Par Bruno Guigue

La coalition animée par le CPI-M (parti communiste de l’Inde-marxiste) a obtenu un second mandat consécutif en remportant les élections dans l’État du Kerala. Depuis leur première victoire en 1957, les communistes ont mené un combat inlassable pour faire de cet État de 33 millions d’habitants la vitrine sociale de l’Inde.

Le Kerala, il faut le visiter pour le comprendre. Ce n’est pas un eldorado, bien sûr, mais c’est l’État qui a l’Indice de Développement Humain y est le plus élevé de tous les États indiens. On y dénombre près de 3 000 établissements médicaux, soit 20% de tous les établissements que compte l’Inde. Grâce à un système de santé universel et gratuit, l’espérance de vie y atteint 77 ans, la moyenne indienne étant de 68 ans. 95% des accouchements se font à l’hôpital, ce qui a permis d’abaisser considérablement la mortalité infantile. Tous les logements ont l’électricité et sont équipés de sanitaires, ce qui est loin d’être le cas dans le reste du pays.

L’éducation y est gratuite et obligatoire, et le taux d’alphabétisation atteint 92% pour les femmes et 96% pour les hommes, contre 48% pour les femmes et 60% pour les hommes pour toute l’Inde. Les femmes kéralaises sont au premier rang des luttes sociales, et la ministre de la Santé a été récemment primée par l’OMS pour son action contre la pandémie. Lorsque le métro de Kochi a été mis en service, les autorités ont décidé que les 900 emplois ainsi créés seraient réservés aux femmes.

Malgré les mensonges de la propagande anticommuniste, la violence des nervis de la droite nationaliste et la corruption généralisée, la coalition progressiste au pouvoir, reconduite pour cinq années supplémentaires, va poursuivre son oeuvre. Comme à Cuba, en Chine et au Vietnam, le socialisme réel construit pas à pas une société plus juste là où un capitalisme débridé ne laisse que des ruines. Quant aux puristes de la révolution permanente pour qui l’espérance de vie et le taux de scolarisation manquent de romantisme, laissons-les regarder passer les trains.

Source : La page FB de l’auteur
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