© UNICEF/Eyad El Baba. Ayman Abu Hujair, 5 ans, reçoit des soins après qu’une frappe aérienne a visé l’école Al-Hasayneh à Gaza, en mai 2025.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Les attaques dirigées contre des civils près des centres d’aide dans la bande de Gaza pourraient constituer « une grave violation du droit international et un crime de guerre », a indiqué mardi le chef des droits de l’homme de l’ONU, relevant que « chacune de ces attaques doit faire l’objet d’une enquête rapide et impartiale, et les responsables doivent rendre des comptes ».

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a qualifié mardi d’ « inconcevables » une série d’attaques meurtrières près des sites de distribution d’aide alimentaire dans l’enclave palestinienne, avertissant que le caractère militarisé du mécanisme israélien d’aide humanitaire pourrait exposer davantage les civils.

Selon la presse, la Défense civile de Gaza a indiqué mardi que 27 personnes avaient été tuées par des tirs de l’armée israélienne près d’un centre de distribution d’aide humanitaire à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, dans un nouveau bilan revu à la hausse.

« Pour la troisième journée consécutive, des personnes ont été tuées autour d’un site de distribution d’aide géré par la [Fondation humanitaire de Gaza]. Ce matin, nous avons été informés que des dizaines d’autres personnes ont été tuées et blessées », a déclaré dans un communiqué le chef des droits de l’homme de l’ONU.

L’armée israélienne a nié avoir tiré sur des civils tandis qu’un porte-parole de la Fondation humanitaire de Gaza a évoqué des informations « fausses et fabriquées de toutes pièces ».

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également appelé lundi à une enquête indépendante.

La Fondation humanitaire de Gaza, organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël, a affirmé mardi avoir distribué sept millions de repas depuis le début de ses opérations il y a une semaine, mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques.

Des rapports du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et d’autres agences humanitaires font état de victimes de tirs israéliens à proximité des centres de distribution.

© UNICEF/Eyad El Baba. Des enfants vulnérables reçoivent un soutien nutritionnel dans un point de dépistage et de traitement de la malnutrition soutenu par l’UNICEF à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza (mai 2025).

« Les Palestiniens sont placés devant le plus sinistre des choix : mourir de faim ou risquer d’être tués en essayant d’accéder à la maigre nourriture mise à disposition par le mécanisme d’assistance humanitaire militarisé d’Israël », a dénoncé M. Türk.

Le Haut-Commissaire a estimé que ce système militarisé « met des vies en danger et viole les normes internationales » en matière de distribution d’aide, comme l’ONU l’a maintes fois rappelé.

« Le fait d’entraver délibérément l’accès des civils à la nourriture et à d’autres fournitures de secours indispensables à leur survie peut constituer un crime de guerre », a insisté le chef des droits de l’homme de l’ONU.

Pour les services du Haut-Commissaire Türk, la menace de famine, associée à 20 mois de meurtres de civils et de destructions massives, de déplacements forcés répétés, de rhétorique intolérable et déshumanisante et de menaces des dirigeants israéliens de vider la bande de Gaza de sa population, « constituent également des éléments des crimes les plus graves au regard du droit international ».

Citant une décision de 2024 de la Cour internationale de Justice (CIJ), Volker Türk a rappelé que la Cour avait constaté un « risque réel et imminent de préjudice irréparable aux droits des Palestiniens à Gaza en vertu de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide ».

La CIJ avait émis des ordonnances contraignantes demandant à Israël de coopérer pleinement avec l’ONU pour garantir la livraison sans entrave et à grande échelle d’aide essentielle, notamment de la nourriture, de l’eau, du carburant, des abris, des kits médicaux et autres articles d’urgence.

« Il n’y a aucune justification pour ne pas respecter ces obligations », a déclaré M. Türk.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2025/06/1156116

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