Par Manlio Dinucci

Quelques minutes avant la rencontre avec Xi Jinping, Trump a déclaré avoir ordonné au Pentagone de lancer des tests sur les armes nucléaires ”sur base paritaire” avec la Chine et la Russie. En réalité la Chine n’a plus testé d’armes nucléaires depuis 1996 et la Russie ne les a plus testées depuis 1990.

Le président des États-unis Donald Trump a présenté l’accord avec le président de la Chine Xi Jinping comme un grand succès. Les États-Unis réduiront de 10% de pourcentage la taxe sur les produits chinois importants en la portant à 47%. En échange la Chine reprendra l’achat de soja étasunien et renverra d’une année les restrictions sur l’exportation aux USA de minéraux des terres rares. Il s’agit en réalité d’une limitée et précaire trêve commerciale.

   Significatif est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires Étrangères chinois Wang Yi avant la rencontre de Xi Jinping et Donald Trump. Wang Yi a prévenu qu’ “un monde multipolaire est en train d’arriver”, exhortant à “mettre fin à la politisation des questions économiques et commerciales, à la fragmentation artificielle des marchés mondiaux et au recours à des guerres commerciales et batailles tarifaires”. “Le fréquent retrait des accords et le respect manqué des engagements, alors que se forment avec enthousiasme blocs et cliques, a soumis le multilatéralisme à des défis sans précédents”, a affirmé Wang, sans nommer de pays spécifiques mais en se référant clairement aux États-Unis.

     Dans la rencontre le président Xi Jinping a souligné : “La Chine et les États-Unis devraient être partenaires et amis. C’est ce que nous a enseigné l’Histoire et ce dont la réalité a besoin”. La position des États-Unis est démontrée par le fait que, quelques minutes avant la rencontre avec Xi Jinping, Trump a déclaré avoir ordonné au Pentagone de lancer des tests sur les armes nucléaires ”sur base paritaire” avec la Chine et la Russie. En réalité la Chine n’a plus testé d’armes nucléaires depuis 1996 et la Russie ne les a plus testées depuis 1990. Et bien que les États-Unis n’aient jamais ratifié le Traité sur la mise au ban totale des armes nucléaires, qui interdit la détonation de ces armes, les présidents du passé s’en sont tenus au Traité.

     Sur Truth Social, Trump a affirmé que Pékin est actuellement au troisième poste pour le nombre d’armes nucléaires par rapport à Russie et États-Unis, mais que “d’ici cinq ans il sera à parité avec nous”. Trump ne dit pas que la Chine a gardé pendant des décennies un arsenal nucléaire limité, formé en majeure partie d’armes défensives à moyenne portée ne pouvant pas atteindre les États-Unis, et qu’elle a entrepris la production d’armes nucléaires à longue portée après que les États-Unis ont de façon menaçante déployé des armes nucléaires au bord de son territoire.

     En même temps Trump a donné le feu vert à la Corée du Sud pour la construction d’un sous-marin à propulsion nucléaire, qui pourra être armé de missiles nucléaires. Le sous-marin sera construit aux États-Unis dans un chantier naval acheté par une société sud-coréenne en 2024. L’Australie aussi, à travers l’accord AUKUS avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, pourra se doter de sous-marins d’attaque nucléaire clairement dirigés contre la Chine et la Russie. En Europe l’Ukraine est en train de recevoir, par l’intermédiaire de l’OTAN sous commandement USA, des armes avec une portée de plus en plus grande en mesure de frapper des objectifs en profondeur dans le territoire russe. Dans peu de temps des armes de ce type pourront être fabriquées directement en Ukraine à travers des accords de “production conjointe” avec des industries guerrières de l’OTAN. L’Ukraine pourra ainsi avoir des armes à double capacité conventionnelle et nucléaire dirigées contre la Russie.
    Il ne faut pas s’étonner que, dans une telle situation, la Russie soit en train de produire et tester des vecteurs nucléaires de nouvelle conception : le missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik, capable de frapper des objectifs hautement protégés à n’importe quelle distance, et le véhicule sous-marin à propulsion nucléaire Poseidon, capable d’atteindre de façon autonome les côtes ennemies et de provoquer un tsunami radioactif avec l’explosion sous-marine d’une tête nucléaire de grande puissance. Une arme analogue au Poseidon russe est probablement en train d’être produite aussi par la Chine.  

Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo de vendredi 31 octobre 2025 sur la chaîne TV italienne Byoblu
https://www.byoblu.com/2025/10/31/la-politica-delle-cannoniere-nucleari-grandangolo-pangea

Source : M-A P.

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