© UNICEF/Abed Zagout.
Des enfants attendent de recevoir de la nourriture dans la ville de Rafah, au sud de Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Après la publication lundi par la Maison Blanche du « plan du Président Trump pour mettre fin au conflit à Gaza », les agences humanitaires des Nations Unies se disent prêtes à jouer leur partition en inondant l’enclave palestinienne d’aide dès que toutes les restrictions seront levées.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué l’annonce faite par le Président américain, visant à instaurer un cessez-le-feu et une paix durable à Gaza et dans la région.
Il a également salué « le rôle important des États arabes et musulmans dans cette démarche » et jugé qu’il était désormais crucial que toutes les parties s’engagent en faveur d’un accord et de sa mise en œuvre.

© UNICEF/Eyad El Baba. Un jeune garçon marche dans les décombres de sa maison à Al Nusirat, à Gaza.
Atténuer les souffrances
« Le Secrétaire général réaffirme que notre priorité doit être d’atténuer les immenses souffrances causées par ce conflit. Il réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent, à un accès humanitaire sans entrave à Gaza et à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, et il espère que cela créera les conditions nécessaires à la réalisation de la solution à deux États » (israélien et palestinien), a dit son porte-parole adjoint, Farhan Haq, dans une déclaration à la presse.
« Les Nations Unies restent résolues à soutenir tous les efforts visant à promouvoir la paix, la stabilité et un avenir plus prometteur pour les peuples de Palestine et d’Israël et dans toute la région ».
Gaza : "Le plan du Président Trump ouvre de nouvelles possibilités pour apporter l'aide necessaire et pour le retour des otages
Nous sommes prêts et impatients d'œuvrer, de manière concrète et respectueuse des principes, pour saisir cette occasion" – @UNReliefChief@UNOCHA https://t.co/E9rVqVAlEw
— ONU Info (@ONUinfo) September 30, 2025
Lundi, le chef des affaires humanitaires de l’ONU a estimé que le plan américain ouvrait « de nouvelles possibilités » pour livrer l’aide nécessaire dont les civils ont désespérément besoin.
« Nous sommes prêts et impatients de travailler, de manière pratique et fondée sur des principes, pour saisir cette occasion de paix », a réagi sur X, Tom Fletcher.
Mardi, à Genève, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a affirmé devant la presse que « l’ONU et ses agences humanitaires, comme nous l’avons fait depuis le premier jour, sont prêtes et capables d’augmenter les livraisons d’aide à Gaza dès que l’occasion se présentera et que la sécurité sera assurée »,
L’aide est stockée et disponible
En ce qui concerne le volume de l’aide prête à être acheminée, les agences onusiennes ont réitéré ce qu’elles ne cessent de répéter depuis deux ans : l’aide est prête et disponible pour être acheminée par diverses agences, et ce depuis longtemps.
« Nous avons insisté sur ce point, à savoir qu’elle est stockée et disponible dans la région pour être acheminée, et qu’elle a bien sûr été payée par les donateurs qui attendent de nous que nous la distribuions aux personnes dans le besoin », a dit M. Laerke.
Dans le détail, les rapports des médias montrent que la feuille de route de Washington prévoit un arrêt immédiat de la guerre à Gaza, accompagné d’un retrait par étapes des forces israéliennes et une libération des otages dans les 72 heures suivant le feu vert d’Israël.
C’est le point 8 qui aborde la question humanitaire. Selon Washington, « l’entrée de l’aide et sa distribution dans la bande de Gaza s’effectueront sans ingérence des deux parties, par les Nations Unies et ses agences, ainsi que le Croissant-Rouge et d’autres institutions internationales non associées à l’une ou l’autre des parties ».
Le document note que « l’ouverture du passage de Rafah [dans le sud de l’enclave] dans les deux directions sera soumise au même mécanisme mis en œuvre dans le cadre de l’accord du 19 janvier 2025 ».
Retards et obstacles
En attendant, les retards et les obstacles aux mouvements humanitaires persistent, notamment pour les missions entre le sud et le nord de Gaza. Les convois approuvés prennent encore des heures à accomplir et les équipes sont contraintes d’emprunter des routes souvent encombrées.
Entre le 17 et le 23 septembre, sur 94 tentatives de coordination des mouvements prévus avec les autorités israéliennes, 35 ont été facilitées (37 %), 13 ont été entravées (14 %), 30 ont été refusées (32 %) et 16 ont dû être annulées pour des raisons logistiques ou de sécurité (17 %).
De plus, entre le 1er et le 22 septembre, plus de 1.000 camions d’aide humanitaire ont été interceptés pendant leur transit à Gaza, « soit pacifiquement par des civils désespérés, soit par la force par des criminels armés ». Ces incidents ont représenté 73 % de toutes les fournitures collectées jusqu’à présent en septembre, ce qui a considérablement compromis la livraison de l’aide humanitaire.

Nations Unies. Des milliers de Palestiniens en quête d’aide arrivent du point de passage israélien de Zikim,
dans le nord de Gaza (photo d’archives).
Fermeture du point de passage de Zikim
Comme pour aggraver les choses, les voies d’approvisionnement sont devenues « imprévisibles » en raison notamment de la fermeture continue du point de passage de Zikim depuis le 12 septembre, de la suspension du transport de marchandises depuis la Jordanie à la suite d’un incident sécuritaire survenu au pont Allenby le 18 septembre.
« La nourriture et l’aide sont disponibles aux frontières de Gaza, mais sans accès, elles ne peuvent atteindre ceux qui en ont le plus besoin », déplore le Programme alimentaire mondial (PAM), soulignant étudier d’autres itinéraires vers le nord, notamment via Karni.
Malgré les graves contraintes d’accès, l’insécurité et les incidents de pillage le long des convois du PAM, l’agence a transporté plus de 46.000 tonnes de nourriture, soit un tiers de l’ensemble des cargaisons humanitaires entrant à Gaza entre juillet et septembre, avec une moyenne de près de 100 camions par jour (800 tonnes).
Plus de 658.000 repas ont été préparés et distribués dimanche dernier par 18 partenaires dans 137 cuisines.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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