UNFPA. Quatre bébés dans un seul lit à la maternité Al-Helal Al-Emirati de Rafah.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Ce sont les victimes collatérales du conflit entre Israël et le Hamas. Certains les considèrent comme des « bébé fantômes ». Officiellement, ils n’existent pas.

Selon un rapport de l’ONU, environ 10.000 enfants n’ont pour le moment aucune existence légale, car leur naissance n’a pas été enregistrée à l’état-civil de Gaza.

Alors que les Palestiniens de l’enclave continuent de mourir dans des frappes sur des tentes, des écoles ou à proximité des sites de distribution d’eau, de nourriture et de produits nutritionnels, le conflit a laissé beaucoup d’enfants sans identité légale : l’escalade en cours à Gaza et l’effondrement des principales infrastructures civiles ont interrompu l’enregistrement des naissances. 

Selon le bureau onusien des affaires humanitaires (OCHA), près de 10.000 nouveau-nés n’ont pas été enregistrés depuis le 7 octobre 2023. Cette absence de documents officiels pourrait limiter l’accès de ces enfants aux services de base, tels que les soins de santé, l’éducation et l’aide humanitaire.

« Les enfants non enregistrés sont également plus vulnérables à l’exploitation et à la traite, car ils échappent de fait à la protection de la loi »,  a détaillé l’OCHA, soulignant les défis de la réunification familiale et de l’enregistrement des naissances dans l’enclave palestinienne.

© UNRWA. Une employée de l’UNRWA porte un enfant à Gaza.

Bien qu’il soit encore fonctionnel et assure un nombre limité d’enregistrements de naissance, le système actuel est soumis à une pression extrême. « Les hôpitaux ont été détruits, les bureaux du gouvernement sont en grande partie hors service et les déplacements généralisés font qu’il est extrêmement difficile pour les familles de mener à bien les procédures d’enregistrement ».

A long terme, les implications peuvent être dévastatrices pour les personnes concernées. « Les enfants non enregistrés peuvent grandir sans aucune reconnaissance officielle de leur existence, ce qui aggrave les cycles de marginalisation et d’apatridie dans une société déjà fragilisée », souligne le rapport de l’OCHA.

Si le taux d’enregistrement des naissances progresse régulièrement à l’échelle mondiale, 150 millions d’enfants demeurent « invisibles », soulignait en décembre 2024 une étude du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

Par ailleurs, les agences humanitaires chargées de la protection de l’enfance s’inquiètent des conséquences du conflit sur les enfants non accompagnés.

Des rapports alarmants font état de nouveau-nés séparés à la naissance lors d’évacuations d’hôpitaux et vivant désormais avec des personnes de remplacement qui peuvent être blessées, handicapées ou incapables de s’occuper d’eux de manière adéquate.

Or, ces séparations aggravent la vulnérabilité physique et le traumatisme psychologique.

Sur le terrain, l’Unicef reste l’un des rares acteurs capables de faciliter les regroupements, mais les retards et le refus de ces missions par les autorités israéliennes prolongent la séparation et traumatisent davantage les enfants.

© UNICEF. Une famille pleure la mort d’une jeune fille tuée dans une frappe aérienne à Gaza.

« Dans le même temps, la prise en charge alternative temporaire est extrêmement limitée, le seul centre habilité qui fonctionne est proche de sa capacité maximale et risque de fermer en raison du manque de nourriture, de carburant et de services de base », fait observer l’OCHA.

A noter qu’au cours des 21 derniers mois de guerre, plus de 17.000 enfants auraient été tués et 33.000 blessés à Gaza. En moyenne, 28 enfants ont été tués chaque jour, soit l’équivalent d’une classe entière.

« Réfléchissez-y un instant. Une classe entière d’enfants tués, chaque jour depuis près de deux ans », a dénoncé hier mercredi la Directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

Selon l’agence onusienne, dix personnes, dont sept enfants, ont été tuées lors d’une attaque alors qu’elles allaient chercher de l’eau potable le week-end dernier. Mercredi, au moins 20 personnes, dont plusieurs enfants, auraient été tuées lors d’un mouvement de foule sur un site de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza, dans le sud de l’enclave palestinienne.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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