Rapport du CPI
Gaza – Centre Palestinien d’Information

Les aveux de l’ancien porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, reconnaissant que l’entité sioniste a commis des crimes de guerre à Gaza, ont suscité de vives réactions concernant le rôle des États-Unis dans la protection inconditionnelle de l’entité sioniste, en violation du droit international et humanitaire. Ces déclarations mettent également en lumière la véritable nature de l’administration américaine, dont les politiques sont dictées par les désirs des dirigeants sionistes, sans aucun respect pour les valeurs humaines ou morales.

Matthew Miller a affirmé que l’entité sioniste avait « sans aucun doute » commis des crimes de guerre dans la bande de Gaza, soulignant que Washington avait manqué une réelle opportunité de faire pression sur Netanyahu pour arrêter la guerre.
Lors de son intervention dans un podcast diffusé sur Sky News, Miller a déclaré : « Je repense à cette période et je me demande : aurions-nous pu faire pression sur le gouvernement sioniste pour obtenir un cessez-le-feu ? Oui, nous en avions l’occasion lorsque des milliers de civils palestiniens innocents ont été tués entre mai 2024 et janvier 2025, mais nous ne l’avons pas saisie ».
Dans son analyse de la situation à Gaza, Miller a insisté sur le fait qu’il ne croyait pas que l’entité sioniste commettait un génocide, mais que les événements relevaient incontestablement de crimes de guerre. Il a ajouté que ses déclarations reflétaient désormais son opinion personnelle, contrairement à lorsqu’il était porte-parole du département d’État, où chaque mot représentait la position officielle du gouvernement.
Un aveu honteux
De son côté, le mouvement de résistance islamique Hamas a qualifié les déclarations de Miller d’« aveu important » qui condamne l’occupation, confirme ses crimes et révèle les tentatives des administrations américaines de dissimuler la réalité de cette guerre brutale contre les civils innocents de Gaza.
Dans un communiqué publié mardi, le Hamas a déclaré : « Miller a clairement révélé qu’il n’avait pas le droit de dire la vérité lorsqu’il était en poste et qu’il était contraint de suivre la version officielle du gouvernement américain concernant les pratiques de l’occupation. » Le mouvement a souligné que cette position expose la complicité politique profonde des administrations américaines avec l’occupation et leur couverture criminelle de ses violations brutales.

Le Hamas a insisté sur le fait que cet aveu ne condamne pas seulement l’occupation, « mais place également Washington face à sa responsabilité directe en tant que partenaire réel des crimes de guerre et du génocide perpétrés contre notre peuple palestinien à Gaza, à travers le financement, l’armement, la protection politique et diplomatique, ainsi que la couverture médiatique trompeuse ».
Le mouvement a appelé la communauté internationale et les institutions judiciaires à traduire ces aveux graves en enquêtes et mesures juridiques urgentes, et à poursuivre tous ceux impliqués ou complices de ces crimes, qu’il s’agisse des criminels de guerre sionistes ou de ceux qui leur ont apporté soutien et couverture.
Du sang sur les mains de Miller

Réagissant à ces déclarations, l’ancienne porte-parole du département d’État, Hala Ghreit, a exprimé son « dégoût » face aux aveux de Miller, déclarant : « Je le savais depuis le début, car nous, les diplomates travaillant au département d’État, savions tout ce qui se passait à Gaza. Nous savions qu’il s’agissait de crimes de guerre ».
Dans une interview sur Al Jazeera, Ghreit a ajouté : « Personnellement, je rédigeais des rapports quotidiens sur la situation à Gaza. Je travaillais avec Matthew Miller dans le même bureau (Bureau des Affaires Publiques Globales), et je savais ce qu’il savait, car j’envoyais aussi ces rapports. C’est ce qui a finalement conduit à ma démission ».
L’ancienne porte-parole a souligné qu’il ne s’agissait pas seulement d’une question de conscience, mais aussi de loi : « Lorsque je suis devenue diplomate il y a 18 ans, j’ai prêté serment à la Constitution des États-Unis. J’avais une habilitation de sécurité « Top Secret » tout au long de ma carrière, ce qui signifie que nous ne devons pas violer la loi américaine ».

Ghreit a rejeté les justifications de Miller selon lesquelles il parlait au nom du gouvernement, précisant qu’elle aussi représentait officiellement Washington, « mais cela ne nous autorise pas à enfreindre la loi ni à mentir au peuple américain.
L’administration américaine: alliée génocidaire

De son côté, l’écrivain et analyste politique Saïd Ariqat a interprété les déclarations de Miller comme une préparation à sa reconversion dans le monde de la finance, cherchant à envoyer un message sur son éthique et son désaccord avec les actions de l’administration américaine, tout en ayant été contraint de la représenter.
Dans une interview sur Al Jazeera, Ariqat a affirmé : « C’est la position de tous les porte-parole du département d’État. Depuis plus de 27 ans, j’observe leur discours, et une fois partis, ils tiennent des propos similaires à ceux de Miller – même si moins liés à l’actualité de Gaza. » Il a noté que cette hypocrisie traverse toutes les administrations, démocrates ou républicaines.

Il a rappelé que les porte-parole américains répètent systématiquement la narration sioniste, confirmant que la position officielle des États-Unis est entièrement biaisée en faveur de l’entité sioniste, avec un soutien militaire, une couverture politique à l’ONU et une aide financière massive – comme les 21 milliards de dollars envoyés pendant le mandat de Biden.
L’analyste a aussi évoqué l’ancien président Jimmy Carter et l’ex-secrétaire d’État James Baker, qui ont critiqué l’entité sioniste après leur mandat. Il prédit que l’ex-secrétaire Antony Blinken dira la même chose dans son futur livre, car « c’est l’héritage américain – un héritage immoral ».

Source : CPI
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