© UNRWA. Une employée de l’UNRWA porte un enfant à Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Alors que des attaques meurtrières continuent d’être signalées à Gaza contre des civils cherchant désespérément à se nourrir, l’ONU alerte sur l’imminence d’un « effondrement total des opérations humanitaires » en l’absence de livraisons de carburant dans l’enclave palestinienne.
« Aucun carburant n’étant entré à Gaza depuis plus de 17 semaines, le Secrétaire général (de l’ONU) est profondément préoccupé par la coupure des derniers moyens de survie », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une déclaration à la presse.
Le Secrétaire général de l'ONU @antonioguterres
— ONU Info (@ONUinfo) July 3, 2025
est consterné par l'aggravation de la crise humanitaire à Gaza
Il condamne les pertes en vies humaines civiles et renouvelle son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent ainsi qu'à la libération de tous les otages https://t.co/wWWlDZD3HR
« Sans un apport urgent de carburant, les incubateurs fermeront, les ambulances ne pourront plus atteindre les blessés et les malades, et l’eau ne pourra plus être purifiée », a ajouté M. Dujarric. « L’acheminement par les Nations Unies et leurs partenaires du peu d’aide humanitaire vitale qui reste à Gaza sera également interrompu ».
Le Secrétaire général António Guterres a réitéré son appel à un accès humanitaire sûr et durable afin que l’aide puisse atteindre les personnes qui en ont désespérément besoin. « L’ONU dispose d’un plan clair et éprouvé, ancré dans les principes humanitaires, pour acheminer une assistance vitale aux civils – en toute sécurité et à grande échelle, où qu’ils se trouvent », a déclaré M. Dujarric.
Le chef de l’ONU a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent et à la libération inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes. Il a rappelé à toutes les parties que le droit international humanitaire doit être respecté.
Impact sur toute la réponse humanitaire
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), avec le carburant qui s’épuise, les services de survie, notamment les unités de soins intensifs et les installations de production d’eau, risquent de s’arrêter de façon imminente.
Toutes les quantités de carburant récupérées dans les réserves accessibles de Gaza ont été allouées aux partenaires et aux opérations humanitaires, de sorte qu’il n’y a actuellement aucune réserve de carburant disponible pour la distribution.
L’interruption des services vitaux, notamment les services de santé, d’eau et d’assainissement, les télécommunications et les services de protection, aura un impact sur l’acheminement et la distribution des denrées alimentaires, ce qui accroît le risque de famine.
L’OCHA redoute les conséquences sur les établissements de santé, compromettant ainsi la poursuite des activités des unités de soins intensifs, des services de dialyse, d’ambulance et de vaccination. Des risques d’interruption sont attendus sur 72 des 90 établissements de santé et 25 points d’ambulance.
Les difficultés rencontrées par les services de production d’eau, d’évacuation des eaux usées et de gestion des déchets solides, dont beaucoup ont déjà été réduits, menacent la santé publique, a détaillé l’OCHA, relevant aussi les conséquences sur la collecte des cargaisons d’aide aux points de passage.
Hausse des taux de malnutrition aiguë
Cette mise en garde concernant les pénuries de carburant intervient alors que l’insécurité alimentaire et la situation nutritionnelle continuent de se détériorer dans l’enclave palestinienne. Les dernières analyses des dépistages chez les enfants âgés de moins de six ans indiquent une augmentation des taux de malnutrition aiguë dans tous les gouvernorats entre mai et mi-juin.
Depuis mars, les taux de malnutrition aiguë ont été multipliés par deux à quatre, les augmentations les plus importantes étant observées à Deir al Balah et Khan Younis. En l’absence d’entrées massives de nourriture, les agences humanitaires de l’ONU redoutent une aggravation de la situation.
En outre, les rapports du système de surveillance sanitaire font état d’une forte augmentation des cas de diarrhée aqueuse aiguë et d’autres maladies, ce qui pourrait contribuer à aggraver la malnutrition secondaire. Les décès de deux enfants liés à la malnutrition secondaire ont été confirmés au cours de la semaine dernière. La malnutrition secondaire n’est pas principalement due à un apport alimentaire insuffisant, mais à une maladie ou à un état pathologique qui altère la capacité de l’organisme à absorber ou à utiliser les nutriments.
Les hôpitaux ont également mis en garde contre l’épuisement des stocks de lait maternisé et d’autres substituts du lait maternel pour les enfants qui ne peuvent être allaités, malgré leurs efforts pour maintenir l’allaitement maternel.

© UNICEF. Des gens fouillent les décombres d’un bâtiment détruit dans le centre de la bande de Gaza.
Désespoir extrême
L’utilisation incorrecte des préparations pour nourrissons – en particulier dans les contextes où l’accès à l’eau potable est limité – peut entraîner des maladies graves, augmenter le risque de malnutrition secondaire, et accroître le risque de décès.
Par ailleurs, les équipes du Programme alimentaire mondial (PAM) continuent de faire état d’un « désespoir extrême » face à la détérioration de la sécurité alimentaire des 2,1 millions d’habitants de Gaza. En raison d’un accès très limité à l’aide, de nombreuses personnes survivent avec un seul repas ou moins par jour.
« La faim généralisée et la pénurie ont conduit des personnes à décharger les convois de nourriture avant qu’ils n’atteignent leur destination, tandis que les attaques contre de grandes foules de personnes essayant d’accéder à la nourriture se poursuivent ».
Selon un décompte effectué le1er juillet par le ministère de la santé de Gaza, au moins 583 personnes auraient été tuées, dont des enfants (16 %), entre le 27 mai et le 28 juin. Ce chiffre comprend 408 personnes tuées lors d’incidents liés aux sites de distribution militarisés et 175 personnes tuées alors qu’elles attendaient les convois d’aide.
Au Conseil des droits de l’homme, appel à couper leurs liens commerciaux avec Israël

© UNICEF. Des enfants regardent des panaches de fumée s’élever après une frappe aérienne sur la ville de Gaza.
Une experte indépendante de l’ONU a appelé, jeudi, les États à imposer un embargo sur les armes et à couper les liens commerciaux et financiers avec Israël, qui, selon elle, mène une « campagne génocidaire » à Gaza.
« Un peuple enrichi, un peuple anéanti »
— ONU Info (@ONUinfo) July 3, 2025
La Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 a présenté son rapport « De l'économie d'occupation à l'économie de génocide » au Conseil des droits de l'homme de l'ONU https://t.co/JYnwSzSp9d
Présentant son rapport devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, la Rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires occupés palestiniens, Francesca Albanese, a décrit une situation « apocalyptique ».
Pour la juriste italienne, Israël a profité de ses opérations à Gaza pour tester de nouvelles armes, une surveillance personnalisée, des drones meurtriers, des systèmes radar et d’autres technologies sans pilote.
Son rapport note que les entreprises d’armement ont réalisé des bénéfices quasi-records en équipant Israël d’armes de pointe afin de détruire Gaza. Les entreprises technologiques fournissent des infrastructures à double usage qui sont utilisées comme armes de ciblage et d’assassinat de masse.
Implications d’entreprises d’armement et de technologie
La Rapporteure spéciale exhorte donc les États membres à imposer « un embargo total » sur les armes à Israël. Elle plaide aussi pour la suspension de « tous les accords commerciaux et les relations d’investissement » avec Tel Aviv.
Plus largement, le rapport expose les conditions économiques matérielles qui sous-tendent les mécanismes israéliens de déplacement forcé.
Outre la défense, des dizaines entreprises – principalement des secteurs de la technologie, de la finance et de la construction – profitent depuis des années de l’économie de l’occupation et participent aujourd’hui, directement ou indirectement, à ce que Mme Albanese appelle une véritable « économie du génocide ».
« Des fabricants d’armes aux géants de la technologie, en passant par les banques, les entreprises énergétiques, les plateformes en ligne, les supermarchés et les universités, les entreprises ont fourni les outils, le financement, l’infrastructure et la légitimité nécessaires à cette machinerie d’effacement », a -t-elle fait valoir.
Face à un « système mondial de complicité commerciale », l’experte met en garde les entreprises impliquées dans cet écosystème. « Ce que je dénonce n’est pas une liste. Il s’agit d’un système, et c’est à cela qu’il faut s’attaquer », a-t-elle affirmé.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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