Abed Khaled, AP

Par l’Agence Média Palestine

Le bureau de coordination pour les affaires humanitaires de l’ONU spécialisé dans les territoires palestiniens occupés – OCHA – établit un rapport estimant le nombre de Palestinien-ne-s assassiné-e-s par Israël depuis le 7 octobre à plus de 14 800, dont 5 840 enfants.

Depuis plus d’une semaine, le bureau de coordination pour les affaires humanitaires de l’ONU spécialisé dans les territoires palestiniens occupés n’était plus en mesure d’actualiser son rapport d’impact (le bilan des morts et des Palestinien-ne-s assissiné-e-s par Israël à Gaza) en raison de la défaillance dans l’accès à internet et aux télécommunications de la part du ministère de la santé de Gaza, débordé et esseulé. Aujourd’hui, OCHA a repris le rôle du ministère de la santé et publié un rapport d’impact estimant la mort de plus de 14 800 Palestinien-ne-s depuis le 7 octobre à Gaza, dont 5 840 enfants, et plus de 36 000 blessé-e-s.

S’ajoute à cette estimation, le nombre encore inconnu des personnes sous les décombres des bâtiments bombardés par Israël tout le long de la bande de Gaza.

Rapport OCHA, 23 novembre 2023

Un accord de cessez-le-feu a été établi entre Israël et le Hamas dans la nuit du 21 au 22 novembre derniers, prévoyant la libération de 50 otages détenu-e-s par le Hamas en échange de la libération de prisonnier-e-s palestinien-ne-s et d’une trêve de 4 jours à partir de vendredi 10h (heure locale) dans la bande de Gaza – soit jusqu’au lundi 26 novembre.

Cet accord comprend :

  • Une trêve de 4 jours dans la bande de Gaza, incluant l’arrêts des survols de l’aviation israélienne au-dessus de la bande pendant 6 heures chaque jour, ainsi que la liberté de circulation des personnes durant la trêve, notamment le long de la route Salah Ad Deen traversant le territoire du nord au sud.
  • La libération de 50 otages israélien-ne-s contre 150 Palestinien-ne-s détenu-e-s en Israël, pendant la trêve de quatre jours.
  • La trêve doit également permettre l’entrée d’un grand nombre de convois humanitaires et d’aide d’urgence, y compris de carburant : « Au moins 200 à 300 camions entreront, dont huit camions de carburant et de gaz« , d’après Taher al-Nounou, conseiller médiatique du chef du bureau politique du Hamas.

La crainte d’un accord tel que celui-ci, n’impliquant qu’une trêve et non un cessez-le-feu complet, est qu’une fois les 4 jours passés et la situation des otages « sous contrôle », les bombardements reprennent à nouveau en laissant les habitant-e-s de Gaza une nouvelle fois à la merci d’Israël sans solution à l’horizon.

Cet accord, prévoyant la libération d’otages palestinien-ne-s détenu-e-s dans les geôles israéliennes, lève le voile sur le nombre d’enfants emprisonnés par Israël. En effet, selon la DCIP, Israël détient, interroge, condamne et emprisonne entre 500 et 700 enfants palestiniens par an.

Alors que la répression et les exactions des forces d’occupation et des colons israéliens s’intensifient en Cisjordanie, les frappes aériennes et les bombardements des forces d’occupation israéliennes se sont également poursuivis dans de nombreuses zones de la bande de Gaza. Les troupes terrestres israéliennes ont maintenu la séparation effective entre le nord et le sud le long de Wadi Gaza, à l’exception du « corridor » vers le sud.

Le nombre de personnes nécessitant des soins d’urgence croissant jour après jour se heurte au chiffre désastreux des hôpitaux hors-service en raison du blocus israélien sur la bande : 22 hôpitaux du nord ne sont plus en état d’accueillir et de soigner leurs patient-e-s. Sur les 11 établissements médicaux du sud, sept sont actuellement fonctionnels. Le nombre de lits dans la bande de Gaza est passé de 3 500 avant la guerre à 1 400 aujourd’hui, alors que le nombre de personnes cherchant un traitement ne cesse d’augmenter. Selon l’OMS, un seul des hôpitaux actuellement fonctionnels est en mesure de traiter les cas de traumatismes graves et de pratiquer des opérations chirurgicales complexes. À cela s’ajoute également les bombardements répétés des différents hôpitaux de Gaza.

On estime à plus de 1,7 million le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza, dont près de 945 000 dans au moins 156 abris de l’UNRWA dans toute la bande. Les abris de l’UNRWA, comme les hôpitaux et autres lieux de refuge, accueillent bien plus de personnes que leur capacité prévue et ne sont plus en mesure d’accueillir les nouveaux arrivant-e-s.

Source : Agende Média Palestine
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