L’ANP, digne héritière de la glorieuse ALN, est la colonne vertébrale de l’Algérie. D. R.

Par Mohsen Abdelmoumen

Ce 1er novembre 2024 marque le 70e anniversaire du début de la formidable Révolution algérienne qui a inspiré de nombreux peuples à travers le monde. En effet, le 1er Novembre 1954 a donné naissance à une épopée extraordinaire qui s’inscrit désormais dans l’Histoire de l’humanité comme le juste combat de tout un peuple contre un colonialisme de peuplement criminel et génocidaire. Au prix d’immenses sacrifices et de centaines de milliers de martyrs, l’Algérie a donné une leçon de courage, de pugnacité et d’intelligence stratégique à la planète entière en triomphant de la France coloniale. Et dire que tout a commencé avec six jeunes hommes.

La Déclaration du 1er Novembre 1954 a enfanté du mouvement politique FLN (Front de libération nationale) et de son bras armé, l’ALN (Armée de libération nationale) qui, avec le peuple algérien, ont mené la prodigieuse Guerre de libération nationale jusqu’à son aboutissement que fut la déclaration de l’indépendance de la République algérienne démocratique et populaire, le 5 juillet 1962. Mais n’oublions pas que cette glorieuse ALN qui a montré sa vaillance en pratiquant la guérilla dans une lutte farouche contre l’armée française, ses paracommandos, ses canons, ses avions et ses bombes au napalm, est elle-même issue d’une longue histoire militaire qui remonte à plus de deux mille ans.

L’Algérie, immense terre riche et fertile, a toujours combattu les différents envahisseurs qui voulaient accaparer ses richesses. En témoignent les récits romains qui ont décrit les nombreuses guerres des rois numides contre Rome, ou qui se sont alliés à celle-ci, par exemple la bataille de Zama en 202 avant J.-C., au cours de la deuxième guerre punique, où les cavaliers intrépides du roi Massinissa se sont particulièrement illustrés en harcelant les éléphants d’Hannibal. C’est suite à cette célèbre bataille où Massinissa a brisé les reins d’Hannibal que ce grand roi numide a unifié les deux Numidies pour en faire un seul Etat qui frappait la monnaie et qui avait une grande armée. Plus tard, c’est lors du siège de Numance, vers 153 avant J.-C., que Jugurtha s’est distingué pour la première fois à la tête de son contingent numide. Citons encore la bataille de Suthul en 110-109 avant J.-C., où les troupes de Jugurtha ont infligé une défaite à l’armée romaine. Et que dire de la marine algérienne qui a dominé la mer Méditerranée pendant des siècles et que tout le monde craignait, y compris les grandes puissances navales ? On pourrait écrire des dizaines de livres sur les marins algériens qui ont sillonné les mers jusqu’à faire des incursions en Islande au début du XVIIe siècle. Même les pères fondateurs de l’Amérique craignaient la flotte algérienne. L’Histoire militaire de l’Algérie regorge de hauts faits d’armes depuis deux millénaires et il y a fort à parier que, bien avant toute trace écrite, les premiers Algériens qui ont laissé leur empreinte gravée sur les rochers de Tassili n’Ajjer et ailleurs étaient d’âpres guerriers.

C’est cette même bravoure légendaire qui a poussé les spahis algériens à foncer avec leurs chevaux sur les chars allemands le 15 mai 1940 dans le violent combat de La Horgne, dans les Ardennes, lors de l’avancée nazie, comme je l’avais écrit dans un article en 2015. Les Algériens ont retardé la marche nazie vers la France pendant dix heures avec un seul canon antichar pour affronter la féroce 1ere Panzer Division allemande, tuant plusieurs centaines d’Allemands et détruisant une vingtaine de véhicules. Encerclés et à court de munitions, ils ont enfourché leurs chevaux et chargé à la baïonnette contre les blindés dans un ultime sacrifice, forçant les Allemands à leur rendre les honneurs à l’issue de la bataille.

Les tirailleurs algériens, quant à eux, ont affronté l’Afrika Korps de Rommel et ses alliés italiens dans le désert et libéré la Tunisie en 1943. En Italie, ils ont vaincu les troupes d’élite de Kesselring à Monte Cassino, permettant aux Alliés de franchir la Ligne Gustave sur laquelle ils se cassaient les dents depuis des mois, et ouvrant la route vers Rome. Débarqués à St Tropez le 16 août 1944, ils ont libéré Toulon et Marseille, remontant vers le nord de la France pour pourchasser les Allemands dans le Jura et les Vosges, les poursuivant jusqu’en Alsace lors de l’offensive du 14 novembre. Sans permission depuis août, les pertes étaient lourdes, beaucoup étaient blessés ou malades, mais ils ont réussi à libérer Strasbourg. Le 9 février 1945, ils ont chassé les Allemands d’Alsace, les traquant à travers la Forêt Noire pour arriver à Stuttgart le 25 avril 1945. Moins de dix ans plus tard, la guerre de Libération nationale commençait.

Ce sont nos braves soldats de l’ANP, avec feu Khaled Nezzar et ses compagnons, qui ont combattu l’entité sioniste d’Israël en participant à la guerre des Six Jours en 1967. Guerre lancée par l’entité sioniste expansionniste grâce à la trahison de son larbin marocain Hassan II qui avait enregistré au profit du Mossad les pourparlers des dirigeants arabes qui s’étaient réunis en septembre 1965 dans un hôtel à Casablanca avec leurs chefs d’état-major et des renseignements pour déterminer s’ils étaient prêts à une guerre contre Israël. Ces renseignements obtenus avaient permis à l’entité sioniste de lancer une offensive le 5 juin 1967, en bombardant les aéroports égyptiens et en détruisant ses avions de chasse.

L’Algérie, en pleine reconstruction après huit ans d’une guerre meurtrière contre la France, avait envoyé un bataillon d’infanterie et un escadron de MiG-21 en Egypte. Six ans plus tard, c’est encore l’ANP qui a humilié l’armée sioniste pendant la guerre du Kippour en 1973. 96 chars, 50 avions MiG et Sukhoï, et une brigade blindée de 2 115 soldats avaient été envoyés par feu Houari Boumediene pour prêter main-forte à l’Egypte et à la Syrie, qui voulaient récupérer leurs territoires annexés par Israël au cours de la guerre des Six jours.

La bataille d’Al-Adabiya, qui s’est déroulée les 24 et 25 octobre dans le port d’Al-Adabiya en Egypte, a hanté les nuits du boucher Ariel Sharon jusqu’à la fin de sa vie de légume, non seulement parce qu’il y a été blessé, mais aussi parce qu’il n’a jamais pu digérer l’affront que lui a fait l’ANP en infligeant une défaite cinglante à son armée, mettant au tapis 900 soldats sionistes et détruisant 172 de ses chars en une seule journée.

C’est de cette histoire glorieuse que provient l’ANP, l’Armée nationale populaire. Populaire parce qu’elle est issue du peuple, parce que dans chaque famille algérienne, il y a un militaire. Nationale parce que notre armée défend fermement le territoire national, protégeant les 6 500 km de frontières ou dans les maquis à l’intérieur où elle pourchasse les résidus des terroristes islamistes, ou encore en traquant la criminalité organisée multiforme. Dans chaque famille algérienne, il y a des martyrs qui ont combattu le colonialisme français depuis le débarquement de l’armée d’Afrique à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, et qui ont combattu plus tard les sbires de l’Occident, ces terroristes islamistes sanguinaires qui voulaient détruire l’Algérie pour l’offrir, exsangue, à l’empire sur un plateau d’argent. Ces monstres féroces, de véritables bêtes furieuses, venus d’Afghanistan où l’Occident les avaient envoyés et où ils avaient appris à combattre contre les Soviétiques, ont mis le pays à feu et à sang pendant la décennie rouge et noire, obéissant à un agenda impérialiste et sioniste. Rappelons qu’il y avait des bureaux de recrutement à Paris pour envoyer des mercenaires à Kaboul. Le courage de notre commandement militaire doit être salué pour avoir refusé que l’Algérie devienne un califat et que son peuple vive sous la botte des islamistes. L’ANP a sauvé la République algérienne de l’hydre islamiste.

A ceux qui réclament un «Etat civil», je leur réplique que l’Algérie a été enfantée par son armée. C’est l’ALN qui parcourait les maquis pour y pratiquer la guérilla en attaquant les détachements français et qui affrontait les bombardements au napalm, c’est elle encore qui franchissait les lignes minées Challe et Morice aux frontières Est et Ouest pour acheminer les armes. La France coloniale avait disséminé 12 000 000 de mines sur 1 000 km de frontières. Combien de nos braves moudjahidine sont-ils tombés en essayant de franchir ces lignes de la mort ? C’est elle encore, au lendemain de la libération, et devenue ANP, qui a reconstruit et édifié le pays ravagé par la nuit coloniale. Depuis, outre sa mission de défendre le pays, l’ANP se tient aux côtés du peuple à chaque fois que celui-ci est confronté à des catastrophes naturelles telles que les inondations et les séismes ou lors d’intempéries où l’armée effectue le déneigement des routes qui mènent aux villages de montagne. Ou encore lors des incendies criminels de nos forêts. C’est aussi l’ANP qui a construit la Transsaharienne, cette route de 2 000 km reliant les régions du Sahara au nord du pays. C’est elle qui a édifié le Barrage vert pour freiner l’avancée du désert en plantant des arbres sur 3 000 000 d’hectares, sur une longueur de 1 500 km et une profondeur de 20 km. Elle a également construit 1 000 villages agricoles avec des logements modernes pour offrir une vie décente aux populations désavantagées.

Aujourd’hui, notre armée a créé tout une infrastructure industrielle militaire afin de limiter autant que possible la dépendance à l’importation et d’en réduire la facture. Cette industrialisation diversifiée et de haut niveau, répondant aux normes internationales, participe à l’économie nationale et offre la possibilité de produire en interne une partie de ce dont nous avons besoin en matériel militaire comme, par exemple, des véhicules et différentes pièces de rechange, des explosifs, ou encore des uniformes, chaussures, bref de tout ce qui concerne l’habillement de nos soldats, ainsi que le campement et l’ameublement. Certaines entreprises se sont spécialisées dans la rénovation d’engins militaires, la construction et la réparation navales, la construction et la réparation dans le domaine de l’aéronautique, etc. Parmi les entreprises de l’ANP, citons l’ECMK (Entreprise de constructions mécaniques de Khenchela), l’ONEX (entreprise nationale d’explosifs), la SNIV (Société nationale des véhicules industriels), l’ERMA (Etablissement de rénovation des matériels aéronautiques), l’ECRN (Etablissement de construction et de réparation navales), la SCAFSE (Société commune algérienne de fabrication de systèmes électroniques), la SAPPL-MB (Société algérienne de production de poids lourds Mercedes-Benz), pour ne citer que celles-là, mais il y en a bien d’autres.

En cela aussi, l’ANP montre sa filiation avec l’ALN qui avait installé des ateliers secrets de réparation et de fabrication d’armes de l’autre côté des frontières. L’ANP offre également la possibilité aux Algériens et aux Algériennes de faire une carrière dans l’armée en leur prodiguant un enseignement de qualité à travers de nombreux centres de formation et d’instruction ainsi que d’écoles supérieures, ou à l’Académie militaire de Cherchell et, pour les plus jeunes, des Ecoles des cadets de la nation, dans l’esprit de l’Ecole des cadets de la Révolution qui offrait une perspective d’avenir aux orphelins de la Révolution.

L’Armée nationale populaire est la deuxième armée d’Afrique et la 26e au niveau mondial. Elle est placée sous l’autorité du ministère de la Défense nationale et du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec pour chef d’état-major, le général d’armée Saïd Chanegriha : deux vrais patriotes qui ont à cœur de préserver la souveraineté de l’Algérie. L’ANP rassemble les Forces terrestres, les Forces navales, les Forces aériennes, les Forces de défense aérienne du territoire, la Gendarmerie nationale et la Garde républicaine. Seule une armée forte et des services de renseignement performants sont en mesure de protéger notre Etat-nation, notre Etat-civilisation. L’ANP, digne héritière de la glorieuse ALN, est la colonne vertébrale de l’Algérie et la garante de sa souveraineté. Notre pays n’a jamais cessé de combattre le colonialisme et des millions de martyrs ont fait le sacrifice suprême au cours des siècles. A l’heure où le monde connaît une recrudescence de violence et de guerres, et où la loi de la jungle prévaut sur le droit international qui ne veut plus rien dire, faudrait-il donc laisser ce grand pays riche sans défense aux mains de bureaucrates et de salonards ? Jamais ! Et je plaide au contraire pour que l’armée soit encore plus prégnante. Dans les moments troubles que nous vivons, où nos nombreux ennemis ne cachent même plus leur hargne à l’égard de l’Algérie, nous sommes fiers d’avoir une armée professionnelle compétente et résolue et des services de renseignement efficaces prêts à toutes les éventualités. Et le devoir du peuple est de seconder son armée, comme il l’a fait pendant la guerre de libération nationale et pendant le combat contre le terrorisme islamiste.

Ce 1er Novembre 2024 verra une grande cérémonie d’hommage à notre glorieuse Révolution au cours de laquelle un défilé grandiose de notre armée avec des unités militaires navales, terrestres et aériennes sera organisé sur le front de mer à Alger, la bien-nommée Mecque des révolutionnaires. Gloire à l’ALN qui a chassé la France coloniale et qui nous a offert notre indépendance ! Et vive l’ANP qui nous a délivrés de l’engeance islamiste démoniaque et qui protège notre patrie !

Mohsen Abdelmoumen

Source : auteur
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