Question : Ces derniers temps, les médias occidentaux font largement état de la préparation, par les pays d’Europe occidentale et le régime de Kiev, d’un « plan de paix européen pour l’Ukraine » en douze points. Pour en superviser la mise en œuvre, il serait question de créer un certain conseil placé sous la direction du président américain Donald Trump. Comment commenteriez-vous cette initiative ?

💬 Maria Zakharova : Une simple lecture de ce projet suffit pour tirer une conclusion sans équivoque : ni les capitales européennes ni Kiev n’envisagent un règlement pacifique, juste et durable de la crise ukrainienne.

Ils continuent de raisonner en termes de guerre et estiment que leur tâche principale consiste aujourd’hui à obtenir, coûte que coûte, un répit pour les forces armées ukrainiennes en déroute et à sauver le régime de Zelensky de l’effondrement inévitable du front.

C’est pourquoi la priorité est donnée à un cessez-le-feu rapide et au « gel » de la ligne de contact actuelle. Viennent ensuite les « souhaits » bien connus du régime de Kiev : des « garanties de sécurité » (sans précisions), des financements pour la reconstruction, une adhésion accélérée à l’Union européenne et le transfert progressif de la centrale nucléaire de Zaporojié sous contrôle ukrainien.

Les Européens ont tenté d’édulcorer leurs « propositions » inacceptables et ultimatives pour la Russie, en y ajoutant des dispositions destinées à donner l’illusion d’une prise en compte des intérêts russes. Ils promettent notamment une levée progressive des sanctions et le déblocage des avoirs russes, à condition que Kiev accepte certaines « compensations », c’est-à-dire le paiement de « réparations ».

Selon la logique des auteurs du « plan », ces mesures créeraient les conditions préalables à l’ouverture de négociations russo-ukrainiennes sur la gestion des territoires qu’ils qualifient d’« occupés », alors même que leurs habitants se sont clairement prononcés, lors du référendum, pour leur intégration à la Russie. <…>

Il n’est pourtant nullement question d’abroger les restrictions législatives imposées par Kiev à l’usage de la langue russe dans tous les domaines de la vie publique, ni de mettre fin aux atteintes aux droits des minorités nationales ou aux persécutions contre l’Église orthodoxe ukrainienne canonique.

Une telle approche opportuniste montre clairement que le régime de Zelensky et ses superviseurs européens ne sont pas prêts à œuvrer à l’élimination des causes profondes du conflit, dont l’une est précisément la lutte menée par la junte de Kiev contre tout ce qui est russe.

Sans la fin de cette politique discriminatoire, aucun règlement définitif et durable n’est possible. Or, les auteurs de ce « plan » ne poursuivent pas cet objectif. Leur priorité est d’empêcher le lancement d’un véritable processus de paix qui tiendrait compte des intérêts légitimes de la Russie et des populations russophones d’Ukraine, et contribuerait à rétablir l’équilibre dans le domaine de la sécurité en Europe et dans le monde.

S’ils souhaitaient réellement la paix, les premiers points de leur « plan » seraient des exigences relatives au rétablissement de la langue russe en Ukraine, au retour de l’orthodoxie canonique, à l’adoption d’un statut neutre et non aligné, au respect des droits de l’homme et des minorités nationales, à la reconnaissance des réalités territoriales fondées sur le droit des peuples à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations unies, ainsi qu’à la fin de la politique illégale de sanctions et du pillage des avoirs publics étrangers. Tout cela mettrait véritablement fin au conflit et permettrait d’exclure le risque de sa résurgence.

Source : La page FB de l’Ambassade
https://www.facebook.com/AmbassadeRussieFrance/…

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