Communiqué et déclaration commune du pôle écologiste

Nos organisations rassemblées saluent l’énorme travail accompli par la Convention Citoyenne pour le Climat pour mettre la France sur une trajectoire de réduction réelle des émissions de gaz à effet de serre dans la justice sociale.

Les citoyennes et les citoyens ont été à la hauteur de l’urgence et de l’histoire. Mais cette expérience démocratique inédite, pour déboucher dans toute sa portée transformatrice, suppose une règle du jeu claire : l’obligation du pouvoir à traduire les propositions en décisions.

Or le Président de la République n’a cessé de louvoyer avec la Convention citoyenne, promettant une reprise « sans filtre » des propositions, puis sortant des « jokers », puis en exprimant son agacement face aux citoyennes et aux citoyens qui lui demandent légitimement de rendre compte de ses arbitrages. L’échange d’hier n’a pu que décevoir toutes celles et ceux qui attendaient des décisions à la hauteur de la qualité du travail de la Convention.

Alors que l’Europe rehausse ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre, la plupart des mesures significatives (le moratoire sur la 5G, la remise en cause du CETA, l’interdiction de la publicité sur les produits polluants, l’obligation de travaux de rénovation énergétique, le zéro artificialisation des terres, la reconnaissance du crime d’écocide, etc), sont écartées. La pandémie et le contexte social et économique actuel ne doivent pas être un prétexte pour reporter la lutte contre le changement climatique. Au contraire, il faut maintenant mobiliser tous les leviers pour transformer notre modèle de production et de consommation, dans la justice sociale.

L’annonce d’une possible modification de la Constitution serait une avancée pour laquelle les écologistes militent depuis des années afin d’inscrire la République écologique, la garantie de la préservation du climat et de la biodiversité et le principe de non-régression à l’article 1er pour « changer le système, pas le climat ». Pour autant, nous doutons de la capacité de l’Assemblée nationale et du Sénat à voter cette réforme dans les mêmes termes, et si tel était le cas, un Congrès pourrait alors inscrire définitivement dans la loi fondamentale cette évolution. Quoi qu’il en soit, l’arbre du référendum ne doit pas cacher la forêt des renoncements et nous ne sommes pas dupes de la manœuvre politique.

C’est en 2022 que les Françaises et les Français pourront faire le choix d’un modèle de civilisation écologique. Nos formations politiques annoncent aujourd’hui la nouvelle étape de leur rassemblement dans cette perspective.

Déclaration commune

Pour une alternative écologiste en 2022

Nous, formations politiques écologistes, rassemblées autour des valeurs de respect du vivant, de solidarité et d’émancipation, affirmons la volonté de porter l’écologie politique au pouvoir face à l’accélération du changement climatique, à l’effondrement vertigineux de la biodiversité, à l’explosion des inégalités sociales et aux menaces qui pèsent sur la démocratie.

La pandémie mondiale de Covid-19, avec ses graves conséquences humaines, sociales, économiques et démocratiques, illustre tous les maux de l’Anthropocène et les urgences de notre époque.

Le système économique actuel, basé sur le mythe ignorant qu’une croissance infinie est impossible dans un monde fini, met en danger les conditions d’existence même de l’humanité. Ce modèle ultra-libéral, productiviste et consumériste, basé sur la prédation des ressources, la suraccumulation de biens et la concentration des richesses pour quelques-uns, est destructeur pour le climat et les écosystèmes, mais aussi pour la santé, les liens sociaux, la démocratie, la sécurité et la paix. C’est pourquoi l’écologie politique se construit comme une alternative à même de rassembler les partis et mouvements en rupture avec le productivisme et le libéralisme.

En 2022, notre pays devra faire un choix de civilisation. La nouvelle République, écologique, sociale, démocratique, résiliente et laïque, est la seule espérance face à un choix sous contrainte, enfermant le débat démocratique dans une fausse alternative entre le statut quo conservateur et la barbarie réactionnaire et autoritaire.

De plus en plus de citoyennes et de citoyens, notamment les plus jeunes, aspirent à d’autres modes de vie, respectueux du vivant, permettant à chacun de vivre bien dans une société solidaire et apaisée. C’est avec elles et eux que nous voulons construire de façon ouverte un projet collectif enthousiasmant et crédible, basé sur des changements immédiats, radicaux et concrets pour l’écologie, la démocratie, l’égalité et la solidarité.

Ensemble, nous affirmons la volonté des écologistes d’exercer les responsabilités, à l’échelle locale et nationale, et de préparer avec méthode et crédibilité l’exercice du pouvoir pour réussir la transformation écologique de la France.

Dès à présent, nous engageons le processus de préparation du programme et des candidatures écologistes aux élections législatives et présidentielles, ouvert à toutes celles et ceux qui en partagent les objectifs et les valeurs et veulent le rejoindre.

A cette fin, forts de la richesse et de la diversité de nos parcours, nous travaillons ensemble à l’émergence du grand parti de l’écologie politique dont notre pays a besoin.

Le temps de l’écologie est venu.

Source : EELV