© WFP/Rein Skullerud. Une boulangerie du PAM fermée à Gaza (avril 2025)

Par ONU Info

Source : ONU Info

La faim a poussé une foule de personnes désespérées à envahir mercredi un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le centre de Gaza, faisant deux morts et plusieurs blessés dans une course chaotique pour la nourriture.

Les agences des Nations Unies avertissent que l’enclave décimée est au bord du chaos après des mois de guerre et l’effondrement de tous les services essentiels.

L’incident s’est produit dans l’installation du PAM à Al-Ghafari, à Deir Al-Balah, où des stocks limités de farine de blé avaient été prépositionnés pour les quelques boulangeries qui ont pu reprendre leurs activités.

Corinne Fleischer, directrice régionale du PAM pour le Moyen-Orient, a qualifié cet incident de « tragédie qui n’aurait jamais dû se produire ».

Elle a appelé à un apport d’aide immédiat et régulier afin d’éviter de nouvelles situations de désespoir.

« Lorsque les gens savent que la nourriture arrive, le désespoir cède la place au calme », a-t-elle déclaré.

L’assaut de l’entrepôt est le dernier signe en date d’une crise alimentaire qui échappe à tout contrôle après 80 jours de blocus quasi total de l’aide humanitaire à Gaza. Si l’approvisionnement limité en aide humanitaire a repris, « ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins urgents », ont déclaré des responsables de l’ONU.

Dans un communiqué, le PAM a indiqué avoir régulièrement mis en garde contre la détérioration alarmante des conditions sur le terrain et les risques liés à la limitation de l’aide humanitaire, malgré la menace imminente de famine.

L’agence a réitéré son appel à un accès humanitaire sûr et sans entrave afin de permettre des distributions alimentaires ordonnées à Gaza sans délai.

Le Groupe de protection des Nations Unies – une coalition d’entités des Nations Unies et d’ONG œuvrant pour la protection des droits civils en temps de crise – a mis en garde jeudi contre l’effondrement du secteur de la pêche à Gaza.

Ce secteur était une source vitale de nourriture et de moyens de subsistance avant le déclenchement du conflit le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont attaqué des communautés israéliennes.

Les observations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont révélé une tendance constante aux attaques militaires israéliennes contre les pêcheurs à Gaza.

Ces attaques comprenaient des tirs des forces navales israéliennes sur des navires en mer, ainsi que des attaques de drones en mer et sur terre.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le secteur de la pêche à Gaza ne fonctionne plus qu’à 7,3 % de sa capacité d’avant octobre 2023, la flotte étant quasiment décimée.

Environ 94 % des chalutiers, 100 % des grands navires de pêche et 70 % des petits bateaux ont été détruits.

« Ce déclin spectaculaire a un impact dévastateur sur la sécurité alimentaire, la génération de revenus et la résilience des communautés à Gaza, déclenchant des stratégies d’adaptation négatives et des risques pour les pêcheurs », a déclaré le Groupe de protection dans un rapport.

Par ailleurs, l’Équipe humanitaire des Nations Unies a averti que la situation humanitaire à Gaza, six cents jours après le début de la crise, était à son plus bas niveau.

« Alors que les bombardements incessants et meurtriers et les déplacements massifs s’intensifient, des familles souffrent de la faim et sont privées de leurs moyens de survie essentiels », a déclaré l’équipe dans un communiqué mercredi, ajoutant que les conditions permettant aux humanitaires d’acheminer l’aide en toute sécurité et à grande échelle sont inexistantes.

L’Équipe humanitaire des Nations Unies a indiqué qu’au cours des derniers jours, elle avait soumis 900 chargements de camions à l’approbation israélienne ; environ 800 ont été autorisés et un peu plus de 500 ont été autorisés à être déchargés du côté israélien de Kerem Shalom.

Cependant, les humanitaires n’ont pu en récupérer qu’environ 200 du côté palestinien du point de passage en raison de l’insécurité et des restrictions d’accès.

« Si les autorités israéliennes nous ont autorisé à acheminer des vivres et des fournitures médicales, ainsi que de la farine, elles ont interdit la plupart des autres produits, notamment le carburant, le gaz de cuisine, les abris et les produits d’hygiène », a déclaré l’équipe humanitaire.

L’ONU et ses partenaires ont souligné les obligations d’Israël en vertu du droit international humanitaire et l’ont exhorté à traiter les civils avec humanité, dans le respect de leur dignité intrinsèque, à s’abstenir de tout transfert forcé et à faciliter l’acheminement de l’aide nécessaire.

« Nous nous faisons l’écho des appels du Secrétaire général : un cessez-le-feu permanent, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et un accès humanitaire complet », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Nous sommes prêts à sauver des vies. Agissons. La fenêtre d’opportunité pour prévenir la famine se referme rapidement ».

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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