Par Rudi Barnet

C’est une doctrine militaire qui prône un usage de la force sans limite au cours de représailles contre des zones civiles palestiniennes servant de base à des attaques.

Inventée en 2006 par le général Eizenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne à la suite du conflit israélo- libanais, elle s’oppose ainsi à un droit fondamental qui impose de faire la distinction entre cibles civiles et militaires.

Elle porte le nom de Dahiya, un quartier de la banlieue sud de Beyrouth densément peuplé qui, lors du conflit, a été complètement rasé par les bombardements israéliens.

Ce qui est arrivé au quartier Dahiya arrivera à tous les villages qui servent de base à des tirs contre Israël. […] Nous ferons un usage de la force disproportionné sur ces zones et y causerons de grands dommages et destructions. De notre point de vue, il ne s’agit pas de villages civils, mais de bases militaires.

La doctrine Dahiya (voir “Urbicide“) implique de ne laisser aucun bâtiment debout et d’abattre quiconque n’évacue pas immédiatement.

Nombreuses sont les condamnations internationales quant à l’usage de cette doctrine criminelle.

La Commission des droits de l’homme de l’ONU considère que les tactiques israéliennes employées à Gaza correspondent à la doctrine Dahiya et conclut que ces cas d’usage disproportionné de la force et de punition collective sont illégaux, que cibler des sites civils et infliger une punition collective constitue un crime de guerre, selon l’article 33 de la 4ème convention de Genève.

Eisenkot ne passera sans doute jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

“Daleth“ signifie n°4 en hébreu.

C est la dernière partie du plan de nettoyage ethnique établi en 1937 (!) par la Haganah (voir ce terme), ce groupe terroriste qui deviendra l’armée israélienne.

Le plan n°1 exposait les lignes directrices de la conquête de la Palestine en cas de retrait des troupes britanniques et les deux suivants affinaient le projet.

Le plan n°3, par exemple, énumérait les actions punitives contre la population « Tuer les dirigeants politiques, agitateurs et soutiens financiers, s’en prendre aux transports et moyens de subsistance (puits, moulins, etc) « .

Le plan Daleth est déclenché au lendemain de la proclamation de l’État d’Israël, son objectif déclaré était la conquête du reste de la Palestine.

Il détaillait les moyens d’action pour la mise en œuvre de l’expulsion totale et systématique de la population palestinienne de l’ensemble du territoire.

L’opération bénéficiait des renseignements accumulés depuis les années 1930 : plans des villages, photos aériennes, composition sociologique, nombre et noms des habitants de sexe masculin…etc.

Il y avait, pour chaque village, une liste de ceux qui s’étaient opposés aux Britanniques et avaient combattu les milices sionistes. Ces éléments ont été le moteur des atrocités commises durant le nettoyage ethnique (voir ce terme) de 1948 que la population palestinienne a nommé “Nakba“ (voir ce terme).

On y retrouve des ordres précis aux « brigades opérationnelles » : « Destruction de villages (les faire exploser et planter des mines dans les débris), en particulier les centres de population dont le contrôle continu est difficile. (…) Réaliser des opérations de recherche et de contrôle en fonction des lignes de conduite suivantes : encerclement de villages et fouille de ceux-ci. En cas de résistance, les forces armées doivent être détruites et la population expulsée en dehors des frontières de l’État hébreu« .

Le nettoyage ethnique en cours dans la bande de Gaza et en Cisjordanie témoigne que ce “Plan Daleth“ n’a jamais été abandonné… Et il n’est sans doute pas insensé de penser qu’il guide Netanyahu et consorts dans le projet global visant à la création de “Eretz Israël“ (voir ce terme).

Une loi particulière permet à l’armée israélienne de détenir indéfiniment, et sans devoir les inculper, des citoyens palestiniens… sur la base d’informations dites secrètes.

Ainsi, en 2025, plus de dix mille habitants de Cisjordanie et de Gaza sont détenus, sans information ou motivation de leur arrestation ni sur la durée de leur incarcération.

Ces détentions peuvent durer six mois et sont renouvelables indéfiniment sans que le prisonnier soit informé des motifs… Cette pratique est évidemment interdite par le Droit international.

Les Conventions de Genève de 1950, signées par Israël, stipulent que (article 71) “Tout prévenu poursuivi par la Puissance occupante sera informé sans retard, par écrit, dans une langue qu’il comprenne, des détails des chefs d’accusation retenus contre lui ; sa cause sera instruite le plus rapidement

Israël, reniant sa signature, pratique chaque jour cette “détention administrative“ héritée de l’armée britannique.

Il est à remarquer que cette loi sur la “détention administrative“ n’existe pas pour les citoyens juifs qui, contrairement aux Palestiniens, sont soumis à une législation judiciaire civile.

Certains civils palestiniens ont ainsi passé plusieurs années en prison, avant d’être libérés… sans motif.

D’autres comme Ahmed Khdeirat, diabétique de 22 ans, en “détention administrative“ depuis des mois et laissé sans soins, est mort début octobre 2025… Il est le 78ème à mourir ainsi depuis le début du génocide (voir ce nom) israélien.

En 1947, une résolution de l’Assemblée générale de l’Onu avait décidé du partage de la Palestine, alors sous mandat britannique, en deux États, l’un israélien et l’autre palestinien.

Comme on peut le constater à la vue de la carte, le peuple palestinien, autochtone, est spolié.

La partie attribuée à la Palestine est inférieure en surface et plus pauvre en potentialités économiques alors que les colons occidentaux ne représentent que 33 % de la population.

Jusqu’en 1993, l’opposition des Palestiniens à cette partition puis les multiples guerres de conquêtes menées par le régime sioniste et la colonisation ininterrompue ont empêché la réalisation de ce “partage“… Jusqu’aux “Accords d’Oslo“ (voir ce terme) qui, en 2008, promettaient la création de deux États.

Trente ans après, on peut vérifier que le régime sioniste (voir “Netanyahu“) n’a jamais voulu ni même envisagé la création d’un État palestinien viable.

Via cet accord trompeur, le but du gouvernement de Rabin (voir ce nom) était, à moyen et court terme, de réaliser un plan de gestion de la Cisjordanie et de Gaza qui isolerait les Palestiniens dans et autour des grandes villes (Naplouse, Ramallah, Jéricho)… et de mettre le reste du territoire sous contrôle israélien.

Au lendemain des négociations d’Oslo, Ziyad Clot, juriste palestinien ayant participé aux pourparlers, écrit

Le processus de paix est un spectacle, une farce, qui se joue au détriment de la réconciliation palestinienne, au prix du sang versé à Gaza. Et je suis en train de devenir bien malgré moi un des acteurs de ce drame

Pendant les 26 mois séparant la signature des accords d’Oslo de l’assassinat de Rabin, ce dernier installe 60.000 nouveaux colons en Cisjordanie (voir ce nom) et envoie 2.000 militaires pour protéger les 600 colons d’Hébron (voir ce nom)… Bizarre cette conception d’un processus de paix, non ?

Aujourd’hui, on est dans l’hypocrisie la plus totale.

Les soi-disant “Accords d’Oslo“ ont permis l’extension de la colonisation (voir ce terme) avec l’implantation d’environ 800 000 colons en Cisjordanie et l’enfermement de la population de Gaza (voir ce terme).

Officiellement, l’ONU, l’Union Européenne et les Etats-Unis défendent la “solution à deux États“ que Netanyahu a toujours rejeté.

En août 2025 il déclarait ”Il y a 25 ans, j’avais promis que nous empêcherions la création d’un État palestinien !“.

On assiste aujourd’hui à une multiplication effrénée de colonies et d’opérations de nettoyage ethnique (voir ce terme)…. Et la “Communauté́ internationale“ protège l’occupant, criminalise le soutien à la Palestine et arme même les génocidaires… la petite Hind Rajab (voir “Terrorisme“) a été abattue par des balles fournies par la FN, la Fabrique Nationale de Belgique.

Ah ! Cette solution de “Deux Etats“ !

Comme un hochet qu’on balance devant les yeux avides d’un simplet, ce plan est aujourd’hui sur la table des gouvernements occidentaux.

Et la plupart se disent d’accord… Si les Palestiniens de Gaza sont désarmés, que les otages {voir ce terme} israéliens sont libérés et que des garanties de sécurité au bénéfice d’Israël soient instaurées.

Vous avez dit cynisme ? Hypocrisie ?

Il suffit pourtant de jeter un coup d’œil sur la carte pour comprendre que cette solution de deux états est “techniquement“ impossible… un mirage pour gogos ?.

Quelle solution pour les centaines de milliers de colons fanatiques que le pouvoir d’extrême-droite – la gauche politique est pratiquement inexistante en Israël – a implanté en Cisjordanie ?… Les évacuer ? Les assimiler dans l’État palestinien ?

Il n’est pas étonnant que la défense d’un projet aussi chimérique soit considéré par de nombreux Palestiniens comme du “Palestine washing“, une manœuvre sournoise pour préserver le pouvoir sioniste, une attaque déguisée contre l’autodétermination des Palestiniens.

En synthèse.

Le principe de réalité́ oblige à constater la solution à deux États comme irréaliste et injuste !

Elle refuse de voir la réalité́ du sionisme : une idéologie, qui des l’origine, est un nationalisme ethnique raciste, qui infériorise l’Autre.

Le choix que fit Herzl (voir ce nom) et que ses successeurs endossèrent, fut celui du colonialisme et plus précisément du colonialisme de peuplement et le génocide actuel est dans la continuité́ de ce projet politique.
A deux reprises, depuis octobre 2023, la Knesset a voté une motion rejetant la création d’un État palestinien ! De plus, en juillet 2025, elle a voté une motion demandant l’annexion de la Cisjordanie, y compris la vallée du Jourdain pour l’offrir aux colons installes sur les terres palestiniennes.Inutile d’espérer : Israël ne tient jamais les engagements internationaux auxquels il a souscrit.

Autre mirage : la création d’un seul État pour tous ses habitants.

Pas celui d’un groupe ethno-racial dominant mais un État démocratique avec les mêmes droits garantis pour tous, avec une Constitution – L’ État d’Israël n’a pas de Constitution – qui protègerait les minorités, un État avec des frontières – Israël n’a jamais fixé ses frontières – un État sans apartheid, sans droit différencié selon l’appartenance ethnoreligieuse… C’est bon de rêver !

Une diaspora est la dispersion d’une communauté ou d’un peuple à travers le monde.

Si le terme est employé pour désigner, entre autres, l’émigration irlandaise vers les États-Unis ou indienne vers l’Angleterre, il désigne surtout les populations chassées de leur pays… comme le mythe sioniste de la “Diaspora du peuple juif“.

En effet, les historiens contemporains — Israéliens (Belkind, Sand, Segev, Bartal), Français (Ferro, Winock), Étatsuniens (Alexander Armstrong) ou Belges (Staszewski) — le confirment : les Romains n’ont jamais expulsé les Palestiniens juifs (voir “Juif(ve)“).

Pragmatiques, ils préféraient exploiter la population des pays conquis.

La « Diaspora du peuple juif“ est donc une des multiples légendes – celle-ci est d’origine chrétienne comme l’histoire du « Juif errant » – mises ensuite au service de la propagande sioniste (voir “Sionisme“).

C’est avant même le premier siècle de notre ère que la religion hébraïque, très prosélyte à l’époque, s’est répandue dans tout le pourtour méditerranéen ainsi qu’en Russie, dans le Caucase et en Ukraine.

En Afrique du nord, la présence juive est attestée dès le IIIe siècle avant JC.

Ce prosélytisme est confirmé par de nombreux écrivains latins de l’antiquité, de Horace à Tacite… en passant par Flavius Josèphe, historien romain de religion juive.

La conversion de masse la plus notable survint entre la mer Noire et la mer Caspienne… comme l’ont notamment révélé l’écrivain juif Arthur Koestler (“La Treizième Tribu“) et l’historien israélien Shlomo Sand (“Comment le peuple juif fut inventé“).

Au cours des siècles, les “missionnaires“ de cette religion convertirent donc une partie de la population de ces contrées (voir “Juifs(ve)“)… et se “mêlèrent“ aux autochtones.

Concernant Rome, le cœur de l’empire, le Judaïsme s’y développa au point d’occuper une place prépondérante pendant l’ère des empereurs Dioclétien, Constance Chlore et Galère… Jusqu’au IVe siècle et la conversion de l’empereur Constantin à la religion chrétienne !

A partir de cette conversion, la population romaine adepte de la Torah, fut victime des exactions des maîtres de la nouvelle religion impériale.

C’est parmi les descendants de ces convertis d’Europe et du Maghreb que, quelques siècles plus tard, on trouvera les plus fervents partisans d’un… “retour du peuple juif dans la terre de ses “ancêtres“.

Outre les facilités et prérogatives offertes par l’Alyah (voir ce terme) la loi israélienne concède à tout étranger de religion ou de culture juive, le droit de s’installer en Israël.

Parallèlement, s’opposant aux décisions de l’ONU, le régime sioniste a décidé aussi qu’aucun Palestinien, né sur cette terre ou descendant des 800.000 qui ont été chassés en 1948 (voir Nakba“), n’a le droit de revenir chez lui… Mais il “peut“ garder la clef de sa maison détruite ou accaparée par le régime sioniste (voir “Sionisme“).

Pourtant, ce droit au retour des Palestiniens a été voté par l’Assemblée Générale de l’ONU (résolution 149) et a été plusieurs fois confirmé par la suite (résolutions 394 et 513).

Plus encore, en 1974, l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté la résolution n°3236 qui réaffirme le droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens, d’où ils ont été déplacés et déracinés. La résolution demande aussi le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Le régime sioniste a toujours refusé d’appliquer ces résolutions – c’est d’ailleurs le cas pour la quasi-totalité de celles émises par l’ONU depuis près de quatre-vingts ans – votant même une loi dite des “absents“, permettant l’expropriation des Palestiniens expulsés… Et la cession de leurs biens à des Israéliens, exclusivement de religion juive.

Le droit international humanitaire ou droit des conflits armés internationaux, repose sur plusieurs textes ratifiés au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Les “Conventions de Genève“ de 1950 est un des textes les plus importants.

Il énonce plusieurs principes fondamentaux sur la protection des populations civiles en temps de guerre, notamment la distinction entre civils et combattants, la proportionnalité dans l’attaque, l’interdiction des maux superflus…

Ces principes ont pour but de protéger autant que possible les civils en limitant les méthodes et moyens militaires employés par les belligérants.

Le terme “civils“ renvoie à la fois aux personnes mais aussi aux possessions individuelles ou collectives (maisons, infrastructures, écoles, hôpitaux, patrimoine, etc.) que le droit international protège aussi.

Les “Conventions de Genève“ ont été ratifiées par l’ensemble des États membres de l’ONU !

En 2004 – vingt ans déjà ! – un avis de la Cour internationale de Justice (voir “CIJ“) a conclu qu’Israël violait ses obligations en établissant des colonies en Cisjordanie et Jérusalem-Est… et que cet État ne pouvait pas invoquer un droit de légitime défense ou un état de nécessité.

Le droit international exige d’Israël de se retirer des territoires occupés et autorise un peuple occupé à se défendre par tous les moyens.

… Mais Israël considère que les Palestiniens n’ont pas droit à cette protection étant donné que, comme l’affirmai Goda Meir (voir ce nom) “Il n’y a pas de peuple palestinien, seulement un groupe terroriste“ (voir “Terrorisme“).

Les Druzes constituent une secte religieuse née en Egypte vers l’an mil.

Elle emprunte à l’islam, mais amalgame d’autres croyances… En quelque sorte, une doctrine philosophique fondée sur l’initiation à la partie ésotérique de l’islamisme.

Malgré cette convergence, de nombreux Druzes ne s’identifient pas comme musulmans.

Les adeptes du “Druzisme“ sont surtout implantés au Liban (400.000) et en Syrie (600.000… dont environ 25.000 au sur le plateau du Golan (voir ce terme).

La culture et la langue arabe font parties intégrantes de leur identité.

En Israël, environ 150.000 Arabes-Israéliens (voir ce terme) pratiquent cette doctrine dont de nombreux rituels sont tenus secrets. Seule une élite d’initiés, les “connaisseurs“, participe pleinement aux services religieux et a accès aux enseignements ésotériques des écritures.

Les Druzes ont fait allégeance au régime sioniste et ne subissent pas l’apartheid comme les autres Arabes/Israéliens, bénéficiant d’un statut plus avantageux.

Ils se considèrent cependant marginalisés et discriminés par la loi controversée de 2018 sur l’État-nation (voir ce terme), qui consacre exclusivement Israël comme “État juif“. Les Druzes sont intégrés à l’armée israélienne et collaborent aux opérations génocidaires contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.

Ce sigle bureaucratique identifie ce projet de profonde transformation géopolitique.

Avec le soutien de l’administration américaine, la création d’une nouvelle colonie a été approuvée visant à priver un éventuel État palestinien d’un territoire essentiel à son existence.

Enterrer l’idée d’un État palestinien“, c’est l’objectif que s’est fixé Smotrich (voir ce nom), le ministre israélien des Finances, lorsqu’il a annoncé, jeudi 14 août 2025, la décision de valider un projet de construction de 3.412 logements à l’est de Jérusalem.

Avec E1, nous concrétisons enfin ce qui a été promis depuis des années. C’est un moment fondateur pour les implantations, pour la sécurité, et pour l’État d’Israël tout entier…. L’État palestinien est effacé de l’agenda, non pas par des slogans, mais par des actes. Chaque implantation, chaque quartier, chaque unité de logement est un clou de plus dans le cercueil de cette idée dangereuse “.

S’étendant entre Jérusalem et la colonie de Ma’ale Adumim (voir “Colonisation“), “E1“ couperait la Cisjordanie en deux, mettant ainsi fin à la continuité territoriale entre Jérusalem-Est (quartier palestinien occupé) et le reste de la Palestine.

L’administration Trump, dirigée sur ce dossier par Huckabee, ambassadeur américain en Israël – C’est un ancien pasteur baptiste et premier évangélique (voir “Evangéliques“) à occuper le poste – a exprimé son soutien au projet qui acte définitivement le morcellement du territoire palestinien.

Mais E1 est onsidéré comme illégal par l’ONU (voir ce terme) car sa la création empêchera toute possibilité de développer les parties palestiniennes de Jérusalem-Est et créera une barrière entre Jérusalem-Est et le reste de la Cisjordanie, excluant ainsi la possibilité que celle-ci serve de capitale à un futur État palestinien.

Début août 2025, des ordres d’expulsions ont été distribués à la vingtaine de communautés bédouines qui résident sur le territoire de la future colonie… Elles doivent plier bagages avant septembre 2025 !

Et ce même mois, l’étape finale de la planification, ouvrant la voie à la construction de 3 400 logements sur des terres situées entre Jérusalem et la localité, a été approuvée à la Knesset… Smotrich (voir ce nom) se réjouissant et déclarant “Chaque nouvelle implantation, chaque nouveau quartier constitue un clou de plus dans le cercueil de l’idée dangereuse d’un État palestinien« .

Encore méconnu du grand public, c’est un instrument très actif de la Hasbara (voir ce terme) en France.
Créé en 2007 sur le modèle de l’AIPAC étatsunien (voir “Lobbys“), il manifeste en permanence une stratégie médiatique agressive avec l’objectif déclaré de faire taire toute critique de l’extrême-droite sioniste au pouvoir à Tel-Aviv.

“Tous les médecins, tous les journalistes, tous les humanitaires, tous les fonctionnaires des organisations internationales qui vivent à Gaza sont des agents du Hamas. Tous!” (7 décembre 2023, Radio J).

Elnet développe aussi un intense lobbying auprès des responsables politiques européens en finançant des séjours “tout compris” de parlementaires.

Depuis 2019, plus 90 sénateurs et députés français ont ainsi séjourné dans le plus luxueux hôtel de Tel Aviv. L’objectif de faire voyager les élus part d’un constat simple : une fois qu’ils sont allés sur place, les parlementaires semblent beaucoup plus acquis à la cause israélienne.

Un des responsables de Elnet déclare “Aux États-Unis, environ 85% des responsables politiques se sont rendus en ‘Israël’ lors de voyages offerts, contre seulement 12% en Europe. Ces voyages sont toujours révélateurs pour ces décideurs et leur offrent un regard éclairé sur les réalités auxquelles ‘Israël’ est confronté”.

Un autre instrument de Elnet est la mobilisation de “stars“ médiatiques exhibées dans des meetings organisés à la gloire de Netanyahu et du régime sioniste (voir “Sionisme“).

A Paris, en décembre 2023, on a ainsi pu entendre le “philosophe“ Onfray proclamer “les Palestiniens font partie de ceux qui ont choisi Adolf Hitler” et “le nouvel antisémitisme est l’antisionisme dont les propagateurs se situent aujourd’hui à gauche (…) je rappelle que dans national-socialisme il y a socialisme”… ou son compère BHL (en mars 2024 à la salle Pleyel) affirmer son “soutien inconditionnel à la politique de l’État d’Israël que le monde entier devrait célébrer au lieu de le vilipender ”, martelant que la Nakba (voir ce terme) était “un récit légendaire“ et que le nombre de victimes palestiniennes dans la bande de Gaza s’expliquait en partie par “les roquettes perdues par les Palestiniens”.

A la mi-novembre 2025, toujours à Paris, Elnet a organisé un “colloque“ avec le soutien financier du régime sioniste et la collaboration de personnalités politiques françaises de droite.

L’événement s’est déroulé au sénat sous le thème “les violences aux femmes utilisées comme armes de guerre“… avec la présence de femmes spécialement venues d’Israël (voir “Sept octobre 2023“).

… La Hasbara (voir ce terme) ne manque ni de moyens ni de complicités !

Pour les croyants et les militants sionistes (voir “Sionisme“) cet “Eretz Israel“ (Grand Israël) est la “terre promise“ par leur dieu… Et s’étend du Nil à l’Euphrate !

Comme le montrent les cartes exposées au musée “Musa Eretz“ de Tel-Aviv, l’objectif final de ce “Grand Israël“ est la conquête d’une partie du Liban, de la Syrie et de la moitié de l’Irak… et englobe aussi l’extrémité orientale du Sinaï, la Jordanie, Gaza et la totalité de la Cisjordanie.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, loin, très loin, du mythe antique pour films hollywoodiens, il s’agit d’un projet très concret qui est au cœur de l’idéologie sioniste !

Si la majorité des Israéliens n’envisage aucune expansion territoriale, ce n’est pas le cas d’une partie importante des sionistes qui considèrent que “Eretz Israël“ doit dépasser les limites actuelles du pays et retrouver les territoires de l’empire mythique du roi David !

Faut-il rappeler qu’Israël n’a jamais voulu déterminer ses frontières ni rédigé de constitution ?

Parmi les défenseurs de ce projet, on trouve d’abord Ben Gourion (voir ce nom), fondateur de l’État, qui dès 1937 déclarait “La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le mandat britannique.Le peuple juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s’efforcer de mener à bien : du Nil à l’Euphrate

En 1948, une fois entérinée la création de l’État d’Israël par l’ONU, il confirma ses ambitions ; “Après être devenus une force importante grâce à la création de l’État, nous abolirons la partition et nous nous étendrons à toute la Palestine. L’État ne sera qu’une étape dans la réalisation du sionisme et sa tâche est de préparer le terrain à l’expansion.

L’État devra préserver l’ordre non par le prêche mais par les mitrailleuses. Les frontières sionistes, incluent le Liban-Sud, le sud de la Syrie, la Jordanie d’aujourd’hui, toute la Cisjordanie et le Sinaï“..

Quant à Netanyahu, l’émergence du “Grand Israël“ est une constante de son attitude politique, comme on peut le repérer à chaque étape de sa carrière. Dès son arrivée au pouvoir en 1996 jusqu’à aujourd’hui, il s’est appliqué à torpiller toute velléité de partage avec les Palestiniens pour promouvoir la création d’un “Eretz Israël“ dans la dimension des royaumes juifs de la Bible mythique.

Ben Gvir, ministre de la Sécurité, et Smotrich (voir ces noms), ministre des Finances et de la Défense, militent pour l’expulsion des Palestiniens et l’implantation de la suprématie sioniste sur toutes les populations arabes du Moyen-Orient.
Ils applaudissent évidemment à la réalisation d’Eretz Israël…. Et saluent les bombardements sur Gaza, les exactions de Cisjordanie et l’invasion du Liban et de la Syrie.

Le 13 août 2025, Netanyahu a déclaré qu’il se sentait poussé par une “mission historique et spirituelle“, soulignant son profond engagement envers le concept d’un “Grand Israël“ englobant la Palestine, la Jordanie, la Syrie, le Liban et l’Égypte.

La loi “Israël, État-nation du peuple juif“, adoptée en 2018, est l’une des lois fondamentales d’Israël.

Elle précise que “le droit d’exercer l’autodétermination au sein de l’État d’Israël est réservé uniquement au peuple juif“ et décide que l’hébreu est la seule langue officielle du pays… ”évacuant” aussi la langue arabe, deuxième langue de l’État jusque-là.

Les Palestiniens d’Israël se voient donc officiellement rabaissés au rang de citoyens de seconde zone.

Cette rétrogradation brutale viole ouvertement la “Déclaration d’indépendance du 14 mai 1948“ qui prenait l’engagement d’assurer “une complète égalité des droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe“.

Cette loi s’est évidemment heurtée à l’opposition des Israéliens d’ethnie arabe (voir “Arabes israéliens“) ou Druzes (voir ce terme) qui représentent plus d’un quart de la population de l’État.

Ces deux communautés font le constat que cette loi acte qu’Israël est un État théocratique, discriminant les habitants en fonction de leur appartenance religieuse et qu’elle légalise l’apartheid privilégiant les droits des juifs par rapport aux non-juifs.

Près de trois millions de personnes sont ainsi exclues de l’essentiel de la citoyenneté, c’est-à-dire de leur participation à la gouvernance… indissociable des fondements même d’une démocratie.

Les diverses “églises“ évangéliques (Anabaptistes, Pentecôtistes, Luthériens, Fondamentalistes, Baptistes, Charismatiques… ) implantées dans le pays, constituent le plus important lobby (voir ce terme) des USA.
Elles rassemblent environ 665 millions de fidèles dans le monde, dont 92 millions aux États-Unis… où ils sont les principaux soutiens du régime sioniste.

Actuellement, plus d’un Étatsunien sur cinq se définit comme “évangélique“.

Une des principales obédiences est l’“Église évangélique luthérienne en Amérique“, fondée en 1988 à Chicago. Elle rassemble environ trois millions de fidèles et compte 8 600 lieux de culte aux États-Unis.

Les “évangéliques“ n’ont pas d’autorité centrale, comme le pape pour les catholiques, mais une nébuleuse d’influenceurs, de pasteurs et de théologiens.

Ils sont majoritairement blancs et forment un bloc électoral compact qui a plébiscité Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2016 (77 %) et davantage en 2020 (84 %), soit le plus gros score jamais obtenu par un candidat… Idem pour les élections de 2024 !

Leur vision est à la fois créationniste et eschatologique : il faut hâter l’arrivée de la “Fin des temps“, but final de la croyance évangélique, par le retour de tous les Juifs dans leur “Terre promise“… Ce qui entraînera le retour du Christ et le début de l’ère du bonheur.


A partir de cette lecture de la Bible, les Évangéliques dénient évidemment tout droit à l’autodétermination du peuple palestinien… Cependant, ils ne sont pas philosémites.

A la fin du processus de rapatriement, ils considèrent que les Juifs qui n’auront pas émigré en Israël devront se convertir au christianisme évangélique… ou être détruits.

L’actuel ambassadeur des USA en Israël, Mike Huckabee, est un pasteur baptiste d’extrême droite qui n’hésite pax à déclarer que “Les Palestiniens n’existent pas“.

Il est proche du mouvement pro-sioniste “Christians United For Israël““ (CUFI) qui affiche dix millions de fidèles.

Cette CUFI a revendique sa proximité avec l’administration Trump dont elle s’attribue plusieurs décisions, comme l’annexion du Golan (voir ce nom) ou la suppression de l’aide à l’UNWRA (voir ce terme).

Le mouvement évangélique a même, depuis 1980, une “ambassade” en Israël, la “International Christian Embassy Jerusalem“ où il organise chaque année une “Fête des Tabernacles“ qui rassemble plusieurs milliers de croyants… et suscite souvent des incidents violents avec les “Haredim“ (voir ce terme).

Cerise sur le gâteau, il y a même une évangélique à la CIJ (voir ce terme), la juge Julia Sebutinde, qui prend systématiquement le contre-pied de ses collègues dans chaque avis lié à la guerre à Gaza et à l’occupation par Israël du territoire palestinien. “Le Seigneur compte sur moi pour me tenir aux côtés d’Israël alors que s’approche la fin des temps“.

C’est avec tristesse qu’il faut aussi citer ce grand homme que fut Martin Luther King, pasteur évangélique baptiste, parmi les soutiens au régime colonialiste israélien.

En effet Martin Luther King, prix Nobel de la paix en 1964 et grand défenseur des droits humains, assassiné quatre ans plus tard par un raciste, a souvent défendu l’invasion sioniste (voir “Sionisme) et condamné ses opposants… comme en 1967 quand il écrivait “Quand des gens critiquent le sionisme, ils pensent Juifs, et ceci est la vérité même de Dieu Antisioniste signifie de manière inhérente antisémite !.

Il considérait l’État d’Israël comme “l’un des grands avant-postes de la démocratie dans le monde“

Comme quoi, chacun, même les meilleurs d’entre nous, porte sa “faille“… et que les croyances sont vénéneuses pour l’esprit critique.

Cest le nom du célèbre bateau qui en juillet 1947 est parti de Sète à destination de la Palestine, sous mandant britannique, avec 4 500 émigrants, certains survivants des camps de la mort, regroupés hâtivement et sans aucune présélection par les agents de la Hagana (voir ce terme) chargée de l’immigration clandestine.
Le groupe de passagers comprenant des vieillards, des handicapés, des femmes enceintes et des enfants en bas âge, avait été transporté clandestinement jusqu’à ce port du sud de la France.

Une poignée des passagers étaient adhérents d’organisations sionistes et nombre d’entre eux étaient même candidats à l’émigration vers d’autres pays que la Palestine.

Le voyage était conçu comme un acte de protestation politique, une manifestation maritime destinée à affronter le blocus britannique de la Palestine sous les yeux de l’opinion mondiale.

L’Exodus fut, comme prévu, arraisonné par les Britanniques au terme d’un combat inégal qui fit 3 morts et des dizaines de blessés parmi les réfugiés.

Près de 80 ans après, la “Flotille de la Liberté“ affronte l’armée d’occupation… israélienne.

De douloureux témoignages recueillis auprès du personnel médical, de parents d’enfants hospitalisés pour malnutrition et de Palestiniens et Palestiniennes déplacés luttant pour leur survie dressent un tableau terrifiant de la famine et du désespoir aigus qui règnent à Gaza. Leurs récits apportent une preuve supplémentaire des terribles souffrances qu’entraînent les restrictions imposées par Israël sur la fourniture d’une aide humanitaire vitale ainsi que son plan meurtrier (voir “GFH), auxquels viennent s’ajouter des déplacements forcés de masse, des bombardements incessants et la destruction d’infrastructures vitales.

En octobre 2024, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la nourriture, présente un rapport dans lequel il fait état de ce qu’il considère être une campagne pour affamer la population de Gaza “Jamais dans l’histoire de l’après-guerre [mondiale 1939-1945] une population n’a été réduite à la faim si rapidement et si complètement, comme l’ont été les 2,3 millions de Palestiniens vivant à Gaza“.

Fin juillet 2025, alors que face à la famine qui touche Gaza des manifestations avaient lieu à travers le monde, l’armée israélienne détruisait l’équivalent de fournitures de plus de 1.000 camions destinés aux civils de la bande de Gaza.

Les colis de nourriture et les fournitures médicales ont été volontairement avariés et bloqués pendant des semaines au poste frontière de Kerem Shalom (voir ce nom).

Cette nouvelle diffusée par “KAN News“, chaîne publique israélienne, survient dans un contexte d’indignation internationale face au manque d’aide apportée à la population de la bande de Gaza.

Une étude menée en juillet 2025 par l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a montré qu’un quart des enfants de la bande de Gaza âgés de six mois à cinq ans souffrent de malnutrition sévère. “L’utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des proportions sans précédent“.

Nous assistons à l’agonie d’un système humanitaire fondé sur des principes humanitaires‘.

C’est l’aveu d’impuissance du secrétaire général de l’ONU, António Guterres au Conseil de sécurité. Il en dit long sur ce qui se trame dans la bande de Gaza, et sur le sort de ses 2,2 millions d’habitants.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a accusé l’armée israélienne d’être responsable depuis la fin du mois de mai de la mort de 1054 Palestiniens qui cherchaient à obtenir de l’aide humanitaire.

Devant ce drame effroyable, quelques gouvernements européens se donnent bonne conscience en organisant des largages aériens de colis.

Ce sont, en réalité, des miettes jetées depuis les airs pour une mise en scène humiliante, un apport infime par rapport aux besoins… mais qui offrent des images flatteuses pour les journaux télévisés occidentaux.

Ces dangereux largages qui ont déjà fait plusieurs victimes ne constituent en aucun cas une lutte efficace contre la famine, nouvelle arme du génocide (voir ce terme).

Ce n’est qu’une parodie d’aide humanitaire.

Le 22 août 2025, l’ONU a officiellement déclaré la situation de famine à Gaza, la première à toucher le Moyen- Orient, Elle a également affirmé qu’“affamer les gens à des fins militaires est un crime de guerre“.

Le 20 septembre 2025, l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, a dénoncé le vol d’aliments thérapeutiques vitaux destinés à soigner des milliers d’enfants dans la bande de Gaza : “Des individus armés ont encerclé quatre camions stationnés à l’extérieur de notre site à Gaza-Ville, qui s’apprêtaient à transporter des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi indispensables aux enfants souffrant de malnutrition et victimes de la famine“ (Voir “GHF“ et “Abu Shabah“)

Dernière information : début octobre 2025, la revue scientifique “Lancet“ annonçait que près d’un enfant sur six était atteint de malnutrition aiguë à Gaza.

Courant politique apparu après la guerre 14-18 en Italie et en Allemagne, qui a ensuite essaimé dans l’ensemble des pays européens.

Si au sens strict le terme fascisme s’applique à la période mussolinienne, au sens large il qualifie un système politique aux caractéristiques inspirées par les exemples italien, allemand et espagnol.

Les principales caractéristiques de cette idéologie sont l’imposition du pouvoir par la force au service d’une classe dominante, la persécution d’une population considérée comme ennemie et déshumanisée (voir “Déshumanisation“), l’exaltation du sentiment nationaliste et le contrôle politique de la société civile.

Comme on peut le constater, le sionisme (voir ce terme) est bien en harmonie avec cette idéologie.

L’État israélien a souvent soutenu des régimes de ce type, tel celui de Pinochet au Chili ou celui qui sévissait en Afrique du Sud avant Mandela.

Mais déjà du temps du “Troisième Reich“ plusieurs leaders du mouvement sioniste ont eu des accointances avec les régimes d’Hitler et de Mussolini.

C’est entre autres le cas de Shamir (voir ce nom) qui, en 1940, avait tenté de conclure un pacte avec le régime nazi pour “… lutter contre les Anglais en échange d’un transfert des juifs d’Europe en Palestine au lieu de les envoyer en Pologne (…)Lorsque l’État juif sera créé, il sera un allié du IIIe Reich.“

Shamir finira premier ministre d’Israël.

Ce parti politique fondé en 1959, fut longtemps le principal organe de résistance des Palestiniens.
A l’origine, le projet visait, comme le prévoit sa charte, à instaurer une “Palestine démocratique non confessionnelle“ ouverte aux juifs, musulmans et chrétiens sans distinction d’ethnie ou de religion.
Le texte de la charte insistait sur la distinction entre Juif et sioniste (voir “Sionisme“).

En 1965, le Fatah déclenche la lutte armée en lançant des opérations de sabotage et de guérilla.

En septembre 1970, le roi Hussein de Jordanie ordonnera une offensive contre les bases du Fatah situées dans le pays. Les combats de ce “Septembre noir“ feront plusieurs milliers de morts, dont une majorité de civils palestiniens, et affaibliront sévèrement le mouvement de Arafat (voir ce nom) qui trouvera refuge au Liban (voir “Sabra et Chatila“).

Depuis les accords d’Oslo (voir ce nom) de 1993, le Fatah et d’autres branches de l’OLP ont déclaré renoncer à la lutte armée ; toutefois, les “Brigades des martyrs d’Al-Aqsa“ et le “Fatah-Tanzim“ restent impliqués dans des actions armées.

En 2006, c’est le Hamas (voir ce nom) qui gagne les élections… proposées et appuyées par les États-Unis et Israël dans le but de soutenir Mahmoud Abbas (voir ce nom) plus favorable à Israël… Échec !

Le calcul des USA (voir ce terme) et du régime sioniste ayant échoué, la défaite électorale sonna le glas de la vieille garde du Fatah, accusée d’avoir conduit le parti à cette défaite en ne luttant pas assez sérieusement contre la corruption qui le gangrène… Depuis, Abbas est appelé le “Pétain de Palestine“.

En 2011, le Fatah et le Hamas ont essayé de conclure un accord de réconciliation en vue des élections générales prévues dans l’année… Échec !

Le 24 décembre 2024, Abbas a annoncé que la chaîne de télévision “Al Jazeera“ (voir ce nom) ne pourrait plus opérer dans les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Cette décision complète l’interdiction imposée, deux mois plus tôt par Israël dans sa campagne de répression de l’information (voir “journalistes“).

Elle est un exemple de plus de la collaboration larvée du Fatah avec le régime sioniste.

Fondé en 1967, c’est une organisation politique marxiste-léniniste et paramilitaire.

Prônant la lutte armée pour libérer toute la Palestine historique, le FPLP a commis plusieurs détournements d’avions israéliens avant de renoncer à cette pratique en 1972.

Il est considéré comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne, et Israël.

Le FPLP est membre de l’OLP (voir ce terme), l’Organisation de Libération de la Palestine, dont il devient le deuxième groupe en importance après le Fatah (voir ce terme).

Il est considéré comme représentant la ligne dure du militantisme nationaliste palestinien en militant pour une résolution du conflit fondée sur un seul État qui rassemblerait Arabes et Israéliens sans considérations religieuses ou ethnique.

Il s’est toujours opposé aux accords d’Oslo (voir ce nom) estimant que ceux-ci marginalisent les réfugiés palestiniens et que la paix ne saurait être durable qu’avec la création d’un État binational.

Le FPLP soutient le Hezbollah (voir ce terme) et, en 2013, a déclaré : “Malgré nos différences idéologiques, nous considérons que le Hamas (voir ce terme) est un élément essentiel du mouvement national palestinien “.
Le régime israélien l’accuse d’avoir participé à l’attaque du “Sept octobre 2023“ (voir ce terme) et de détenir des “otages“ (voir “Otages et Prisonniers“).

Une frappe chirurgicale est un bombardement censé nuire exclusivement aux cibles militaires, sans causer de dommages dits collatéraux (bâtiments, véhicules, civils…).

L’adjectif “chirurgicale“ vient renforcer la perception selon laquelle le tir se caractériserait par sa précision ce qui présenterait l’action militaire sous un jour quasi hygiéniste… bien plus tolérable pour l’opinion publique.

L’armée israélienne prétend toujours agir de cette façon – Tsahal (abréviation en Hébreu de FDI “Armée de défense d’Israël) est l’armée la plus morale du monde ! – et explique les milliers de victimes civiles de Gaza (plus de 60.000, dont la moitié d’enfants, à août 2025) et celles de Cisjordanie (plus d’un millier de civils à juillet 2025, dont environ 200 enfants) par… “l’inconscience de l’ennemi“.

Selon l’armée israélienne, la responsabilité du nombre de victimes est uniquement celle des dirigeants palestiniens, qui utilisent les civils comme boucliers humains.

Autrement dit, les cadavres des dizaines de milliers de ces “boucliers humains“, principalement des enfants et des femmes, qui jonchent les décombres des écoles et des hôpitaux de Gaza… témoignent de cette “inconscience“ !

En mai 2024, l’OTAN a étendu la qualification de “frappe chirurgicale“ à tous les raids aériens provoquant entre 1 à 50.000 morts civiles.

Le porte-parole de l’OTAN a précisé “Loin de nous l’idée de minimiser ce qu’il se passe actuellement en Palestine. Nous adaptons simplement la définition à la puissance des armes que nos pays membres vendent au gouvernement israélien“.

… Donc, si on comprend bien, ce n’est qu’au-delà de 50.000 victimes, qu’un bombardement n’est plus une “frappe chirurgicale“ !

Source : auteur

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