Par Mehdi Messaoudi
Dans un communiqué adressé à la rédaction d’Algérie 54, et qui sera rendu public ce jeudi 22 mai, les journalistes marocains Dounia et Adnan Filali , établis en France tirent à boulets rouges sur le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau et le préfet de police de Paris Laurent Nunez, les accusant d’être des supplétifs de Mohamed VI.
Selon les journalistes Dounia et Adnan, connus pour être des opposants au régime néoféodal et répressif marocain, ce communiqué qui sera publié le jeudi 22 mai 2025, vise à éclairer l’opinion publique internationale sur les persécution qu’ils subissent sur le territoire français
« Nous sommes un couple de journalistes marocains bénéficiant d’une double protection internationale : d’une part, une protection stricte et complète qui nous a été accordée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Pékin ; d’autre part, une protection reconnue et assurée par les autorités françaises » lit-t-on dans le document.
Et de poursuivre « Depuis 2023, le ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire de la préfecture de Paris, mène un acharnement administratif à notre encontre, en dépit de plusieurs décisions de justice définitives confirmant notre droit au séjour en France et ordonnant à la préfecture de nous délivrer un titre de séjour ainsi qu’un document d’identité »,
D’ajouter » que malgré les jugements en notre faveur, la préfecture de Paris refuse systématiquement de les exécuter. Nous vivons ainsi depuis plusieurs années en France sans aucun document d’identité. Nos seules preuves de régularité sont les décisions de justice elles-mêmes, que nous sommes contraints de présenter comme unique justificatif de notre présence légale sur le territoire français
« Plusieurs relances et requêtes visant à obtenir l’exécution des décisions de justice définitives – qu’elles émanent de nous-mêmes, de nos avocats, d’associations ou même de la juridiction elle-même – se heurtent systématiquement à un silence administratif ou à des manœuvres illégales de la part de la préfecture » fera savoir le couple Filali.
Pour Dounia et Adnan Filali , cette situation constitue un déni flagrant de justice et un abus manifeste de pouvoir, en violation directe des principes fondamentaux de la justice française et du droit international.
Pire encore, à chaque relance , notent-t’ils, la préfecture de Paris réagit en émettant des mesures d’éloignement illégales vers le Maroc, en totale contradiction avec les protections internationales et nationales dont nous bénéficions, bien que notre statut de réfugiés politiques ait été confirmé à plusieurs reprises, y compris par le ministère de l’Intérieur lui-même !!!.
Ces mesures bafouent de manière flagrante le principe de non-refoulement, pourtant garanti par le droit international et le droit français.
Et de conclure « Il est profondément inquiétant de constater qu’au lieu d’appliquer les décisions définitives du tribunal, la préfecture prend des décisions contraires à celles-ci, allant jusqu’à nous priver de tout droit, dans un déni de justice manifeste « .
Le couple marocain s’interroge au passage « Comment un pays qui se revendique comme la patrie des droits de l’homme peut-il permettre qu’une autorité administrative se soustraie aux décisions judiciaires, au mépris du principe fondamental de la séparation des pouvoirs ? Comment peut-on, en Europe, accepter une situation qui s’apparente à un régime autocratique, où les décisions de justice deviennent lettre morte dès lors qu’elles contrarient certaines orientations politiques ?
Dans le même cadre, le couple marocain évoque l’existence d’un document confidentiel du ministère français de l’Intérieur, selon lesquelles Adnan et Dounia Filali) seraient considérés comme un « danger pour les relations bilatérales franco-marocaines » ? Si tel est le cas, cela expliquerait que le ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire du préfet de Paris, se permette de violer délibérément l’État de droit et de ne pas respecter les décisions de justice françaises.
Par ailleurs, il faut noter que le couple est privé de tout document d’identité , de travail, de location de logement, d’ouverture d’un compte bancaire, de possibilité de voyager, voire de recevoir des soins médicaux.
Dans une publication postée sur son compte X, Dounia Filali révèle que récemment, lors d’une visite médicale urgente, elle a découvert au même titre que son époux que leur assurance avait été supprimée et qu’e nous étions désormais ‘ils étaient interdits d’accès aux soins en France.
« En réalité, sans document d’identité, il est tout simplement impossible de vivre dignement, car aucun droit ne peut être exercé sans preuve légale d’existence » dira la journaliste marocaine.
par ailleurs, Dounia et Adnan Filali invitent les médias, les responsables politiques et la communauté internationale à prendre pleinement conscience de cette situation, marquée par le non-respect des lois, la violation des droits humains, ainsi que par une persécution administrative et politique dont nous sommes victimes. Et demandent que cet acharnement administratif, orchestré par le ministère français de l’Intérieur dirigé par le très controversé Bruno Retailleau, fasse l’objet d’une dénonciation publique.
Le respect des droits fondamentaux, de la justice et de la dignité humaine doit toujours passer avant les intérêts politiques ou les relations bilatérales.
Proposé par Amar Djerrad