© UNICEF/Rawan Eleyan.
Jana, 9 ans, sur son lit d’hôpital à Gaza-ville, le 25 août 2025, aux côtés de sa mère, Nesma.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Jana, 9 ans, est morte de faim à Gaza. Son corps décharné, dont les photos avaient bouleversé le monde, n’a pas résisté. Sa mère, Nesma, l’avait pourtant veillée des semaines durant, luttant contre l’inéluctable. Mais la jeune fille, devenue le symbole de l’abandon de l’enclave par la communauté internationale, est décédée mercredi des suites de complications liées à une malnutrition aiguë.

La nouvelle de sa mort a été annoncée sur les réseaux sociaux par Tess Ingram, porte-parole de l’UNICEF, qui avait rencontré cette fillette originaire de Gaza-ville, dans le nord de la bande, à plusieurs reprises depuis l’an dernier. « Cela n’aurait pas dû être la vie de Jana », a déploré l’humanitaire, la voix nouée par l’émotion, dans un message vidéo.

Son sort illustre une réalité plus vaste. Selon l’agence onusienne chargée de la protection de l’enfance, tous les enfants de moins de cinq ans dans l’enclave palestinienne sont désormais sous-alimentés. En juillet, 13.000 d’entre eux souffraient de malnutrition aiguë, soit une hausse de plus de 500 % depuis le début de l’année.

En 2024 déjà, les équipes de l’UNICEF étaient parvenues à faire évacuer Jana, alors gravement malnutrie, vers le sud de Gaza, où un traitement lui avait permis de reprendre des forces.

À la faveur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, en début d’année, la famille avait pu rentrer dans le nord du territoire, à l’instar de dizaine de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre, depuis le 7 octobre 2023. 

Mais avec la reprise des hostilités au printemps et le blocus humanitaire israélien, la faim est revenue. En août, l’ONU a officiellement reconnu l’état de famine à Gaza-ville et dans ses environs.

Durant cette période de forte chaleur, la sœur cadette de Jana, âgée de deux ans à peine, est morte de malnutrition. Jana, elle, s’est affaiblie de jour en jour, au point de devoir à nouveau être hospitalisée à l’hôpital Kamal Adwan.

C’est là, entre la vie et la mort, que Tess Ingram l’avait retrouvé à la fin du mois d’août. « C’est une honte pour le monde entier », pouvait-on l’entendre dire au chevet de la fillette, dans une vidéo diffusée sur X par l’UNICEF.

Mercredi, la porte-parole a de nouveau laissé éclater sa colère face aux « souffrances endurées par cette petite fille, à cause de décisions délibérées visant à restreindre l’entrée de nourriture dans la bande de Gaza ». Pour Mme Ingram, la responsabilité de sa mort ne revient pas seulement à Israël, mais à la communauté internationale dans son entier, qui n’a pas su intervenir à temps. « Le monde a abandonné Jana à plusieurs reprises », a-t-elle lancé.

Dans Gaza-ville, l’histoire de Jana se répète. Les centres de nutrition ferment les uns après les autres. Les hôpitaux débordent, incapables de répondre à l’afflux d’enfants squelettiques, en proie à la faim ou blessés par les bombardements. 

Au total, 151 enfants sont morts de malnutrition aiguë dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, la plupart cette année. Selon les autorités locales et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 15.600 personnes dans l’enclave sont dans l’attente d’une évacuation médicale. 

Les prières et démarches de leurs proches, tout comme celles de Nesma, se heurtent à des murailles administratives et au silence diplomatique. « Aucun pays n’a pris l’initiative et n’a été en mesure de faire sortir Jana de la bande de Gaza », a déploré Tess Ingram. 

Une chose est sûre : en l’absence d’une mobilisation internationale, d’autres enfants de Gaza connaîtront le même sort.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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