UN News. Des personnes en deuil récitent une prière pour des journalistes palestiniens
tués lors d’une frappe aérienne israélienne le 10 août.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Plus de 260 professionnels des médias ont été tués lors des récentes hostilités à Gaza – le conflit le plus meurtrier pour les journalistes depuis des décennies. Les dangers et à la complexité du journalisme dans les territoires palestiniens occupés étaient au cœur d’un forum qui a eu lieu lundi au siège de l’ONU.

« Cette discussion ne pourrait être plus opportune ni plus nécessaire », a déclaré Melissa Fleming, cheffe du Département de la communication globale des Nations Unies, qui a organisé le Séminaire international des Nations Unies sur les médias pour la paix au Moyen-Orient.

« Ce séminaire nous invite à réfléchir à la manière dont le journalisme en Israël et en Palestine, en particulier à Gaza et en Cisjordanie, est devenu à la fois un champ de bataille et une planche de salut », a-t-elle ajouté.

Mme Fleming a lu un message du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui a noté que « les journalistes à Gaza sont confrontés aux mêmes risques et aux mêmes réalités que les populations qu’ils couvrent – ​​notamment les déplacements, la famine et la mort ».

Et pourtant les règles de la guerre sont claires : les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles, et les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier essentiel sans ingérence, intimidation ni atteinte à leur dignité.

Le chef de l’ONU a dénoncé « l’interdiction inacceptable qui empêche les journalistes internationaux d’accéder à Gaza ».

UN News. Le corps d’un journaliste tué lors d’une frappe israélienne sur Gaza,
le 10 août 2025, est porté par une foule endeuillée.

Suite aux attaques meurtrières du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza a été placée sous un blocus total.

Wael Al-Dahdouh, chef du bureau de Gaza du réseau Al Jazeera, a rappelé que l’enclave était isolée et que l’eau, l’électricité, les communications et Internet étaient coupés.

Malgré tout, les journalistes ont continué à travailler malgré les bombardements, les privations, les pertes personnelles et les déplacements.

« Nous ressentions une immense responsabilité envers vous, envers le monde entier », a-t-il déclaré dans un message vidéo. « Car nous savions que si nous n’accomplissions pas notre devoir de toutes nos forces, même au prix de nos vies, le monde ne verrait pas ce que vivent deux millions de personnes dans cette région, victimes du génocide israélien ».

Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État observateur de Palestine, a salué le courage des journalistes palestiniens à Gaza, affirmant que grâce à eux, « le génocide perpétré dans l’enclave est le mieux documenté de l’histoire ».

Il a exhorté les participants à faire pression sur Israël afin d’obtenir l’autorisation d’entrée pour les journalistes étrangers.

« Nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles Israël ne permet pas l’entrée des journalistes étrangers à Gaza. N’acceptons pas leur prétexte sécuritaire. Les journalistes étrangers ont été autorisés dans toutes les zones de guerre, sauf à Gaza », a-t-il déclaré.

Jodie Ginsberg, directrice générale du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a souligné la nécessité d’une protection et d’un accès indépendant à Gaza, ainsi que d’une obligation de rendre des comptes.

Elle a insisté sur le fait que « permettre l’accès de la presse internationale à Gaza ne remet pas en cause le travail des journalistes palestiniens », mais constitue « une norme que nous devons défendre et un soutien à ces journalistes ».

Nasser Abou Bakr, président du Syndicat des journalistes palestiniens, a rapporté que plus de 255 journalistes avaient été tués à Gaza, soit 18 % du nombre total de journalistes dans la bande de Gaza.

Plus de 500 ont été blessés et Israël a arrêté plus de 200 autres personnes, qui ont subi d’atroces tortures en prison. Par ailleurs, des proches de journalistes ont également été tués ou pris pour cible.

Il a déclaré que le Syndicat et l’Union internationale des journalistes étaient prêts à coopérer avec le Secrétaire général pour soumettre un rapport détaillant les crimes systémiques perpétrés contre les journalistes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

De plus, le moment est venu de mettre en œuvre la résolution 2222 (2015) du Conseil de sécurité, qui condamne l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes.

« Nous voulons que cette résolution soit appliquée dans le cadre de l’occupation et que les responsables de ces crimes contre nos journalistes soient tenus pour responsables », a-t-il dit dans un message vidéo.

Le message du Secrétaire général a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’ONU à parvenir à une solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens, notant que le travail des journalistes est crucial pour construire le consensus mondial éclairé nécessaire à la réalisation de cet objectif.

Le chef de l’ONU a exprimé l’espoir que ce dialogue « renforcera le respect de la liberté de la presse ainsi que la protection et la sécurité des journalistes au Moyen-Orient » et contribuera à jeter les bases d’une paix juste et durable.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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