UN News. Des enfants font la queue pour de la nourriture à Gaza.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Dans le nord de l’enclave palestinienne, la survie se joue désormais au jour le jour, voire d’heure en heure. Mercredi, l’armée israélienne a de nouveau frappé plusieurs bâtiments résidentiels de la ville de Gaza, forçant des familles entières à se rassembler à découvert, après avoir été prévenues que leur immeuble serait pris pour cible.

« Nombre d’entre eux ne savaient pas où aller », a rapporté Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse. 

Depuis mardi, la totalité de la principale ville du nord de l’enclave palestinienne est soumise à un ordre de déplacement généralisé. L’armée israélienne a enjoint les résidents de se diriger vers Khan Younès, dans le sud, où Tel Aviv a désigné une zone soit-disant « humanitaire », sans prendre de mesures effectives pour garantir leur sécurité ou leur accès à des services de base. Le porte-parole a rappelé que de tels ordres « ne déchargent en rien les parties à un conflit de leur responsabilité de protéger les civils dans la conduite des hostilités ». 

Au cours des deux derniers jours, plus de 10.000 personnes ont quitté la ville pour se rendre vers le sud. « Ils utilisent tous les moyens possibles pour partir », a précisé M. Dujarric. 

Mais pour la plupart des habitants, blessés comme valides, l’injonction à partir se heurte à l’impossible : routes impraticables, frais de transport exorbitants, absence d’abris. Une réalité qu’ont dénoncée mercredi les agences de l’ONU et plus de 200 ONG dans une déclaration conjointe. « Quitter le nord de Gaza signifie chercher un abri en plein air ou dans des sites de déplacement déjà surpeuplés », ont expliqué les acteurs humanitaires. « Et cela signifie lutter toujours pour trouver nourriture, eau, soins médicaux, abri ».

Deux semaines après la confirmation de l’état de famine dans la ville de Gaza, près d’un million de résidents se retrouvent ainsi pris au piège, sans aucune option viable. « Pour eux, le nord n’offre pas davantage de refuge que le sud », alertent les humanitaires. 

Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, 361 Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le début de la guerre il y a près de deux ans, dont 130 enfants.

Les lignes d’approvisionnement vitales en eau et en carburant menacent de se rompre, sous le poids des restrictions imposées par Israël. La guerre déchire jusqu’aux lieux de soin. Plusieurs centres de santé primaires et programmes de traitement de la malnutrition infantile ont dû fermer leurs portes en raison des frappes.

Pour plus de 55.000 femmes enceintes au sein de la ville, la survie passe par les sages-femmes, qui continuent de prodiguer des soins, « souvent sous le feu et à la seule lumière d’un téléphone portable », rapporte l’agence des Nations Unies pour la santé reproductive (UNFP). 

Face à l’intensification des opérations militaires dans le nord de Gaza, le communiqué des agences onusiennes et des ONG sonne l’alerte : « La destruction imminente de la ville de Gaza constitue un signal d’alarme des plus graves ». Comme un mantra maintes fois répété, les humanitaires demandent « un cessez-le-feu immédiat », la levée des entraves à l’acheminement de l’aide et le respect du droit international, rappelant que « les civils et les infrastructures civiles doivent toujours être protégés et ne doivent jamais être pris pour cibles ».

L’ONU et ses partenaires assurent qu’ils resteront « aussi longtemps que possible » dans Gaza, malgré l’épuisement des survivants et les attaques incessantes. Mais la communauté internationale, elle, est sommée d’agir. « Cette catastrophe est d’origine humaine, et la responsabilité en incombe à nous tous », conclut la déclaration.

Source : ONU Info
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