UN News. Des gens attendent de la nourriture dans une cuisine communautaire dans l’ouest de la ville de Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Alors que la situation à Gaza continue de se détériorer, l’approbation par le gouvernement israélien d’un plan visant à une prise de contrôle militaire complète de l’enclave palestinienne « risque d’ouvrir un nouveau chapitre terrifiant dans ce conflit », a prévenu dimanche un haut responsable de l’ONU lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
Le gouvernement israélien a annoncé le 8 août avoir approuvé un plan pour « vaincre le Hamas », prévoyant notamment le désarmement du Hamas, la libération de tous les otages ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien sur la bande ; et la mise en place d’une administration civile alternative, distincte du Hamas et de l’Autorité palestinienne.
L’armée israélienne se préparerait également à prendre le contrôle de la ville de Gaza, tout en fournissant une aide humanitaire en dehors des zones de combat.
« Il s’agit d’une nouvelle escalade dangereuse du conflit », a dit le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, Miroslav Jenča, devant les membres du Conseil.
Risque d’une nouvelle catastrophe
Il a précisé qu’il disposait de peu d’informations officielles sur les plans militaires d’Israël, mais que, selon les médias israéliens, le gouvernement prévoit le déplacement de tous les civils de la ville de Gaza d’ici le 7 octobre 2025, affectant quelque 800.000 personnes, dont beaucoup étaient déjà déplacées.
« Des rapports indiquent que l’armée israélienne encerclerait ensuite la ville pendant trois mois. Cette période serait suivie de deux mois supplémentaires pour prendre le contrôle des camps du centre de Gaza et débarrasser toute la zone des groupes armés palestiniens », a-t-il indiqué.
Selon lui, si ces plans sont mis en œuvre, « ils risquent de déclencher une nouvelle catastrophe à Gaza, se répercutant sur toute la région et provoquant de nouveaux déplacements forcés, des meurtres et des destructions, aggravant les souffrances insupportables de la population ».
Solution à deux États
Le haut responsable de l’ONU a rappelé la position de l’Organisation : le seul moyen de mettre fin aux immenses souffrances humaines à Gaza est un cessez-le-feu total, immédiat et permanent ; tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition ; Israël doit respecter ses obligations au titre du droit international humanitaire, en permettant l’acheminement rapide, sûr, sans entrave et à grande échelle de l’aide humanitaire à la population ; et les civils, y compris les travailleurs humanitaires et les personnes en quête d’aide, doivent être protégés.
« Il n’existe pas de solution militaire au conflit armé à Gaza ni au conflit israélo-palestinien dans son ensemble. Il n’y aura pas de solution durable sans la fin de l’occupation illégale d’Israël et la réalisation d’une solution viable à deux États. Gaza est, et doit rester, partie intégrante d’un État palestinien », a affirmé M Jenča.
Selon lui, il faut planifier l’avenir de Gaza tout en répondant à l’urgence des développements sur le terrain.
« Nous devons établir des cadres politiques et sécuritaires capables d’atténuer la catastrophe humanitaire à Gaza, d’entamer rapidement le relèvement et la reconstruction, de répondre aux préoccupations légitimes des Israéliens et des Palestiniens en matière de sécurité, et de tracer la voie vers la réalisation d’une solution viable à deux États », a-t-il déclaré.
« Notre objectif ultime reste inchangé : Israël et un État palestinien pleinement indépendant, démocratique, contigu, viable et souverain, dont Gaza fait partie intégrante – vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d’avant 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États ».
Bilan humain de plus en plus lourd
Lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité, un haut responsable humanitaire de l’ONU s’est aussi déclaré extrêmement préoccupé par le bilan humain de plus en plus lourd et qui va encore s’alourdir avec la décision du gouvernement israélien d’élargir ses opérations militaires à Gaza.
Nous avons atteint un moment bien sombre au sein de la communauté humanitaire, a déclaré Ramesh Rajasinghan, Chef de la liaison genevoise du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
La tactique consistant à affamer les gens est tout simplement insupportable et insoutenable, a-t-il dénoncé.
Les Palestiniens de Gaza vivent dans une zone non sécurisée qui représente moins de 14% du territoire et ce, dans des conditions sanitaires abominables.
Le haut responsable a tout de même noté une petite amélioration dans l’acheminement de l’aide, tout en craignant qu’elle ne soit éphémère.
« Laissez-nous travailler et offrez-nous un accès humanitaire prévisible », a-t-il plaidé, en soulignant que dans toute guerre le droit international humanitaire doit être la boussole.
Source : ONU Info
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