Communiqué de l’AFPS

Emmanuel Macron reçoit ce 20 juillet Mahmoud Abbas, président de l’État de Palestine. Cette visite intervient dans un contexte où l’oppression du peuple palestinien atteint des sommets. Le colonisé bénéficiera-t-il d’un accueil aussi chaleureux que le colonisateur, l’occupé que l’occupant ?

L’assassinat de Shireen Abu Aqleh a mis en lumière la violence de l’occupation israélienne : ce sont 60 Palestiniens et Palestiniennes dont 16 mineurs qui ont été assassiné⸱e⸱s depuis le début de l’année, victimes d’une armée sans limite à qui le gouvernement israélien a donné un permis de tuer garantissant l’impunité aux assassins.

La colonisation, crime de guerre, est en pleine croissance : dans les six premiers mois de 2022, les autorités d’occupation ont approuvé 46 plans pour l’expansion de colonies existantes ou pour l’établissement de nouvelles colonies en Cisjordanie y compris à Jérusalem ; 66 autres plans sont en cours d’approbation.

Les colons, eux, ont établi cinq nouveaux avant-postes sur les terres volées aux Palestiniens, dans les gouvernorats de Ramallah, Naplouse et Salfit et ont continué les agressions quotidiennes des Palestiniens.

Dans le même temps, parallèlement à cette colonisation à marche forcée, pour les Palestiniens, c’est une vague de démolitions : 572 avis de démolition leur ont été notifiés par les autorités d’occupation qui ont procédé à la démolition de 295 structures concernant 445 personnes, dont 212 enfants restés sans toit. Particulièrement visées Jérusalem et la région d’Hébron.

Vague d’arrestations également : depuis le début de l’année, l’armée d’occupation israélienne a arrêté 3873 civils palestiniens y compris des enfants, dont la moitié de Jérusalem-Est. Ce sont 862 ordres de détention administrative (sans charge ni procès) qui ont été prononcés. Les arrestations visent plus particulièrement les militants, les défenseurs des droits humains, les étudiants, les journalistes.

Et toujours l’installation de barrages militaires, la répression des manifestations contre la saisie des terres, les destructions de sources et réserves d’eau, et depuis peu l’interdiction faite aux palestiniens de brandir ou installer leur drapeau national.

Un lieu illustre particulièrement la politique israélienne de dépossession et de nettoyage ethnique : Masafer Yatta dans les collines du sud d’Hébron où la population tente de résister au plus grand transfert forcé de population depuis l’occupation de 1967.

Quant à la Bande de Gaza, elle subit depuis quinze ans un blocus inhumain et des bombardements d’une violence inouïe par l’armée israélienne. C’est l’ensemble de la société palestinienne de Gaza qu’Israël cherche à détruire.

Dans ce contexte, quel message Emmanuel Macron va-t-il choisir d’envoyer au peuple palestinien ?

Va-t-il annoncer à Mahmoud Abbas que le moment est venu pour la France de reconnaître l’État de Palestine, affirmant ainsi la légitimité des droits nationaux du peuple palestinien ?

Va-t-il affirmer que pour Israël l’impunité c’est fini, et décider de sanctions comme il a été prompt à le faire pour la Russie ?

Va-t-il décider que la France et l’Union européenne vont enfin appliquer le droit international et interdire la commercialisation des produits des colonies dans l’UE ?

Emmanuel Macron peut aussi reconnaître qu’Israël exerce à l’encontre du peuple palestinien un régime d’oppression et de domination – un régime d’apartheid – et s’engager dans la voie pour y mettre fin et pour l’égalité des droits.

Il serait grand temps pour la France de marquer solennellement son attachement au droit, par des déclarations fortes et des actions concrètes pour qu’il soit enfin respecté. L’AFPS demande au président de la République d’en finir avec le deux poids deux mesures et d’agir avec la même force contre les crimes de guerre qu’ils soient perpétrés par Israël ou par la Russie. La défense du droit international ne se divise pas.

Le Bureau National de l’AFPS,
Le 20 juillet 2022

Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…

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