Crédit : AFP/Jack Guez
Éditorial de Haaretz
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, n’est pas satisfait des sept fronts militaires sur lesquels Israël est engagé depuis deux ans. Il semble très déterminé à déclarer la guerre au monde entier, entraînant ainsi les Juifs et l’État d’Israël dans l’abîme.
Cette semaine, [après la France], c’était le tour du Premier ministre australien. Une vive confrontation diplomatique a éclaté entre les deux pays après qu’Anthony Albanese, le Premier ministre australien, a annoncé sa décision de reconnaître l’État palestinien. Netanyahu a publié plusieurs messages virulents à l’attention d’Albanese sur son compte X, affirmant que l’histoire se souviendra de lui comme d’un politicien sans envergure qui a trahi Israël et abandonné la population juive de son pays.
Albanese n’a ni trahi Israël ni les Juifs d’Australie. Comme d’habitude, Netanyahu projette ses propres travers. C’est lui le dirigeant incompétent, incapable de prendre la moindre décision. C’est lui qui sape la position d’Israël dans le monde. Et c’est encore lui qui abandonne son propre peuple. Netanyahu assimile toute critique de sa politique à de l’antisémitisme, attisant ainsi la haine des Juifs aux quatre coins du monde. Des déclarations comme celle-ci ne font qu’accroître la pression sur la communauté juive d’Australie, qui souffre à son tour d’une vague d’antisémitisme.
Les Australiens ont bien raison. Penny Wong, la ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement de Benjamin Netanyahu
“isole Israël et sape les tentatives internationales en faveur de la paix et d’une solution à deux États”.
Cette déclaration intervient après la décision d’Israël de révoquer les visas des représentants diplomatiques australiens auprès de l’Autorité palestinienne, en représailles à la révocation du visa du député Simcha Rothman, qui incarne l’extrême droite messianique israélienne.
L’Australie a dit ce que le monde entier commence à clamer : l’État d’Israël n’est pas représenté par son gouvernement autodestructeur. L’État d’Israël compte en effet des personnalités saines et sensées qui pourraient le mener sur la voie du salut, en abandonnant ses illusions de Nakba et de transfert de la population palestinienne, et en renouant avec une démarche diplomatique aboutissant à la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël.
En attendant, les sanctions visent les kahanistes et leurs mandataires à la Knesset et au gouvernement. L’Israël d’Itamar Ben-Gvir et de Bezalel Smotrich n’est plus le bienvenu. Les personnages abominables seront boycottés jusqu’à ce que la société israélienne puisse à nouveau faire le distinguo entre un État et un gang politique.
Le ministre australien de l’Intérieur, Tony Burke, a simplement déclaré :
“Si vous venez en Australie pour répandre un message de haine et de division, vous n’êtes pas les bienvenus ici”.
Il a ajouté que la présence de Rothman risque de perturber l’ordre public, d’entraîner des divisions sociales et de déclencher de nouvelles déclarations incendiaires. C’est une réalité. Le monde en a assez des fanatiques israéliens.
Deux options sont envisageables : soit Israël se retire enfin derrière des frontières acceptables et reconnues, soit le cercle des condamnations va s’élargir jusqu’à inclure tous les Israéliens dans le camp des criminels, sans exception.
On ignore combien de temps le monde va continuer à dissocier l’État d’Israël de son gouvernement — s’il n’est pas trop tard.
*Source : Haaretz
Traduit par Spirit of Free Speech
Source : France Irak Actualité
https://www.france-irak-actualite.com/…