Herzl prône un sionisme politique visant à la création d’un État juif.
Il n’hésite pas, non plus, à afficher son racisme en proclamant « Les juifs, matériellement et intellectuellement supérieurs, avaient perdu tout à fait le sentiment de leur solidarité de race (…) Les juifs forts reviennent fièrement à leur race lorsqu’éclatent les persécutions“.
Autre citation suprématiste : “La question juive n’est pour moi ni une question sociale, ni une question religieuse, bien qu’elle prenne parfois ces formes parmi d’autres. C’est une question nationale (…) Nous sommes un peuple – un seul peuple« .
Un aspect paradoxal de son projet est qu’à l’origine le territoire palestinien n’en faisait pas partie !
En effet, en 1903, Herzl envisage, en collaboration avec le gouvernement britannique, l’implantation d’une colonie juive de peuplement… au Kenya.
Ce “Projet Ouganda“, proposé par la Grande Bretagne, consistait en un territoire de 13.000 kms2… la surface du Nord-Pas-de-Calais. Ce n’est que plus tard, le “Projet Ouganda“ ne se réalisant pas, que l’implantation en Palestine devint l’objectif exclusif.
Un autre aspect paradoxal de son projet est qu’il donne sa préférence à l’implantation d’une population fortunée, plutôt qu’à l’émigration de prolétaires.
Plus tard, Ben Gourion, et d’autres responsables israéliens, exprimeront cette même préférence pour la construction d’un État élitiste plutôt que pour le sauvetage des populations juives.
Herzl n’avait que peu de considération pour les cultures orientales, y compris celle des Juifs d’Orient et proclamait “C’est la volonté de Dieu que nous revenions sur la terre de nos pères, nous devrons ce faisant représenter la civilisation occidentale, et apporter l’hygiène, l’ordre et les coutumes pures de l’Occident dans ce bout d’Orient pestiféré et corrompu“.
Il ajoutait “Pour l’Europe, nous constituerons là-bas un morceau du rempart contre l’Asie, nous serons la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie“.
Dans son journal (12 juin 1895), il suggère déjà un nettoyage ethnique (voir ce terme), qu’il qualifie de “pacifique“ : “Repoussez discrètement hors frontière la population sans le sou en lui refusant le travail… Tant le processus d’expropriation que le transfert des pauvres doivent être menés discrètement et avec circonspection“.
Après sa mort en 1904, le congrès sioniste décida d’abandonner le projet d’implantation en Afrique pour se concentrer exclusivement sur celui de la “Terre d’Israël“.
HEZBOLLAH
Ce mouvement islamiste chiite, également appelé “Parti de Dieu“, a été créé en juin 1982 en réaction à l’opération “Paix en Galilée“, de l’État hébreu et son invasion du Liban pour tenter d’éradiquer les militants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui y avaient trouvé refuge depuis les années 1960.
Le Hezbollah est classé ‘terroriste“ par les états arabes de religion musulmane sunnite et les alliés du régime sioniste (USA et pays de l’Union européenne).
Soutenu financièrement par les régimes iranien et syrien, il a comme principe central la lutte contre Israël.
Ce parti est actif dans le domaine social par le biais d’hôpitaux, d’écoles et d’orphelinats.
Il mène aussi divers programmes environnementaux, fournissant des services gratuits ou à bon marché à certaines des régions les plus défavorisées du pays. Mais il est surtout connu comme groupe paramilitaire… comprenant, outre des Musulmans, des Chrétiens et des Druzes (voir “Druzes“).
Le Hezbollah se prononce contre toute forme de partition du pays, et défend le multi-communautarisme. Il appelle l’État libanais à renforcer le rôle de la femme dans la société, l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption, la décentralisation, et la préservation de toutes les libertés publiques.
Il est aussi à noter qu’il refuse toute forme d’implantation ou de naturalisation des réfugiés palestiniens, tout en prônant une extension de leurs droits.
La branche armée du Hezbollah est estimée à environ 20.000 hommes auxquels il faut ajouter plusieurs dizaines de milliers de réservistes.
Quant à sa puissance de feu, certains analystes l’estiment à 200.000 missiles de toutes portées, auxquels il faut ajouter des batteries antiaériennes et une gamme de drones.
Hassan Nasrallah, assassiné en septembre 2024, avait pris la tête du Hezbollah en 1992.
S’il avait toujours considéré Israël comme une menace pour le Liban, il était cependant, dans sa sphère politique, considéré comme une force pondérée et modératrice
Il s’était depuis longtemps imposé, pour des millions de personnes bien au-delà du Liban, comme “le symbole de la libération nationale, de l’anticolonialisme, de la justice”.
Parmi ses dernières déclarations “Notre lutte contre les Israéliens n’a rien à voir avec leur appartenance à la communauté juive, mais avec leur statut d’occupants qui bafouent notre terre et nos lieux saints !”.
Le mouvement semble actuellement très affaibli par les bombardements et incursions israéliennes… mais s’est apparemment réorganisé, refusant de se muer en un simple parti politique et d’abandonner les armes. Il prône toujours la lutte contre Israël.
HISTADROUT
Nom hébreu de la “Fédération générale des travailleurs de la Terre d’Israël“, l’Histadrout est la principale confédération syndicale de travailleurs israéliens, créée en 1920 sous le mandat britannique.
Elle est affiliée à la Confédération syndicale internationale.
La Histadrout est considérée comme un des éléments fondateurs de l’État d’Israël… et comme le disait sa Secrétaire générale Golda Meir (voir ce nom) en 1928 “Ce grand syndicat n’est pas seulement un syndicat, mais aussi un important instrument de colonisation“.
Cette organisation affirme assurer la défense des travailleurs et l’organisation du travail en Israël… mais, fidèle à l’idéologie sioniste, est exclusivement au service de la population juive du pays.
Si elle a joué un rôle clé dans le développement des colonies, elle travaille aujourd’hui main dans la main avec le régime de Netanyahu pour l’établissement définitif d’un “État-Nation du peuple juif“.
Actuellement, plusieurs syndicats occidentaux demandent, sans succès, l’exclusion de la Histadrout de la Confédération internationale des syndicats.
Début novembre 2025, Arnon Bar David président de la Histadrout et huit autres responsables ont été arrêtés… accusés de corruption.
HUMANITAIRES
Rachel Corrie était une jeune pacifiste étatsunienne délibérément écrasée par un bulldozer militaire en 2003.
Depuis, elle est un symbole de la mobilisation internationale humanitaire de soutien au peuple palestinien.
Actuellement, même si un dispositif rigoureux a été mis en place par l’UNWRA (voir ce terme), l’agence de l’ONU qui aide les descendants des réfugiés de la Nakba (voir ce terme) pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza, les frappes aériennes israéliennes ont été la principale cause des très nombreuses morts dans ce secteur au cours de l’année 2024.
Selon la base de données de l’ONU, sur les 378 travailleurs humanitaires tués dans le monde depuis le 7 octobre, plus de 75 % l’ont été à Gaza ou en Cisjordanie.
Rien qu’entre le 7 octobre et fin décembre 2023, soit environ deux mois, l’Organisation mondiale de la santé signale 212 bombardements contre le secteur de la santé à Gaza… causant la mort de 121 d’entre eux dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza.
Rien ne semble arrêter la course à l’extermination de celles et ceux qui viennent au secours de ceux que le ministre israélien de la défense qualifie de “bêtes humaines“ !
Quelques exemples de la répression israélienne contre les travailleurs humanitaires :
• Le 20 octobre 2024, quatre ingénieurs de l’ONG Oxfam sont assassinés à Khan Younès.
Ces travailleurs humanitaires étaient en route, leur véhicule était clairement identifié, pour aider à réparer une infrastructure d’eau et s’étaient coordonnés avec les autorités israéliennes.
Réponse de l’armée “la plus morale du monde“ : “Nous allons ouvrir une enquête sur cet “incident“.
En juin 2025… pas d’information communiquée sur l’enquête !
• Le 30 novembre 2024, trois membres du personnel de World Central Kitchen (WCK) sont tués par une frappe aérienne israélienne sur leur véhicule près d’un site de distribution d’aide à Khan Younis, ce qui a contraint l’organisation à interrompre ses opérations.
• Depuis le 7 octobre 2023, Israël met hors de service, de façon systématique, les hôpitaux de la bande de Gaza, en les bombardant, en les soumettant à un siège étouffant et en tuant, blessant et arrêtant les patients, les blessés et le personnel médical.
• Le 12 décembre 2024 12 agents chargés de sécuriser des camions d’aide ont été tués dans des frappes israéliennes. Sept agents ont été tués dans une frappe à Rafah et cinq autres dans une frappe à Khan Younès.
… Ces camions transportaient de la farine !
HUSSEINI (Mufti de Jérusalem)
Également connu sous le nom d’Hadj Amin al-Husseini et souvent désigné par son titre de grand mufti de Jérusalem est né en 1895 à Jérusalem et décédé à Beyrouth en 1974.
Comme “Grand Mufti“ de Jérusalem, il a occupé, de 1921 à 1937, une place importante dans l’affirmation du nationalisme palestinien et de l’opposition aux volontés de colonisation.
Il a notamment été influent dans la grande révolte de 1936 contre les Britanniques… qui l’exilèrent.
Après divers séjours dans des pays musulmans (Iran, Liban, Irak…) il finit par trouver refuge, en 1941… en Allemagne nazie avec qui il collaborera durant toute la seconde guerre mondiale.
Son discours antisémite était alors largement discrédité dans le monde arabe et son influence sur la population de son pays était plus que limitée. Preuve en est l’échec de sa campagne de recrutement pour enrôler la population arabe dans la Wermacht… Seuls quelques six mille Arabes rejoignirent différentes organisations militaires nazies tandis que 259.000 rejoignirent les alliés… dont 9.000 Palestiniens.
Après la guerre, le gouvernement français l’hébergera quelque temps puis il s’installera en Égypte où il bénéficiera du soutien du roi de Jordanie et des “Frères Musulmans“…
L’établissement de l’OLP en 1964 marqua la fin de sa carrière politique et il est mort à Beyrouth en 1974. Aujourd’hui encore, sa relation avec Hitler et son rôle dans la Shoah (voir ce terme) font l’objet de multiples controverses.

Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie
Sur cette terre, se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues.
On l’appelait Palestine.
On l’appelle désormais Palestine
(Mahmoud Darwich)
Source : auteur
Notre dossier Palestine


[…] G et H […]