(©GILLES ROLLE / REA-THALES)

Par Philippe Benhamou

Patrice Caine, président-directeur général de Thales,
a accordé un entretien au Revenu.

Le Revenu : La volonté de réarmement de l’Europe signe-t-elle un changement de paradigme dans la défense, où le groupe réalise la moitié de ses revenus ?

Patrice Caine : Les tensions géopolitiques font partie des tendances de fond dans le monde.

En 2022, la guerre en Ukraine avait déjà constitué un point d’inflexion en matière de priorités en Europe en rappelant la nécessité d’investir dans la défense.

En plébiscitant les valeurs exposées à ce domaine, comme Thales, les investisseurs se sont montrés en grande partie rationnels.

Dans leurs modèles de valorisation, le fait d’augmenter, même de façon limitée, la croissance prévisionnelle à l’infini impacte de manière significative la valeur boursière terminale de l’entreprise.

L’évolution récente de notre cours de Bourse vient de l’acceptation par les analystes d’un taux de croissance plus élevé au-delà de 2028, échéance de notre plan stratégique.

En novembre dernier, lors de notre journée investisseurs, nous avions annoncé avoir devant nous au moins une décennie de croissance dans la défense.

L’évolution de la position de l’Europe, qui doit encore se matérialiser par des contrats, modifie la conviction des analystes, qui revoient leur taux de croissance à l’infini, et donc significativement leurs objectifs de cours.

Cela permet également d’expliquer l’intérêt des investisseurs pour le secteur, et la forte hausse des cours de Bourse qui en a découlé.

D’un point de vue industriel, cela ne changera toutefois rien pour Thales à court terme, compte tenu de notre carnet de commandes de 35 milliards d’euros de contrats dans la défense, représentant à lui seul 3,5 années de chiffre d’affaires dans ce domaine.

À moyen terme, cela renforcerait notre visibilité.

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