Par Kamal Louadj

À la demande de la partie algérienne, Alger et Moscou ont discuté de «la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies concernant le règlement du conflit au Sahara occidental», indique un communiqué de la diplomatie russe. Des questions d’ordre bilatéral ont été également abordées.

Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, s’est entretenu mercredi 23 décembre par téléphone avec le représentant spécial du Président russe pour le Proche-Orient et l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov, indique un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Outre les questions bilatérales, les deux hommes ont évoqué le conflit au Sahara occidental dans le contexte de «la décision unilatérale des États-Unis» de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ce territoire.

«Au cours de la conversation, des questions d’actualité concernant le renforcement des relations russo-algériennes traditionnellement amicales, notamment la coopération dans la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19, ont été abordées», informe la note.

Les deux responsables ont également discuté, à la demande de la partie algérienne, de «la question de la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies concernant le règlement du conflit au Sahara occidental», ajoute le communiqué.

Moscou dénonce la décision de Washington

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Le 11 décembre, Mikhaïl Bogdanov a affirmé lors d’une déclaration à la presse que les États-Unis avaient dépassé le cadre du droit international en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

«Tout ce que les Américains viennent de faire est une décision unilatérale qui dépasse absolument le cadre du droit international et des résolutions du conseil de sécurité de l’Onu que les États-Unis ont eux-mêmes appuyées», a-t-il souligné.

La veille, le 10 décembre, Donald Trump avait annoncé la conclusion d’un accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël et signé une déclaration reconnaissant la marocanité du Sahara occidental, avec l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla et des investissements au Maroc et en Afrique pour près de cinq milliards de dollars.

L’Algérie inquiète pour sa sécurité nationale

L’accord signé entre le Maroc et Israël sous les auspices des États-Unis, en contrepartie de la reconnaissance américaine de la souveraineté du royaume chérifien sur le territoire du Sahara occidental, a été mal perçu par les autorités algériennes, car il est intervenu près d’un mois après l’intervention militaire marocaine au passage frontalier d’El Guerguerat, dans la zone tampon démilitarisée à l’extrême sud du Sahara occidental. Une intervention qui a amené le Front Polisario à annoncer son retrait de l’accord de cessez-le-feu signé avec l’Onu et le Maroc en 1991, ouvrant ainsi la porte à un probable embrasement militaire de la région.

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Outre la situation sécuritaire en Libye et au Sahel, l’arrivée d’Israël au Maroc après avoir rétabli ses relations, avec l’appui américain, avec le Tchad, le Soudan, et probablement encore avec le Mali, la Mauritanie et le Niger, est pressentie comme un danger par l’Algérie qui se voit encerclée par un arc de feu qui pourrait avoir de graves incidences sur sa sécurité nationale.

Lors d’un entretien accordé le 19 décembre à la chaîne Asharq News, le chef du gouvernement marocain a assuré que le royaume chérifien «ne portera jamais atteinte à ses voisins». Saad Eddine El Othmani a également rappelé que «le roi Mohamed VI a, à maintes reprises, lancé des appels à l’adresse de nos frères algériens afin de régler tous les problèmes en les soumettant aux discussions afin de leur trouver des solutions dans un cadre fraternel».

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Source : Sputnik
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