Par Manlio Dinucci
La prédominance mondiale que les Etats-Unis, plus grande puissance de l’Occident, veulent maintenir à tout prix, viole les plus élémentaires normes du droit international : l’Administration Trump a révoqué les visas des représentants de l’Etat de Palestine, en les empêchant de participer à l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre. Cette prétention de domination suscite une opposition croissante de la part du Sud Global. Ce que confirme l’avertissement lancé par la Chine avec la plus grande parade militaire à Pékin.
L’Administration Trump ne permettra pas que les représentants de l’Etat de Palestine participent à l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre. Le Secrétaire d’Etat Marco Rubio leur a en effet refusé les visas d’entrée aux Etats-Unis pour accéder au quartier général de l’ONU à New York. Ce faisant les Etats-Unis violent l’accord signé en 1947 avec les Nations Unies, qui à l’Article IV stipule : “Les Etats-Unis n’imposeront aucun empêchement au transit de ou vers le siège central des Nations Unies à New York à des membres et fonctionnaires de l’ONU”. En violant cet accord l’Administration Trump s’arroge de fait le droit de décider quels Etats membres peuvent et lesquels ne peuvent pas participer aux travaux des Nations unies. Dont fait partie l’Etat de Palestine, déjà reconnu par 147 des 193 Etats membres des Nations Unies, mais privé du droit de vote à cause du veto étasunien au Conseil de Sécurité.
Le communiqué officiel du Département d’Etat déclare que l’Administration Trump a révoqué les visas des membres de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP) et de l’Autorité Palestinienne (AP), en vue de la prochaine Assemblée Générale des Nations Unies, “dans l’intérêt de notre sécurité nationale” car “l’OLP et l’AP sont responsables d’avoir compromis les perspectives de paix à travers leurs recours à la Cour Internationale de Justice de l’ONU pour obtenir la reconnaissance unilatérale d’un hypothétique Etat palestinien”. En outre l’Administration Trump a annoncé la suspension des visas à tous les titulaires de passeport palestinien, en les empêchant d’entrer aux Etats-Unis pour des soins médicaux, fréquentation universitaire, visites à des parents et activités commerciales. Simultanément l’Administration Trump a annoncé qu’elle est en train d’étudier le “plan après-guerre pour Gaza”: celui-ci prévoit le “transfert volontaire”de toute la population palestinienne pour transformer Gaza en une luxueuse “Riviera du Moyen-Orient”. Ainsi, pendant qu’Israël poursuit le génocide des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, les Etats-Unis démantèlent les fondements de l’Etat de Palestine.
La prédominance mondiale que les Etats-Unis, plus grande puissance de l’Occident, veulent maintenir à tous prix en violant les plus élémentaires nomes du droit international suscite une opposition croissante de la part du Sud Global. C’est ce que confirme la rencontre de l’Organisation de coopération de Shanghai, dont sont membres Chine, Russie, Biélorussie, Iran, Inde, Pakistan, Kazakstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, et à quoi participent divers autres pays. Dans la réunion qui s’est tenue en Chine, le président Xi a rappelé les principes de base: “En premier lieu nous devons respecter le principe de l’égalité souveraine. Nous devons soutenir que tous les pays, indépendamment de leurs dimensions, de leur force et de leur richesse, sont participants, décideurs et bénéficiaires égaux dans la gouvernance globale. Nous devons promouvoir une majeure démocratie dans les relations internationales et augmenter la représentation et la voix des pays en voie de développement.”
La réaction étasunienne ne laisse pas de doute. Dans un récent discours à Singapour, le Secrétaire à la Défense Pete Hegseth a déclaré : “Nous sommes en train de doter les combattants américains des capacités les plus avancées afin de rester la force militaire la plus forte et la plus létale. Nous sommes en train de nous réorienter vers la dissuasion de l’agression de la part de la Chine communiste. Il doit être clair pour tous que Pékin se prépare de façon crédible à recourir potentiellement à la force militaire pour altérer l’équilibre de pouvoir dans l’Indo-Pacifique. Si la dissuasion échoue, nous sommes prêts à faire ce que le Département de la Défense sait faire de mieux : combattre et vaincre, de façon décisive.” Sur ce fond se place la parade militaire avec laquelle a été célébré à Pékin, le 3 septembre, le 80eme Anniversaire de la Victoire de la Guerre de Résistance menée par la Chine contre l’invasion japonaise de 1937 à 1945. Avec sa Résistance, payée de plus de 35 millions de morts et d’énormes souffrances, la Chine contribua de façon déterminante à la défaite du Japon. Puis, de 1945 à 1949, elle dut combattre contre le Kuomintang de Chiang Kai-shek financé et armé par les Etats-Unis, faisant suite au Japon, pour faire de la Chine leur propre colonie. Les armements avancés montrés dans la parade militaire du 3 septembre constituent un avertissement que la Chine ne cherche pas la guerre mais que si elle est agressée, elle est prête à la guerre.
Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo Pangea de vendredi 5 septembre 2025 sur le chaîne TV italienne Byoblu
https://www.byoblu.com/2025/09/05/lavvertimento-della-cina-pangea-grandangolo
Source : M-A P.
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