© UNICEF/Mohammed Nateel. Des enfants continuent de mourir à Gaza.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre dernier, au moins 67 enfants ont été tués dans des incidents liés au conflit dans la bande de Gaza, soit en moyenne près de deux morts par jour, a indiqué vendredi une agence des Nations Unies, ajoutant que des dizaines d’autres enfants ont été blessés.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), six semaines après le fragile cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, des informations continuent de faire état d’attaques et de frappes aériennes menées par les forces israéliennes à Gaza, notamment le tir présumé sur une fillette par un drone au début de la semaine.

Jeudi, une petite fille aurait été tuée lors d’une frappe aérienne à Khan Younis, tandis que la veille, sept enfants ont été tués.

« Ces événements se sont produits pendant un cessez-le-feu convenu. Comme nous l’avons répété à maintes reprises, il ne s’agit pas que de statistiques. Chacun de ces enfants avait une famille, un rêve, une vie soudainement interrompue par la violence continue », a déclaré lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, Ricardo Pires, porte-parole de l’UNICEF, relevant « qu’il n’y a qu’une seule partie au conflit qui dispose de la puissance de feu nécessaire pour mener des raids aériens ».

Sur le terrain, les équipes de l’UNICEF décrivent un quotidien toujours marqué par des enfants dormant à la belle étoile et souffrant d’amputations ; des enfants orphelins tremblants de peur ou des gamins vivant dans des abris de fortune inondés, dépouillés de leur dignité.

« J’ai moi-même été témoin de cette situation lors de ma dernière visite en août. La réalité imposée aux enfants de Gaza reste brutalement simple. Il n’y a aucun endroit sûr pour eux, et le monde ne peut continuer à normaliser leurs souffrances », a regretté le porte-parole de l’agence onusienne.

Face à cette situation, l’UNICEF intervient à grande échelle dans l’enclave, mais cela ne suffit pas. « Nous pourrions faire davantage si l’aide, et l’aide dont nous avons réellement besoin, arrivait plus rapidement ».

Les enjeux sont extrêmement importants, notamment avec l’arrivée de l’hiver et la question de la fourniture d’abris. Pour des centaines de milliers d’enfants vivant dans des tentes ou dans les décombres de leurs anciennes maisons, la nouvelle saison est un facteur de multiplication des menaces.

Les enfants tremblent de froid toute la nuit, sans chauffage, sans isolation et avec trop peu de couvertures. Les infections respiratoires sont en augmentation, tandis que l’eau contaminée favorise la propagation de la diarrhée.

« Mercredi, Taim, 6 ans, qui souffre d’un problème cardiaque, a reçu de nouvelles bottes et des vêtements d’hiver de l’UNICEF. Sa mère attend toujours la même chose pour ses trois frères et sœurs », a relaté M. Pires.

L’agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) a fait écho à ces préoccupations, ajoutant que « malgré le cessez-le-feu, des personnes continuent d’être tuées ».

L’Organisation mondiale de la santé a ainsi relayé les données du ministère de la Santé de Gaza indiquant que 266 personnes ont été tuées et 634 blessées depuis le cessez-le-feu, en plus de 548 corps retrouvés sous les décombres.

UN News. Une très grande partie de la bande de Gaza est détruite.

Sur place, les besoins restent immenses par rapport à la disponibilité des soins de santé. Seule la moitié des 36 hôpitaux de Gaza sont partiellement opérationnels, 82 des 194 centres de soins de santé primaires (41 %) sont opérationnels, ainsi que 10 hôpitaux de campagne.

Depuis le cessez-le-feu, 26 points de service de santé ont rouvert (4 hôpitaux, 8 points médicaux et 6 centres de soins de santé primaires). « Toutefois, il n’y a aucun hôpital opérationnel dans le nord de Gaza, où l’on estime qu’au moins 20.000 personnes se trouvent actuellement », a affirmé depuis Jérusalem, Dr Rik Peeperkorn, Représentant de l’OMS dans les Territoires palestiniens occupés.

L’OMS et ses partenaires tentent également de mettre en place un centre de santé primaire dans la cour de Kamal Adwan, l’ancien hôpital pédiatrique détruit l’année dernière au nord de Gaza. « Mais aujourd’hui, pour la deuxième fois, l’accès à l’hôpital avec des fournitures nous a été refusé, ce qui retarde les opérations. L’accès à l’hôpital européen de Gaza continue d’être refusé », a précisé le Dr Peeperkorn.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) note que la situation s’améliore, « mais pas assez rapidement pour les familles avec lesquelles les équipes discutent ». Il y a de la nourriture, mais les prix restent inaccessibles pour la plupart des gens. Un kilo de poulet coûte 25 dollars.

Dans ces conditions, les populations vulnérables dépendent toujours de l’aide alimentaire fournie par les agences humanitaires. « Une femme nous a dit qu’elle avait l’impression que tout son corps réclamait d’autres types d’aliments que les conserves et les rations sèches dont les gens se nourrissent depuis deux ans », a déclaré depuis Gaza, Martin Penner, porte-parole du PAM en Palestine.

« Une femme que nous avons rencontrée à Khan Younis nous a dit qu’elle n’emmenait pas ses enfants au marché pour qu’ils ne voient pas tous les aliments disponibles, mais qu’ils ne peuvent pas se permettre d’acheter. Si elle passe près du marché, elle leur dit de se couvrir les yeux », a-t-il ajouté.

En résumé, la situation s’est améliorée depuis le cessez-le-feu, mais il reste encore beaucoup à faire.

Depuis le début du cessez-le-feu, le 10 octobre dernier, le PAM a acheminé plus de 40.000 tonnes d’aide alimentaire, via une cinquantaine de points de distribution opérationnels dans toute la bande de Gaza, dont 17 dans le nord. « Nous avons distribué des colis alimentaires à environ 530.000 personnes, soit 30 % de notre objectif mensuel », a fait valoir le porte-parole du PAM.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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