ONU Info. Environ 63 000 personnes ont été déracinées à Gaza au cours des trois derniers jours, selon les équipes humanitaires de l’ONU.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Alors que les rapports des médias indiquent que l’armée israélienne a mené, lundi matin, une opération accompagnée de bombardements à Khan Younis, à Gaza, Israël s’apprête à lâcher du lest pour autoriser une quantité « minimale » d’aide à l’enclave palestinienne.
« Les autorités israéliennes nous ont contactés pour reprendre l’acheminement limité de l’aide, et nous sommes actuellement en discussion avec elles sur la manière dont cela se déroulerait compte tenu des conditions sur le terrain », a déclaré le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans un communiqué.
Cela fait maintenant 11 semaines que les autorités israéliennes ont bloqué toute source de nourriture, de carburant et de médicaments à Gaza.
Empêcher une famine
Le Premier ministre israélien a expliqué lundi qu’Israël devait empêcher une famine à Gaza « pour des raisons pratiques » et« pour des raisons diplomatiques », après l’annonce d’une reprise limitée de l’aide humanitaire à destination du territoire palestinien occupé.
Dans une vidéo publiée sur son compte Telegram, Benyamin Nétanyahou a précisé que des « amis » d’Israël lui avaient dit qu’ils ne pourraient plus soutenir la poursuite de la guerre si des « images de famine de masse » dans l’enclave palestinienne étaient diffusées.
Dimanche, Tel Aviv évoquait l’autorisation de l’entrée d’une « quantité de base de nourriture destinée à la population, afin d’éviter le développement de la famine dans la bande de Gaza » assiégée.

© UNFPA/Yasmeen Sous. Des gens circulent au milieu de décombres et de bâtiments bombardés à Gaza.
Sauver des vies
Israël a fait face ces dernières semaines à des critiques des agences de l’ONU, d’organisations humanitaires et de certains Etats alliés, qui dénoncent le blocus imposé aux marchandises destinées à l’enclave dévastée par la guerre, notamment la nourriture, le carburant et les médicaments.
Le Bureau d’OCHA dans les territoires palestiniens occupés a critiqué dimanche des « obstacles » à leur travail, qui sont « des choix politiques ». Selon l’OCHA, les autorités israéliennes « empêchent délibérément » les agences d’aide de « sauver des vies ».
« Les frappes aériennes et les opérations terrestres s’intensifient à un rythme alarmant dans la bande de Gaza. Le blocus sur les approvisionnements a atteint 11 semaines. Les gens meurent de faim », a regretté sur le réseau social X, Jonathan Whittall, Chef de bureau par intérim d’OCHA pour les territoires palestiniens occupés.
« Deux millions de personnes sont affamées »
Les 2,1 millions d'habitants de Gaza sont confrontés à des pénuries alimentaires prolongées
— ONU Info (@ONUinfo) May 19, 2025
Près d'un demi-million de personnes vivent dans une situation catastrophique de faim, de malnutrition aiguë, de maladie et de décès, prévient l'OMS https://t.co/hfmHKOOWdd
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que le risque de famine à Gaza augmente avec « la rétention délibérée » de l’aide humanitaire.
« Deux mois après le début du dernier blocus, deux millions de personnes meurent de faim, tandis que 116.000 tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière, à quelques minutes de là », a dénoncé le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’ouverture de la réunion annuelle des Etats membres de l’organisation à Genève.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, les gens meurent de maladies évitables alors que les médicaments attendent à la frontière, tandis que les attaques contre les hôpitaux privent les gens de soins et les dissuadent d’en chercher.
Des milliers de patients ont encore besoin d’être évacués de Gaza pour des raisons médicales, selon Dr. Tedros, qui demande aux États membres d’accepter davantage de patients et à Israël de permettre ces évacuations, d’autoriser l’entrée à Gaza de denrées alimentaires et de médicaments.
« L’intensification des hostilités, les ordres d’évacuation, le rétrécissement de l’espace humanitaire et le blocus de l’aide provoquent un afflux de victimes dans un système de santé déjà à genoux », a-t-il conclu.
Nouvel ordre d’évacuation pour les habitants de Khan Younis
Ces derniers développements humanitaires et diplomatiques interviennent alors que les agences humanitaires indiquent que plus de 60.000 personnes ont été déplacées au cours des trois derniers jours seulement.
L’armée israélienne a ordonné aux habitants de Khan Younis – la deuxième ville de Gaza – de fuir immédiatement, prévenant qu’il y aurait une « attaque sans précédent ».
L’ordre de déplacement, diffusé sur X par le porte-parole en langue arabe de l’armée, Avichay Adraee, s’applique également aux zones voisines de Bani Suhaila et d’Abasan. Il demande aux civils de se déplacer vers l’ouest, en direction d’Al-Mawasi.
Ce message intervient après que l’armée israélienne a émis dimancheun ordre de déplacement distinct pour des zones du centre de Gaza, y compris al-Qarara dans le sud de Deir el-Balah, alors qu’elle poursuit son offensive élargie.
92 % des maisons endommagées ou détruites
Par ailleurs, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que 92% des maisons ont été endommagées ou détruites.
« Les familles de Gaza sont confrontées à une dévastation inimaginable (…). D’innombrables personnes ont été déplacées à plusieurs reprises et les abris sont rares », a souligné l’UNRWA sur le réseau X, relevant que « le siège doit être levé ». « L’UNRWA reste sur le terrain pour fournir une aide essentielle ».
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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