Par Luc Michel

# PCN-INFOS/ 2023 12 11/
‘L’ACCELERATION DE LA DESINTEGRATION POLITIQUE’ (LE FIGARO)

Edité par Luc MICHEL et le PCN
PCN-INFOS/ 30e Année
(fondé en 1993 par le PCN-Paris)

Le leader de LFI a déclenché une polémique après avoir qualifié, dimanche, l’éditorialiste de LCI de «fanatique», l’accusant de mépriser les musulmans. Une radicalisation du mouvement de Jean-Luc Mélenchon et un délitement global de la vie politique.

Le Figaro écrit :

« Jean-Luc Mélenchon est, qu’on le veuille ou non, une personnalité clé de la politique française du début des années 2020. Fondateur de La France insoumise (LFI), troisième à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, inspirateur de la Nupes, il fut l’un des artisans du demi-succès de cette alliance de gauche qui a privé le chef de l’État, dans la foulée de sa réélection, d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Or, la radicalisation de son discours, rompant avec la logique de «l’arc républicain», contribue à accélérer la désintégration de la politique française. Sa violente attaque contre Ruth Elkrief, pourrait marquer une nouvelle phase de sa marginalisation. La traitant sur X (ex-twitter) de « manipulatrice » et de «fanatique», il ajoute : «Elkrief réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans». Cette sortie faisait suite à une altercation sur le plateau de LCI dimanche 3 décembre, entre la journaliste et le coordinateur de LFI, Manuel Bompard au sujet du conflit israélo-palestinien (…) la violence de son assaut contre Mme Ruth Elkrief, vont laisser des traces sur la vie politique française. La marche à la radicalisation du mouvement de M. Mélenchon l’expose à une diabolisation «de gauche». Lui-même avait d’ailleurs annoncé quelques jours plus tôt la fin de la Nupes. Le nouveau scandale ne peut qu’enterrer définitivement toute perspective d’une nouvelle entente des mouvements de gauche. »

Ainsi, la fragmentation de la scène politique n’en est qu’à son commencement. Bientôt, il n’en restera que des miettes.

Ces événements s’inscrivent plus globalement dans la logique d’une désintégration de la vie politique française à l’œuvre depuis 2017 mais dont les ressorts sont en place depuis bien plus longtemps sans doute. Jusqu’alors, la démocratie française s’organisait autour d’un duel entre la gauche et la droite qui parvenaient, tant bien que mal à fédérer, le temps d’un scrutin, les différents courants politiques et alternaient au pouvoir. Ce temps paraît si lointain !

La gauche française se voit désormais morcelée en une demi-douzaine de tendances que la radicalisation de LFI rend de plus en plus inconciliables : les Verts, le parti communiste, le parti socialiste, lui-même déchiré entre les traditionnels (Hollande, Cazeneuve) et la nouvelle vague qui était jusqu’à présent compatible avec Jean-Luc Mélenchon, et puis LFI et l’extrême gauche.

Mais à droite, la situation n’est guère plus confortable. Le fossé ne cesse de se creuser entre le RN qui court après sa propre «dédiabolisation» mais qui au fond, demeure infréquentable au regard des autres partis, son concurrent Reconquête, et la droite classique ou les Républicains. D’ailleurs, cette droite classique est minée par ses déchirements internes. Son drame tient à la défection de la plupart de ses leaders historiques qui ont rallié la «macronie» en 2017 puis en 2022. Pire : le dernier carré des fidèles est aujourd’hui déchiré entre partisans d’ententes ponctuelles avec la majorité présidentielle – en vue sans doute d’une alliance électorale avec elle – et les chantres d’une opposition résolue qui jouent la carte d’une volonté populaire d’alternance en 2027 – et refusent d’en laisser le monopole au RN.

En outre, l’interdiction depuis 2008 d’un troisième mandat présidentiel consécutif voue le macronisme – fondé sur une logique d’allégeance personnelle – à la désintégration à son tour. Dès lors que l’actuel chef de l’État ne peut pas se présenter en 2027, la tendance qu’il incarne a peu de chance de survivre à son départ de l’Élysée et, formée de bric et de broc, risque de voler en éclats.

Ainsi, la fragmentation de la scène politique n’en est qu’à son commencement. Bientôt, il n’en restera que des miettes. Cette désintégration ne fait qu’exprimer une crise de l’intelligence politique dans les profondeurs.

Dans l’ensemble, les dirigeants politiques ont perdu le sens des idées, des projets et des choix de société. En perte de tous leurs repères, ils ne savent plus qui ils sont, d’où ils viennent et où ils vont, à l’image du leader du PS proposant un capital de 60.000 € en récompense aux jeunes qui décrochent du système scolaire… LFI est pris dans un engrenage fatal et les Verts fustigent les sapins de Noël. La droite LR se mobilise dans le désordre sur les questions de sécurité et d’immigration en réponse à de légitimes inquiétudes, mais cela suffit-il à regagner la confiance ?

CE NEANT EST DIRECTEMENT A L’ORIGINE DE L’ABSTENTIONNISME MASSIF ET DU DESINTERET CROISSANT DES FRANÇAIS POUR LA CHOSE PUBLIQUE.

La scène politique se fragmente sur les ruines des projets et du débat d’idées. Il reste, pour combler le vide, la course à l’image personnelle et à l’Élysée. Les commentateurs misent aujourd’hui sur un duel entre Édouard Philippe et Marine le Pen aux présidentielles 2027, portés tous les deux par des sondages de popularité (relativement) favorables. Mais cet atout est fragile. Concernant le premier, les Français pourraient un jour lui reprocher la tragédie de la taxe carbone et des gilets jaunes, la fermeture de Fessenheim, les dérives de l’Absurdistan de 2020 et sa proposition de porter l’âge de la retraite à 67 ans. Quant à la seconde, elle n’échappera jamais au caractère extrêmement clivant de son personnage et de son parti qui obère ses chances d’atteindre un jour les 50%.

La politique réduite à une affaire de séduction et de gourou (quel qu’il soit) n’a aucune autre utilité que de couvrir le néant d’idées et de projet.

Ce néant est directement à l’origine de l’abstentionnisme massif et du désintérêt croissant des Français pour la chose publique. Pour rendre à la politique ses lettres de noblesse, il faudrait faire tout le contraire et prouver que la politique peut être autre chose qu’une course à l’esbroufe narcissique, à la polémique, aux scandales médiatiques, à l’autosatisfaction et au carriérisme, pour se recentrer sur le service désintéressé de la France. Pour l’instant, nul ne semble l’avoir compris.

DANS HISTOIRE INTIME DE LA VE REPUBLIQUE, FRANZ-OLIVIER GIESBERT NOUS EMMENE SUR LES TRACES DU DECLIN FRANÇAIS DES QUARANTE DERNIERES ANNEES.

La politique, c’était mieux avant. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à comparer les discours de Georges Marchais aux tweets de la députée insoumise Ersilia Soudais, ou les tractations idéologiques du congrès d’Épinay aux séquences de « booty therapy » organisées par nos écologistes.

Ou bien à lire les trois tomes de l’exceptionnelle « Histoire intime de la Ve République » de Franz-Olivier Giesbert qui nous emmène, de l’arrivée au pouvoir de Gaulle en 1958 à nos jours, sur la piste du déclin français.

Un tome pour de Gaulle : Le Sursaut . Un autre pour Pompidou et Giscard : La Belle Époque . Un troisième pour traiter les cinq quinquennats du déclin : Mitterrand, qui occupe à lui seul la moitié des 500 pages, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron qui se partagent le reste.

À mesure que temps passe, les statues rapetissent et on a vite fait le tour. La « matière » n’est plus si inspirante…

LE TROISIEME TOME DES MEMOIRES DE FOG TIENT SES PROMESSES.

Y est décrite toute la ménagerie politique qu’il a intimement fréquentée, et notamment François Mitterrand et Jacques Chirac, deux faces d’une impuissance française. C’est ébouriffant, nostalgique, réac, et sans autocélébration.

Franz-Olivier Giesbert fut le patron du Nouvel Observateur, du Figaro, du Figaro Magazine et du Point, dont il est aujourd’hui l’éditorialiste.

L’histoire intime de la Ve commençait bien, avec «Le Sursaut», et continuait, pas si mal, avec «La Belle Époque». Et voici que cela se termine par «Tragédie française». Les Français vivent comme des enfants gâtés, et ils font du déficit.

Parti Communautaire Néoeurasien, PCN,
Neoeurasian Communitarian Party, PCN-NCP,
Неоевразийская Общественная Партия, PCN- НОП,
Neo Avrasyali Komunotarist Partisi, PCN-NAKP,
Partidul Coeunitar Neoeurasian, PCN …

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