Communiqué de l’UJFP

Une « grande marche » contre l’antisémitisme est prévue dimanche prochain, 12 novembre, appelée par le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale, demandant à « tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République » à y participer. Le Rassemblement national compte y participer. La première ministre a annoncé qu’elle y participerait également.

Quelle hypocrisie ! De quelles valeurs parle-t-on ?

Défiler dimanche contre l’antisémitisme sans dénoncer les autres formes de racisme, défiler dimanche avec des islamophobes avérés, défiler contre le racisme avec des racistes, ce n’est pas possible.

La République ne peut se prétendre antiraciste quand elle ne prend pas en compte le déni des droits humains, en France comme en Palestine ; quand elle dissout des organisations antiracistes comme le CCIF, quand elle accuse tous azimuts d’apologie du terrorisme, là un secrétaire d’UL CGT, là le NPA, ailleurs des défenseurs du droit du peuple palestinien à la résistance.

Ce gouvernement et ses alliés, soi-disant « défenseurs de la République » prennent prétexte de la guerre menée par Israël contre le peuple palestinien, pour se servir, en France, des Juifs dans un autre combat, contre les Musulmans ; ainsi, toute manifestation en faveur de la Palestine est considérée comme antisémite et ses préfets ont tenté d’interdire ces manifestations pacifiques en arguant d’un risque d’antisémitisme.

L’antisémitisme qui se développe est dangereux et en instrumentaliser sa lutte c’est jouer avec le feu pour toute la société française. En effet, ce gouvernement en faisant porter l’antisémitisme aux Musulmans ne résout pas le problème, il l’alimente.

Ce gouvernement entretient sciemment la confusion entre Juifs et Israéliens, entre Israéliens et sionistes, entre antisémitisme et antisionisme. Là encore, il joue le rôle du pompier pyromane qui met en danger les Juifs.

Alors, comment lutter clairement contre l’antisémitisme, aujourd’hui ?

Tout acte antisémite avéré doit être condamné, dénoncé, poursuivi en justice, mais il ne peut l’être efficacement que si nous refusons qu’on se serve des Juifs pour désigner un ennemi intérieur : le jeune racisé de banlieue, le Musulman, le Rrom, l’étranger, le sans papiers…

Il ne faut pas se tromper de combat, et n’acceptons pas les manœuvres visant à déclarer antisémites tous les Musulmans de France ou la gauche critique de l’État d’Israël.

Lutter contre l’antisémitisme d’aujourd’hui (celui qui est une réaction aux attaques israéliennes sur les Palestiniens, documenté de longue date par la CNCDH), c’est d’abord faire baisser la tension politique sur cette question.

La France doit condamner la destruction systématique de Gaza et appeler au cessez le feu immédiat.

C’est ensuite travailler avec tous les racisés à la construction d’un front antiraciste respirable et pour la justice et l’égalité de tous, ce à quoi nous œuvrons de longue date.

Ainsi, c’est ensemble que nous luttons contre l’antisémitisme et l’islamophobie. Et dans ce combat, nous ne sommes pas aux côtés des racistes de tout poil qui légitiment les violences racistes policières et qui défendent le droit d’Israël à écraser Gaza sous les bombes.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 9 novembre 2023

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L’UJFP ne participera pas à cette manifestation « contre l’antisémitisme » car nous ne manifestons pas avec des racistes, qu’ils soient d’extrême droite, islamophobes, d’État, sionistes, anti-immigrés ou autres.

Nous appelons à tous les rassemblements contre l’antisémitisme qui prennent en compte les massacres commis à Gaza et exigent un cessez-le feu immédiat.

Source : UJFP
https://ujfp.org/…