Par Kader Tahri

Alors que le monde célèbre la libération des otages israéliens, plus de 9 000 Palestiniens restent enfermés dans les prisons israéliennes, dans l’indifférence générale.
Torture, privations, isolement : derrière les murs, une tragédie humaine se joue, loin des caméras et du regard des puissants.
Leur crime ? Être Palestinien, souvent sans accusation, parfois pour un post sur les réseaux sociaux, un drapeau brandi ou une simple appartenance politique.

Une captivité de masse, banalisée depuis des décennies

Aujourd’hui, plus de 3 500 prisonniers palestiniens sont détenus sous le régime de la “détention administrative”, une procédure qui permet d’enfermer sans procès ni chef d’accusation, renouvelable indéfiniment sur la base de “preuves secrètes”.
Ces pratiques bafouent le droit international et constituent une violation flagrante des conventions de Genève.

Les témoignages recueillis par des ONG et d’anciens détenus sont accablants : cellules surpeuplées, nourriture réduite à quelques cuillerées de riz, soins médicaux refusés, isolement prolongé, violences physiques quotidiennes.

Depuis 2023, ces abus se sont encore intensifiés sous la politique du ministre israélien Itamar Ben-Gvir, qui revendique publiquement le durcissement des conditions de détention.
La souffrance des prisonniers palestiniens est devenue un instrument de domination.

L’hypocrisie du monde libre 

Ce qui choque autant que ces violences, c’est le silence.
Les capitales occidentales, si promptes à brandir le droit international ailleurs, détournent le regard ici. Les grands médias évoquent la détention palestinienne uniquement lorsqu’elle entre dans un échange de prisonniers, réduisant des milliers de vies à de simples chiffres.
Cette hiérarchie des émotions et des droits nourrit un système d’impunité où Israël continue de violer le droit sans crainte de sanction.

Les milliers de Palestiniens détenus arbitrairement depuis octobre 2023 en vertu de la loi israélienne sur la « détention des combattants illégaux », promulguée en décembre de la même année, ont subi des attaques de chiens, des coups et des agressions sexuelles. En août de la même année, l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem a publié son rapport « Bienvenue en enfer » , confirmant « le recours systématique, généralisé et prolongé à la torture ».…

Des experts mandatés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Human Rights Watch et Amnesty International ont également recueilli de nombreux témoignages faisant état de détenus enfermés dans des cages ou attachés à des lits, nus ou portant des couches. Ils sont également soumis à des techniques de privation sensorielle et privés de soins médicaux, de sommeil, de nourriture et d’eau. Ils sont également suspendus au plafond, soumis au waterboarding, brûlés avec des cigarettes ou des décharges électriques, notamment sur les parties génitales

Les prisonniers palestiniens ne demandent pas la compassion, mais la justice.
Ils exigent le respect des droits fondamentaux que tout État doit garantir :
le droit à un procès équitable, à la santé, à la dignité.

Il est temps d’exiger : la fin immédiate de la détention administrative, l’accès humanitaire et juridique aux prisons israéliennes, et une enquête internationale indépendante sur les violations des droits humains.

Depuis 1967, près d’un million de Palestiniens ont connu la prison israélienne. Cette réalité n’est pas une exception : c’est un système. Et tant que ce système perdurera dans le silence, aucune paix durable ne sera possible.

Ce texte n’est pas un appel à la compassion, mais à la responsabilité.
Tant que le droit international sera appliqué à géométrie variable, aucune paix ne sera durable.
A mon tour je brise le silence pour défendons la dignité et rendre  visibles les oubliés des   geôles israéliennes. Le monde les ignore, les médias les effacent, la justice les abandonne.
Mais leur silence résonne comme un cri : le droit n’a pas de frontières, la dignité non plus.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet                                                                                     « Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »  https://kadertahri.blogspot.com/

Source : auteur

Notre dossier Palestine
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