Communiqué de l’AFPS

Cela fait maintenant 40 jours que l’Etat d’Israël mène contre le peuple palestinien à Gaza, une guerre de destruction totale. Une guerre contre tout le peuple palestinien menée aussi en Cisjordanie – dont Jérusalem-Est, dans les camps de réfugiés, dans les prisons israéliennes et en Israël même.

La guerre menée par Israël contre la population et les infrastructures de la Bande de Gaza dépasse l’entendement. Elle frappe tous les habitants de Gaza, hommes, femmes, enfants, vieillards, soumis à un déluge ininterrompu de bombardements, à la privation d’eau, de nourriture et de médicaments, à des déplacements forcés et à l’absence de tout lieu sûr. La moitié des bâtiments sont détruits, les deux tiers de la population ont dû fuir leur logement. Des familles entières ont été rayées de la carte. Le chiffre officiel de 11.500 morts (qui représenterait déjà 300.000 morts à l’échelle de la France) est à coup sûr largement dépassé car on n’arrive plus à recenser les morts et de nombreux corps restent ensevelis sous les décombres. Les hôpitaux, privés d’énergie sont à l’arrêt et maintenant ciblés par l’armée israélienne au mépris du droit international humanitaire.

Près de la moitié des victimes des bombardements sont des enfants ; la faim, la soif, les traumatismes psychologiques, les visent aussi en premier lieu. Le Secrétaire Général de l’ONU évoque « un cimetière pour enfants » et une « crise de l’humanité ».

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a enfin pris position, pour la protection des civils et en particulier des enfants, et pour des « pauses humanitaires ». Une résolution bien timide, bien imprécise alors qu’elle devrait être contraignante. Une résolution à laquelle l’Etat d’Israël affirme ne rien avoir à faire, comme à son habitude.

Par leur soutien initial inconditionnel à la position israélienne, les autorités françaises se sont rendues complices des crimes commis par l’Etat d’Israël contre la population civile palestinienne. Le président de la République a amorcé un changement d’attitude en évoquant la perspective d’un cessez-le feu, avant de changer à nouveau de position pour cautionner l’attaque israélienne « dans les limites du droit humanitaire ». C’est une position illisible qui fait honte à notre pays.

Alors que les soutiens inconditionnels d’Israël, y compris au gouvernement et au Parlement français, s’emploient à délégitimer le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, cela fait des semaines que dans un mouvement fort, unitaire, mondial, nous exigeons un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt des bombardements et la fin du blocus inhumain qui étrangle la population de Gaza. C’est la seule mesure qui permette de porter réellement secours à la population palestinienne, c’est la seule mesure qui puisse redonner un peu d’espace à une perspective politique, dont les Palestiniens devront être pleinement les acteurs.

L’heure est grave pour nos amis palestiniens, elle l’est aussi pour la paix et pour la cohésion de notre pays. Après le succès des journées de mobilisation des 4 et 11 novembre, nous appelons à manifester partout en France le samedi 18 novembre, avec tous nos partenaires pour exiger un cessez-le-feu immédiat. Soyons nombreux pour eux, pour nous, pour une paix fondée sur le droit, la justice, et le respect des êtres humains.

Soyons particulièrement nombreuses et nombreux pour changer la donne !

Le Bureau national de l’AFPS, 17 novembre 2023

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Photo : Des Palestiniens inspectent les décombres à la recherche de survivants après le bombardement d’un quartier résidentiel dans le centre ville de Khan Yunis au sud de la bande de Gaza, le 7 novembre 2023 – Crédit : Mohammed Zaanoun (Active Stills collective)

Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…