Le thème de cette édition est : « Le monde polycentrique : mode d’emploi ».
Points principaux :
• Le rapport annuel du Club Valdaï est cette fois consacré à la question d’un monde multipolaire et polycentrique. Ce sujet est à l’ordre du jour depuis longtemps, mais il requiert aujourd’hui une attention particulière.
• J’essaierai de répondre à la question suivante : quelles sont les particularités de la situation actuelle ?
Premièrement, il s’agit d’un espace beaucoup plus ouvert, voire créatif, en matière de politique étrangère.
Deuxièmement, cet espace multipolaire est extrêmement dynamique. Les changements sont rapides, parfois soudains, pouvant survenir du jour au lendemain.
Troisièmement, ce qui est important, c’est que cet espace est beaucoup plus démocratique. Il ouvre la voie à un grand nombre d’acteurs politiques et économiques.
Quatrièmement, les spécificités culturelles, historiques et civilisationnelles des différents pays jouent désormais un rôle central. Il est nécessaire de rechercher des points de contact et des convergences d’intérêts.
Cinquièmement, toute décision ne peut être adoptée que sur la base des accords acceptables pour toutes les parties concernées, ou du moins pour leur grande majorité.
Enfin, les opportunités et les risques d’un monde multipolaire sont indissociables.
L’affaiblissement du diktat propre à la période précédente et l’élargissement de l’espace de liberté pour tous constituent, bien sûr, des évolutions positives. Mais, dans de telles conditions, trouver et maintenir l’équilibre, fragile par nature, devient beaucoup plus difficile — ce qui représente en soi un risque considérable.
• Les relations internationales connaissent une transformation radicale. Paradoxalement, la multipolarité est devenue la conséquence directe des tentatives visant à établir et maintenir l’hégémonie mondiale. Elle est la réponse du système international — et de l’histoire elle-même — à la volonté obsessionnelle de placer tous les pays dans une hiérarchie unique, dominée par l’Occident.
Les pays occidentaux n’ont pas résisté à la tentation du pouvoir absolu.
Certains se considéraient avec arrogance comme investis du droit de donner des leçons au reste du monde.
D’autres préféraient jouer le jeu des puissants, acceptant de n’être que des instruments dociles de marchandage et de troc, afin d’éviter des ennuis et de recevoir en retour un petit « bonus » — modeste mais garanti. Ce type de politiciens demeure encore nombreux dans la vieille Europe.
Quant à ceux qui osaient s’opposer, défendre leurs intérêts, leurs droits, leurs opinions, ils étaient considérés, au mieux, comme des originaux. On leur faisait comprendre : « Vous n’y parviendrez pas, résignez-vous. Face à notre puissance, vous n’êtes rien, des moins que rien. »
Et ceux qui résistaient le plus fermement étaient « rééduqués » sans la moindre gêne par ces prétendus maîtres du monde, histoire de montrer à tous que toute contestation était inutile.
Mais cela n’a mené à rien de bon.
Aucun des grands problèmes mondiaux n’a été résolu – bien au contraire, de nouveaux défis ne cessent d’apparaître.
Source : Ambassade de Russie
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