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Alors qu’Israël s’apprête à prendre le contrôle de la ville de Gaza, la situation des habitants ne cesse d’empirer.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Alors qu’Israël s’apprête à mettre à exécution son plan de prise de contrôle de la ville de Gaza, le Secrétaire général de l’ONU hausse le ton, jugeant qu’une telle opération entraînerait « inévitablement » des pertes humaines et des destructions supplémentaires.

« Il est essentiel de parvenir immédiatement à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération inconditionnelle de tous les otages », a insisté jeudi António Guterres depuis Yokohama, au Japon, où il participait à une conférence internationale sur le développement de l’Afrique.

Selon la presse, l’armée israélienne a désormais encerclé la métropole palestinienne, dans le nord de l’enclave. Le ministre de la défense du pays, Israël Katz, aurait approuvé un plan de conquête de la ville, qui était jusqu’à récemment la plus peuplée de Palestine, avant que l’offensive militaire des derniers mois ne provoque le déplacement de la majeure partie de sa population. Israël aurait également ordonné le rappel de 60.000 réservistes pour mener à bien son opération, qui devrait se prolonger de plusieurs mois, jusqu’en 2026.

Sur le terrain, la situation humanitaire s’aggrave d’heure en heure. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les ordres d’évacuation et les bombardements massifs confinent la population dans des zones toujours plus réduites, transformant les hôpitaux en antichambres du chaos.

L’agence rapporte que les deux principaux établissements de la ville de Gaza, Al-Shifa et Al-Ahli, fonctionnent à « environ 300 % de leur capacité, avec un afflux constant de blessés souffrant de traumatismes complexes ». L’hôpital Al-Ahli, en particulier, de même que la Patient Friends Association, un autre centre de santé majeur de la ville, sont situés dans la zone d’évacuation définie par l’armée israélienne. Sans protection, l’OMS craint que les deux établissements ne soient prochainement mis hors service, ce qui aurait des conséquences catastrophiques pour la prise en charge des patients.

Le matériel médical, déjà rare, s’épuise à vue d’œil. Sans un flux « soutenu, sans entrave et accru » de l’aide sanitaire, prévient l’OMS, le système hospitalier de Gaza pourrait très prochainement s’effondrer.

À l’heure où la plupart des écoliers dans le monde se prépare pour la rentrée des classes, les enfants de Gaza, eux, seront privés d’écoles pour la troisième année consécutive depuis le lancement de l’offensive de Tel Aviv contre le Hamas, au lendemain de l’attaque terroriste meurtrière du groupe en Israël, le 7 octobre 2023. 

L’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, alerte sur les effets dramatiques de cette situation sur le long terme. « Au lieu d’apprendre, les enfants passent leur temps à chercher de l’eau et de la nourriture », déplore l’agence sur X. 

Près de 90 % des bâtiments scolaires ont été endommagés depuis le début de la guerre et une génération entière est menacée d’être sacrifiée.

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Des Palestiniens attendent de la nourriture près d’une cuisine communautaire, dans l’ouest de la ville de Gaza.

Parallèlement, la famine continue de se propager dans l’enclave. Selon de nouvelles données publiées jeudi par l’UNRWA, près d’un enfant gazaouis sur trois souffre désormais de malnutrition, soit six fois plus qu’avant la rupture du cessez-le-feu. « Il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, mais bien d’une famine d’origine humaine et qui aurait pu être évitée », dénonce Philippe Lazzarini, le chef de l’agence, sur les réseaux sociaux.

Près de 100.000 enfants de moins de cinq ans ont été examinés depuis mars par son agence, qui constate une progression de la malnutrition aiguë à une vitesse alarmante. 

Pendant ce temps, les entrepôts de l’ONU en Égypte et en Jordanie regorgent d’aide, bloquée aux frontières par Israël, dont le blocus humanitaire plus ou moins total dure depuis plus de cinq mois.

Depuis la mise en place par Israël, le 27 mai, d’un système de distribution d’aide militarisé, au moins 1.889 Palestiniens ont été tués alors qu’ils cherchaient à se procurer de la nourriture, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. La majorité des victimes auraient été tuées par l’armée israélienne à proximité des sites de distribution officiels ou le long des routes d’approvisionnement humanitaire. 

Face à l’effondrement du quotidien, le travail des enfants se banalise. Entre juillet et mi-août, les partenaires de l’ONU ont constaté une hausse marquée des « activités dangereuses » : collecte de gravats, vente ambulante, travail informel sur les marchés. La mendicité des femmes et des mineux ezt également en forte hausse.

Au milieu du chaos, la réponse humanitaire continue d’être entravée par Israël : pénurie de carburant, personnel épuisé, accès restreint, fournitures bloquées. Même la distribution de bracelets d’identité, conçus pour éviter les séparations familiales lors des déplacements, a presque cessé, faute de stocks.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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