Rapport du CPI
Centre palestinien d’information
Au milieu des décombres des maisons détruites à Shuja’iyya et des tentes des déplacés à Mawasi Khan Yunis, une seule voix s’élève : celle du rejet catégorique du dernier plan sioniste-américain. Les habitants, qui ont payé un lourd tribut en termes de vies humaines et de maisons détruites, voient dans ce plan une tentative d’embellir le blocus et de poursuivre l’extermination, et non de mettre fin à l’occupation.
Contexte du plan
Le plan présenté par Trump, avec le soutien du sioniste Netanyahu, repose sur vingt points, dont les plus importants sont le cessez-le-feu, la restitution des otages sionistes, le désarmement du Hamas et la gestion internationale de la bande de Gaza par un « conseil de paix » composé de personnalités étrangères, avant un retrait progressif de l’armée génocidaire de l’entité assorti de garanties de sécurité strictes.
Mais pour les Gazaouis, ces points ressemblent à une nouvelle tutelle qui ignore leur revendication la plus importante : la liberté et la souveraineté.
La voix de Gaza : « Nous ne sommes pas un projet international »
Oum Sami al-Haddad, 47 ans, est assise devant une petite tente dans le camp de Nuseirat. Elle possédait une maison de trois étages qui a été bombardée au début de la guerre, et elle a perdu son fils aîné Sami, 19 ans, sous les décombres. Elle tient une photo palie de lui et dit : « Ma maison était le refuge de ma grande famille. Nous nous y réunissions tous les vendredis, et mon fils Sami rêvait de poursuivre ses études d’ingénieur. Aujourd’hui, il ne reste plus rien… Ni maison, ni fils. Et maintenant, ils viennent nous dire de rendre les armes et d’accepter un conseil international qui nous gouverne ?! Nous ne sommes pas à vendre. Elle déclare:« Mes enfants ont été tués, ma maison a disparu »
« Le sang de nos enfants n’était pas à vendre, nous n’accepterons pas de vivre sous une nouvelle tutelle », Oum Sami al-Haddad.
Oum Sami estime que le plan « consacre davantage l’occupation qu’il ne la met fin » et conclut avec fermeté : « Nous voulons vivre dans la dignité, dans notre pays et avec nos droits. Pas avec des décisions prises dans des capitales lointaines ».
Mon avenir est incertain
Assis sur son vélo délabré dans la rue Al-Wihda, Mahmoud Salim, 22 ans, étudiant universitaire qui n’a pas terminé son dernier semestre, tente de s’adapter à une nouvelle réalité : sa maison est partiellement détruite et son père est au chômage depuis des années à cause du blocus.
Il raconte : « J’étudiais l’ingénierie informatique. Mon rêve était de travailler et de bâtir mon avenir. Aujourd’hui, je fais n’importe quel petit boulot pour manger et survivre. Tous nos rêves se sont envolés. »
À propos du plan, il ajoute : « Ils veulent parler d’un conseil international et de technocrates ? Cela signifie qu’au lieu d’être libres, nous serons gouvernés par des puissances étrangères ! Ce n’est pas une solution. La solution, c’est de vivre librement, d’étudier, de voyager, de travailler. Je ne veux pas d’aide tous les jours, je veux une chance de vivre. »
Sanaa Al-Barai « Mère d’enfants sans enfance »
Au marché populaire de Deir Al-Balah, Sanaa Al-Barai, 35 ans, se déplace entre les étals pour acheter ce qu’elle peut à ses cinq enfants. Sa petite maison a été réduite en ruines et elle vit aujourd’hui dans une école qui abrite des centaines de personnes déplacées.
Les yeux fatigués, elle déclare : « Chaque jour, je me réveille et je dis à mes enfants : soyez patients, demain sera meilleur. Mais quel lendemain ?! Leur vie n’est que peur et déracinement. Mon petit garçon a six ans, il ne sait pas ce qu’est un foyer sûr. Il a passé toute sa vie entre la guerre et le siège. »
À propos du plan, elle commente : « Si le monde veut nous aider, qu’il nous aide à reconstruire nos maisons et à retrouver une vie normale. Qu’il n’envoie pas des gens de l’extérieur pour nous gouverner. Nous avons des droits, nous avons une patrie.
« nous n’accepterons pas d’être réduits à un simple projet international. »Sanaa Al-Barai
Cheikh Ibrahim Matar – « Le problème est politique, et non humanitaire »
Cheikh Ibrahim Matar se tient devant une petite mosquée partiellement détruite dans le camp de Deir al-Balah. Il affirme que le plan tente de présenter la question comme un problème uniquement humanitaire : « La paix véritable ne passe pas seulement par un cessez-le-feu ou l’acheminement de l’aide humanitaire. La question est politique, et son essence est l’occupation. Toute initiative qui ne donne pas aux Palestiniens le droit de créer leur propre État indépendant est une perte de temps. Il ajoute : « Ils veulent une Gaza sans armes, sans dignité, sans souveraineté.
« Ce n’est pas la paix, c’est la perpétuation de l’injustice » Cheikh Ibrahim Matar.
« Des paroles libres parmi les décombres »
Le jeune Wissam Qishta, qui a perdu son frère dans un bombardement qui a détruit la maison familiale à Khan Yunis, déclare : « Ils nous demandent d’accepter de vivre sous tutelle internationale. Mais nous n’avons pas payé le prix du sang et de la destruction pour être traités comme un dossier international. Nous sommes un peuple qui veut la liberté, pas une administration provisoire.
« le début d’une occupation sous une nouvelle forme. » Wissam Qishta.
Au milieu de cette tragédie, toute initiative qui ne met pas fin à l’occupation est considérée comme un « embellissement de la catastrophe » et non comme une voie vers le salut.
Gaza fait entendre sa voix
Du nord au sud de la bande de Gaza, les Gazaouis s’expriment d’une seule voix : « Non à la tutelle, oui à la liberté ».
Alors que le monde propose des « plans sur papier », les habitants de Gaza continuent de s’accrocher à ce qu’ils considèrent comme des principes fondamentaux non négociables : la liberté, la souveraineté et le droit à l’autodétermination.
Source : CPI
https://french.palinfo.com/…
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