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Par Florent Zephir

Source : Sputnik

Le fondateur de WikiLeaks reproche aux autorités britanniques de faire obstacle à son mariage. Il dénonce un acte politique et a entamé des poursuites.

Détenu à la prison londonienne de Belmarsh et toujours sous la menace d’une extradition vers les États-Unis, Julian Assange n’a pourtant pas renoncé à se marier. Le fondateur de WikiLeaks, en couple avec son avocate Stella Morris dont il a eu deux enfants, semble pourtant se heurter à certaines difficultés, qu’il impute aux autorités britanniques.

Le couple a d’ailleurs entamé une procédure contre le secrétaire d’État à la Justice, Dominic Raab, et contre le directeur de la prison de Belmarsh, rapporte le Daily Mail.

Les fiancés ont en effet déposé plusieurs demandes pour célébrer leur union, auprès de l’aumônier de la prison comme des services administratifs, mais aucune n’a reçu de réponse. Julian Assange et sa compagne voient dans ces blocages un nouveau signe de la « guerre politique » mené contre WikiLeaks, notamment par Washington.

« Cela fait partie d’un énorme complot contre Julian qui se fait ressentir dans tout ce que nous essayons de faire […] Il n’y a aucune raison à cette ingérence politique à propos de ce qui reste un droit humain fondamental », explique ainsi Stella Moris au quotidien britannique.

La fiancée du lanceur d’alerte ajoute que ce mariage ne pourrait qu’être bénéfique à son compagnon et lui apporterait « un peu de normalité dans des circonstances insensées ». Il faut dire que l’état de santé de Julian Assange, placé derrière les barreaux en 2019, ne laisse pas d’inquiéter. Les interrogations sur sa condition physique et psychologique avait d’ailleurs motivé le refus de la justice britannique de l’extrader vers les États-Unis.

Stella Morris avait encore souligné que son compagnon était « très mal en point » dans une conférence de presse, fin octobre.

Pas d’incidence sur l’extradition

D’un point de vue purement légal, Stella Morris rappelle au Daily Mail qu’un mariage n’aura pas d’impact sur une procédure d’extradition. Son droit à une vie de famille au Royaume-Uni est en effet garanti par le fait que ses deux enfants sont citoyens britanniques. Elle-même jouit d’un droit de résidence, ayant vécu pendant 20 ans au Royaume-Uni, bien que née en Afrique du Sud.

Le 4 janvier, la justice britannique a rejeté la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks, invoquant donc son état de santé et des risques de suicide. Mais Julian Assange n’est pas pour autant tiré d’affaire, puisque les États-Unis ont fait appel. La Haute Cour de Londres a commencé à examiner cet appel le 27 octobre. En cas de nouveau refus, Washington pourra jouer son va-tout, en demandant à Cour suprême britannique de se saisir du dossier.

L’affaire Assange avait connu un nouveau rebondissement fin septembre, Yahoo News révélant que la CIA avait songé à enlever voire à assassiner le fondateur de WikiLeaks, au cours de sa réclusion à l’ambassade d’Équateur à Londres. L’ex-directeur de la CIA Mike Pompeo n’avait pas clairement démenti les faits, se contentant de déclarer que les auteurs de ces fuites à la CIA devaient être poursuivis.

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Publié le 10 novembre 2021

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