Par Manlio Dinucci

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé une résolution qui adopte le Plan de Paix des États-Unis pour Gaza, fournissant un mandat légal à l’Administration Trump. Le Plan prévoit l’intervention d’une “Force Internationale de Stabilisation”, composée de 20 000 soldats, pour gouverner Gaza. Il prévoit aussi la création d’un “Conseil de Paix” pour superviser “Plan de Paix”, mais sans en clarifier la composition. C’est une importante victoire diplomatique pour l’Administration Trump. La Résolution a été approuvée avec 13 voix pour et aucune contre. La Russie et la Chine, qui auraient pu mettre leur veto, se sont abstenues, clairement influencées par le soutien à la Résolution par une série de nations arabes et musulmanes, actuellement dans le Conseil de Sécurité, parmi lesquelles quatre -Egypte, Indonésie, Arabie saoudite et Emirats Arabes Unis- qui font partie des BRICS. Russie et Chine, dans la motivation de leur abstention, ont critiqué le Plan, surtout parce qu’il ne respecte pas le principe des “deux Etats, deux peuples, en ignorant la souveraineté palestinienne.

En Israël a déjà été ouverte une base opérationnelle, gérée par le Pentagone, qui “planifie l’avenir de Gaza”. Là sont réunis des centaines de militaires étasuniens et israéliens, ainsi que des militaires provenant de toute l’Europe et de pays lointains comme Singapour, des officiers de services secrets arabes, diplomates et opérateurs humanitaires étrangers. Il manque cependant une présence fondamentale, celle de la Palestine, tandis que se poursuit le génocide du peuple palestinien. Est ignoré dans le “Plan de Paix” de Trump le Territoire palestinien de la Cisjordanie, désormais presque totalement contrôlé par Israël, dont les soldats et colons attaquent les habitants palestiniens de façon de plus en plus violente. En même temps Israël, grâce au soutien étasunien, continue impunément à bombarder le Liban, le Yémen et d’autres pays de la région.

Tandis qu’au Moyen-Orient elle est engagée dans le “Plan de Paix” pour Gaza, en Europe l’Administration Trump lance le “Plan de Paix” pour l’Ukraine. Selon des sources journalistiques, le Plan prévoit que l’Ukraine cède à la Fédération Russe les régions (historiquement et culturellement russes) de la Crimée (déjà entrée avec un référendum régulier dans la Fédération Russe, et du Donbass. Le plan prévoit en outre que l’Ukraine n’entre pas dans l’OTAN et réduise ses forces armées. En échange “la Russie doit ratifier par loi qu’elle n’agressera pas l’Ukraine ou l’OTAN” formule qui inverse la réalité puisque c’est l’OTAN sous commandement USA qui a lancé, avec le coup d’état en Ukraine en 2014, la réaction en chaîne qui a conduit à la guerre. Le Plan prévoit un pacte de non-agression entre Russie, Ukraine et Union Européenne, de sorte que “toutes les ambiguïtés des trente dernières années soient résolues”.

Mais dans le “pacte de non-agression” n’apparait pas l’OTAN. On efface ainsi l’Histoire : après la dissolution du Pacte de Varsovie et la désagrégation de l’URSS, l’OTAN sous commandement USA s’était engagée  à “ne pas s’élargir d’un pouce à l’Est”, alors qu’en fait elle s‘est élargie de 16 à 32 membres toujours plus à l’Est et au bord de la Russie avec ses propres bases et armes nucléaires. Toujours selon le Plan USA, une fois réalisé le “pacte de non-agression entre Russie, Ukraine et Union Européenne”, des chasseurs-bombardiers européens à capacité nucléaire seraient déployés en permanence en Pologne “en protection de l’Ukraine”. Par l’intermédiaire de l’OTAN ils seraient sous commandement USA et armés de bombes nucléaires étasuniennes.

De ce fait les pays européens de l’OTAN, à commencer par l’Italie, resteraient en première ligne contre la Russie. Ils seraient ainsi obligés d’accroître ultérieurement leurs propres dépenses militaires. Le Plan USA prévoit en outre un “Fonds de développement pour l’Ukraine”. Les Etats-Unis coopèreront pour reconstruire, moderniser et gérer conjointement en Ukraine les infrastructures du gaz. Seront ainsi à cet effet investis 100 milliards de dollars d’avoirs russes gelés et Washington recevra 50% des profits dérivants de ces investissements. L’Union européenne y ajoutera 100 autres milliards de dollars et la partie restante des fonds russes gelés sera investie dans un accord séparé entre Etats-Unis et Russie.

Bref résumé de l’épisode de vendredi 21 novembre 2025 de la revue de presse Grandangolo sur la chaîne de TV italienne Byoblu
https://www.byoblu.com/2025/11/21/ingiustizia-e-fatta-pangea-grandangolo/ 

Source : M-A P.

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