Rapport du CPI

Gaza – Centre Palestinien d’Information

La bataille du pain est devenue plus cruelle pour les habitants de la bande de Gaza que les bombardements aériens, après que l’occupation sioniste ait décidé de prendre l’aide humanitaire en otage selon ses conditions, la principale étant que les camions n’atteignent pas leurs bénéficiaires légitimes, mais tombent entre les mains du pillage et du chaos. 

Après que les tribus palestiniennes aient réussi à sécuriser l’arrivée de dizaines de camions d’aide humanitaire dans les entrepôts du Programme Alimentaire Mondial (PAM) à Gaza, craignant qu’ils ne soient pillés par des gangs agissant sous la protection de l’armée d’occupation, cette dernière a suspendu l’entrée des camions humanitaires dans la bande de Gaza, prétextant que « le Hamas contrôle l’aide humanitaire dans le nord de Gaza », selon des médias sionistes citant le Premier ministre de l’occupation Netanyahu et son ministre de l’Armée, Gallant. 

Netanyahu et Gallant ont déclaré dans un communiqué conjoint avoir « ordonné à l’armée de préparer un nouveau plan sous 48 heures pour empêcher le Hamas de contrôler l’aide humanitaire à Gaza ». 

Des rapports ont indiqué que près de 120 camions chargés d’aide humanitaire étaient arrivés dans les entrepôts de Gaza via l’axe militaire « Zikim », contrôlé par l’armée d’occupation au nord-ouest de la bande de Gaza, après avoir été sécurisés par les tribus palestiniennes. 

Husni Al-Maghni, chef du Haut Comité des Affaires Tribales à Gaza, a déclaré que la sécurisation des camions d’aide visait à « garantir une distribution équitable aux Palestiniens, comme mesure pour éradiquer la famine » causée par le blocus sioniste renforcé depuis mars dernier. 

Pendant ce temps, tous les camions de farine arrivés à Khan Younis ont été pillés par des gangs opérant sous la protection de l’armée d’occupation. 

Des observateurs estiment que le prétexte avancé par l’occupation, selon lequel Hamas contrôlerait l’aide, n’est qu’une tentative flagrante de perpétuer le chaos dans la bande de Gaza. 

Un mensonge répété

L’écrivain palestinien Ahmed Abu Rtima a accusé les autorités d’occupation sioniste d’imposer des conditions inhumaines à l’entrée de l’aide à Gaza, affirmant que l’occupation n’autorise formellement qu’un nombre limité de camions, mais à la condition qu’ils soient pillés en chemin, sans garantie d’atteindre leurs destinataires légitimes. 

Abu Rtima a expliqué que la suspension de l’entrée des camions par l’occupation est intervenue juste après le succès d’une initiative populaire ayant permis à certaines cargaisons d’atteindre les entrepôts d’organisations internationales. Il a souligné que « le mensonge répété sur le contrôle du Hamas sur l’aide ne convainc plus personne, car comment peut-on prétendre un contrôle alors que les camions sont déjà parvenus aux institutions internationales ? ». 

Il a indiqué que l’objectif réel de cette attitude est « d’affamer et d’exterminer le peuple palestinien », tandis que le Hamas est utilisé comme prétexte médiatique pour justifier la poursuite du blocus et de l’agression. 

Abu Rtima a affirmé que ce qui se passe est « un crime parfait, commis sous les yeux d’un monde silencieux, à coups de missiles et de famine ». Il a appelé à renforcer les initiatives populaires indépendantes, à documenter les contacts avec les institutions internationales pour les pousser à agir, et à dénoncer leur complicité par le silence. 

Il a également exhorté à encercler ceux qu’il a qualifiés de « voleurs » qui profitent de l’aide, et à les empêcher de tirer profit de la souffrance des gens dans un contexte de guerre et de blocus continus. 

Installer le chaos

Depuis plus d’un mois, sous une pression internationale purement médiatique, l’occupation a commencé à autoriser l’entrée d’un nombre limité de camions, mais à une condition non officielle que tous sur le terrain connaissent : qu’ils n’arrivent pas intacts. 

Selon des témoignages, les conducteurs klaxonnent à l’entrée de zones connues, signalant ainsi aux gangs que les cargaisons sont arrivées, dans une collusion évidente. Certains seraient forcés de le faire, car les cargaisons n’ont pas de destination finale définie et aucune protection ne leur est offerte s’ils refusent. 

Les témoignages confirment que des gangs organisés suivent les mouvements des camions et les attendent à des points précis. Certains sont soutenus par des trafiquants et des marchés noirs, où l’aide est volée dès l’arrêt des camions ou lors de leur passage dans certaines zones, puis revendue à des prix exorbitants. 

Abu Rtima affirme que le système supervisé par l’occupation ne vise pas à acheminer l’aide, mais à maintenir la situation humanitaire au seuil minimal, permettant ainsi de continuer à exercer une pression sur la population. Il souligne que le vol sert de prétexte médiatique pour blâmer le « chaos interne » ou des « groupes armés », alors que ce chaos est fabriqué et géré politiquement et sécuritairement par l’entité sioniste. 

Démantèlement de Gaza

Selon un rapport publié par Al Jazeera le 13 juin 2025, les services de renseignement sionistes ont recruté dès le début de la guerre des pillards et des voleurs pour collecter des informations et diriger des opérations de sabotage, vol et incendie d’institutions publiques (hôpitaux, universités, écoles, ministères, maisons civiles et infrastructures économiques). 

Un article du Haaretz du 11 novembre 2024 révélait que: 

« l’armée de l’occupation permet à des gangs armés

de piller et de prélever des taxes »

Le Washington Post a cité une interne de l’ONU confirmant que les gangs pillant l’aide à Gaza « bénéficient d’une tolérance, voire d’une protection, de sioniste », et que le chef de gang Yasser Abu Shabab a établi une quasi-base militaire dans une zone sous contrôle sioniste à l’est de Rafah. 

Washington post Dans un précédent rapport, Haaretz évoquait le plan « du lendemain » de Netanyahu (recherché par la CPI), qui inclut la famine actuelle comme politique délibérée, renforcée par les gangs et l’insécurité orchestrée. 

Noa Landau, rédactrice en chef adjointe du journal, a déclaré : « L’intention est désormais de confier les clés du contrôle civil de Gaza à des entrepreneurs privés et de créer un modèle de ‘désintégration’ (à l’irakienne) pour le territoire, mélangeant occupation militaire, mercenaires et colonies – une recette assurée pour la catastrophe à venir. » 

Résister à la faim 

Au cœur de cette tragédie, Abu Rtima estime que « les initiatives populaires émergent comme un espoir pur, indépendant des factions, né de la conscience du peuple et visant à préserver un minimum de dignité. Elles doivent être renforcées et étendues, tandis que ceux qui profitent de la faim doivent être tenus pour responsables. » 

Il avertit que l’alternative – laisser le champ libre aux pillards et aux spéculateurs tandis que les plus faibles meurent en silence – est terrifiante : « Ce qui se passe n’est pas un chaos aléatoire, mais un crime parfait : priver de nourriture, restreindre l’aide, faciliter le pillage, puis rejeter la responsabilité sur les victimes. » 

Abu Rtima décrit une guerre à deux faces : « Bombardements le jour, famine la nuit. Entre les deux, un peuple abandonné à la faim, sous le regard passif – voire complice – du monde. » 

Source : CPI
https://french.palinfo.com/rapports/…

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