UN News. Un enfant palestinien allongé sur un lit d’hôpital à Gaza
Par ONU Info
Source : ONU Info
« On a dû lui amputer une jambe et insérer des plaques métalliques dans l’autre, qui était fracturée. Elle souffre terriblement ». À l’hôpital Al-Shifa de Gaza, une petite fille, Maryam Abu Alba, pleure de douleur. « La maison du voisin a été bombardée, et leur maison a été touchée », raconte sa grand-mère.
Gaza compte désormais le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde.
La population civile est durement touchée par la guerre qui continue sans relâche. Les frappes aériennes et les tirs israéliens à proximité des centres d’aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par les États-Unis et Israël, ont entraîné une augmentation des décès et des blessures conduisant à des amputations.
Nulle part où aller
A Al-Shifa, le jeune Mohammad Hassan regarde sa jambe gauche lourdement bandée et le moignon où se trouvait autrefois à son pied.
« J’allais acheter des falafels », raconte-t-il. « Sur le chemin du retour, j’ai levé les yeux et j’ai vu une roquette se diriger vers moi. J’ai essayé de courir, mais c’était trop rapide. Je me suis retrouvé plaqué contre le mur, et mon pied a été arraché. Puis quelqu’un m’a soulevé et emmené à cet hôpital ».

UN News. Mohammad Hassan est assis sur un lit d’hôpital à Gaza après que sa jambe gauche
a été amputée par une frappe.
Abattu à la recherche de nourriture
En mai, la Fondation humanitaire de Gaza a pris en charge la distribution de l’aide à Gaza, contournant les itinéraires établis et réduisant considérablement le nombre de points de distribution à une poignée de centres fortifiés, une politique critiquée par l’ONU et les ONG partenaires.
Lundi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a qualifié les tentatives d’accès à ces sites de « poursuites mortelles ». Des milliers de Palestiniens ont été tués ou blessés depuis mai alors qu’ils cherchaient de la nourriture.
Lorsque la Fondation a commencé ses opérations, Ibrahim Abdel Nabi était l’un des nombreux Palestiniens à se rendre dans ces centres dans l’espoir de trouver des provisions indispensables pour leurs familles.
Dans sa tente, dans un site de déplacés du quartier côtier d’Al-Mawasi à Khan Younis, M. Nabi, entouré de sa femme et de ses enfants, explique comment le voyage s’est terminé par un désastre et des blessures qui ont bouleversé sa vie.
« On nous a dit que la Fondation humanitaire de Gaza avait ouvert ses portes pour distribuer de l’aide. À mon arrivée dans le quartier d’Al-Alam, à l’ouest de Rafah, j’ai été touché par une balle explosive à la jambe. J’ai saigné pendant environ une heure et demie, et personne n’est venu à mon secours. Ils cherchaient tous de la nourriture pour leurs enfants ».
Finalement, un groupe de personnes est venu à son secours et l’a emmené à l’hôpital de la Croix-Rouge voisin.
« J’y suis resté environ un mois et demi, subissant une douzaine d’opérations. J’ai souffert de malnutrition et j’ai perdu beaucoup de sang. L’infection s’est propagée et une partie de ma jambe a dû être amputée ».

UN News. Ibrahim Abdel Nabi, un Palestinien déplacé à Gaza, assis sur une chaise tandis que sa femme l’aide à ajuster la prothèse faite main.
« J’ai fabriqué ma prothèse »
Alors que M. Nabi tentait de se rétablir, il savait que sa famille manquait encore de nourriture. Malgré la douleur, il a décidé de fabriquer une prothèse simple avec les matériaux qu’il a pu trouver pour lui permettre de se remettre sur pied et de tenter à nouveau de trouver de la nourriture et de l’eau.
« La prothèse me blesse la jambe », dit-il. « Elle provoque une inflammation et aggrave la douleur. Nous n’avons ni soins médicaux ni fournitures, mais je l’utiliserai, même si ça fait très mal ».
Tandis qu’il parle, la femme de M. Nabi se met à pleurer. « Si Dieu le veut, nous survivrons à cette épreuve », affirme-t-elle.
M. Nabi se lève avec des béquilles et se dirige vers une tente voisine, où sa femme l’aide à mettre la prothèse rudimentaire.
« Ne te force pas », répète-t-elle sans cesse. « Prends ton temps. Marche lentement ».
Source : ONU Info
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