Les 30 représentants d’Etat réunis à Bogota, 16 juillet 2025 © Groupe de La Haye
Communiqué de l’AFPS
Depuis 21 mois, Israël commet un génocide à Gaza contre le peuple palestinien, tout en accélérant la colonisation et le nettoyage ethnique dans le territoire palestinien occupé depuis 1967. Le 23 juin, le Conseil de l’Union européenne (UE) a reconnu qu’Israël viole constamment l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël entré en vigueur en 2000, qui conditionne l’accord au respect des droits humains. Un rapport soumis aux ministres européens des Affaires étrangères a mis en lumière 61 violations du droit international et des droits humains par Israël.
Il aurait dû être une évidence que l’UE suspende enfin cet accord, envoyant ainsi un signal fort aux autorités israéliennes. Pourtant, lors de sa réunion du 15 juillet, le Conseil des Affaires étrangères de l’UE a choisi de ne rien décider. Dix mesures possibles pour contraindre Israël à cesser le génocide et les violations des droits palestiniens ont été examinées, sans qu’aucune ne soit retenue. Malgré la pression du mouvement de solidarité international et de certains États membres, l’UE persiste dans son inaction complice.
Face à la gravité des violations du droit par Israël et des souffrances des Palestiniens, la colère est grande, tout comme la déception. Les responsables européens se sont déshonorés et ont condamné les Palestiniens de Gaza à la mort alors qu’ils cherchent comment survivre. En maintenant ses échanges commerciaux préférentiels et en restant silencieuse, l’UE continue de soutenir ces atrocités. Lors d’une conférence de presse, la haute représentante Kaja Kallas a évoqué un accord a minima et sans aucune garantie conclu récemment avec Israël sur l’aide humanitaire à Gaza, le présentant comme un signe positif pour conclure qu’il ne faut pas « punir Israël ». Et tant pis pour le droit international !
Le droit international impose aux États de mettre fin au génocide à Gaza ainsi qu’au nettoyage ethnique en Cisjordanie. Au lieu de cela, par leur inaction, ils continuent de garantir l’impunité totale à Israël. C’est ce qu’ont dénoncé avec force les représentants de 32 États (dont l’Espagne, le Portugal et l’Irlande) issus des cinq continents, réunis cette semaine à la conférence du Groupe de La Haye à Bogotá pour exiger la fin du génocide à Gaza et l’application immédiate du droit international. Ce « sommet d’urgence pour la Palestine », tenu les 15 et 16 juillet sous l’égide des gouvernements colombien et sud-africain, coprésidents du groupe, visait, lui, à agir. Son objectif : coordonner les actions diplomatiques et juridiques contre ce qu’ils décrivent comme « un climat d’impunité » favorisé par Israël et ses alliés. Alors que l’Union européenne, et la France en particulier, perpétuent cette impunité, les États réunis en Colombie se sont engagés à appliquer six mesures pour la combattre, marquant, espérons-le, un tournant historique pour la protection du peuple palestinien et l’accomplissement de ses droits [1] :
1. Interdiction des transferts d’armes vers Israël
2. Fermeture des ports aux navires transportant du matériel militaire destiné à Israël
3. Interdiction du transport d’armes par navires battant pavillon national
4. Révision des contrats publics complices de l’occupation illégale
5. Enquêtes et poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité
6. Soutien à la juridiction universelle pour garantir justice aux victimes
C’est un peu de l’honneur perdu à Bruxelles qu’on a retrouvé à Bogotá dans la volonté politique d’agir ensemble pour en finir avec le génocide et l’impunité d’Israël. La mobilisation populaire et le renforcement du mouvement de solidarité avec la Palestine restent essentiels pour obliger les gouvernements à défendre la justice et le droit international contre la loi du plus fort de Trump et Netanyahou. La France peut et doit rejoindre ces États qui ont entrepris de sauver notre humanité.
Le Bureau National de l’AFPS, le 18 juillet 2025
Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…