Situation du Donbass en mars 2021
A l’Ouest, l’Ukraine avec le fleuve Dniepr, au Sud, le début de la Mer Noire & de la Crimée russe,
et à l’Est, bordant la mer d’Azov, la Fédération de Russie et les républiques de Donetsk & Lugansk.
En rouge, les territoires contrôlés par les RPD/L, et en bleu ceux occupés par l’armée ukrainienne
(les limites extérieures des républiques sont celles des anciennes régions de Donetsk & Lugansk)
Les losanges sur le front représentent les principaux secteurs bombardés depuis mars 2021.
(Source de la capture d’écran : Anna news)

Par Erwan Castel

J’ai choisi cette cartographie satellite en illustration de cette réflexion pour bien visualiser ce que les propagandistes des salons pro-russes ont trop tendance à négliger dans leurs discours narcissiques : le déséquilibre territorial des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk qui survivent depuis 7 ans à une situation… invivable qui ne peut plus durer ! 

« Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté »
Antonio Gramsci

1 / Un immense territoire occupé 

En effet, bien que contrôlant les 2 principaux centres névralgiques de la Région (Donetsk et Lugansk) et une grande partie de ses frontières avec la Russie, les républiques voient plus des 2/3 de leurs territoires nationaux toujours occupés par les forces armées ukrainiennes (70.4% pour Donetsk et 68.6% pour Lugansk), ce qui a pour principales conséquences : 

  • Un régime d’occupation militaire des populations russes vivant à l’Ouest de la ligne de front et qui subissent ostracisation et répression xénophobes ainsi que des comportements criminels à l’encontre de leurs personnes et de leurs biens. 
  • L’amputation de Mariupol, la 2ème ville du Donbass, (550 000 h.), mais aussi centre économique vital (2 grandes sidérurgies & 1 grande usine de constructions mécaniques), aéroport international et surtout son unique port commercial (14 700 000 tonnes en 2005),
  • L’amputation également de grandes centres industriels miniers (ex: Avdeevka) d’entreprises pétrochimiques et chimiques (ex: Lyssichansk et Severodonetsk) ou de construction mécaniques (ex: Slaviansk & Mariupol) sans compter d’immenses espaces agricoles comme ceux situés au Nord de Lugansk.

Donc, tant que l’intégrité des territoires de Donetsk et Lugansk ne sera pas, soit restitué par Kiev, soit libéré par la force, la sécurité de leurs populations ainsi que leur autonomie et croissance économique des républiques populaires du Donbass ne pourront être garanties.

Avec des dizaines de familles cette femme survit depuis 7 années de bombardements quasi quotidiens, au milieu des ruines de Zaitsevo un village coupé par le front au Nord de Gorlovka et aux trois quarts détruit.
(Photo Svetlana)

2 / Une ligne de front domestique 

Depuis 7 ans le Donbass est déchiré par une ligne de front de plus de 460 kilomètres qui menace quotidiennement de nombreuses zones urbaines densément peuplées dont les capitale républicaine de Donetsk, des grands centres urbains et industriels comme celui de Gorlovka, ou des carrefours routiers et ferroviaires vitaux comme celui de Debalsevo. Plus de 1 million de personnes vivent sous la portée des canons ukrainiens qui bombardent jour et nuit des zones résidentielles les proches de la ligne de front. Cette situation meurtrière qui est d’autant plus insupportable qu’elle dure depuis plus de 2500 jours (soit plus longtemps que les 2077 jours de la seconde guerre mondiale) a pour principales conséquences :

  • De terroriser des familles maintenues sous la menace permanente de tirs meurtriers ukrainiens dont les destructions les plongent depuis 7 ans dans une précarité socio-économique et une fatigue psychologique dramatiques.
  • De séparer des communautés territoriales, des bassins économiques et des familles, de détruire ou neutraliser les ressources et parcs industriels situés sur la ligne de front, de couper régulièrement les réseaux approvisionnements d’eau et d’énergies qui la traversent.
  • Sur le plan militaire, la proximité de la ligne de front des centres névralgiques républicains prive leurs armées de cette profondeur stratégique minimum qui donne à leurs forces réactives le délai de leur mise en œuvre nécessaire pour renforcer les défenses menacées.

Cette ligne de front que beaucoup, par fourberie ou lassitude, considèrent comme le ligne de démarcation des accords de Minsk (alors qu’initialement ce sont les frontières des anciens oblasts (régions) de Donetsk et Lugansk qui définissent le territoire de leur éventuelle application) est tout simplement invivable sur le plan de la sécurité du territoire, elle est comme une épée de Damoclès au dessus des populations civiles et des coeurs des Républiques du Donbass.

Depuis 5 ans, à la faveur des accords de Minsk, les soldats ukrainiens se sont rapprochés des positions républicaines jusqu’à quelques dizaines de mètres parfois, comme ici dans la zone industrielle de Promka, avec cette position aux couleurs bandéristes située à moins de 100 mètres d’un de mes postes d’observation.

Ces deux réalités géographiques imposées par la guerre et dont les conséquences multiples, humanitaires, sociales, économiques, et militaires, font de la libération des territoires des Républiques de Donetsk et Lugansk occupés par Kiev une priorité vitale et même aujourd’hui une urgence absolue. 

3 / Un monstre qui se réveille

Après avoir pendant 6 ans permis à Moscou et Kiev de « jouer la montre », les accords désaccordés de Minsk qui ont accouché d’un cessez le feu mort né rendent en ce début d’année 2021 leur dernier soupir étouffé par le réveil d’une armée ukrainienne qui semble être engagée par la nouvelle administration Biden via sa marionnette kiévienne Zelensky, pour une offensive nouvelle contre les populations de Donetsk et Lugansk. 
Dans une fuite en avant militaire exponentielle, la junte de Kiev semble résolue à provoquer la Russie en relançant à la fois, et avec le soutien des occidentaux, une rhétorique politique russophobe et des actions militaires criminelles dans le Donbass :

Un crescendo de bombardements meurtriers 
Depuis février, les bombardements ukrainiens qui jusque là étaient erratiques et sporadiques sont devenus systématiques et, au fil des jours et surtout des nuits, de plus en plus précis, intenses et meurtriers. Pas moins de 17 miliciens républicains ont été ainsi tués pendant ce court mois de février et déjà une dizaine sont tombés depuis le début mars, dont 3 rien que pour la seule journée du 5 mars.
Désormais, les républiques subissent des pertes et des destructions sous le feu quotidien des canons ukrainiens (voir SITREP) qui tirent sur leurs zones résidentielles autant que sur leurs postions défensives. Ainsi par exemple aujourd’hui 5 mars 2021 :

  • Pendant la nuit du 4 au 5 mars les forces ukrainiennes ont tiré des obus de mortier de 120mm sur le village de Leninskoe (Sud de la RPD),
  • Dans la journée, sur le front de Mariupol de Marioupol, le 1er bataillon d’infanterie de marine de la 36e brigade ukrainienne ont tiré su le village d’Oktyabr,
  • Puis, sur le front Nord de Donetsk, le 15e bataillon de la 58e brigade ukrainienne ont tiré su le village de Veseloe,
  • Sur le front de Gorlovka, la 35e brigade ukrainienne, ont tiré avec des armes d’infanterie et des snipers su le village minier de Gagarine.
  • En Aleksandrovka, dans la périphérie Sud de Donetsk, une jeune famille d’enseignants avec 3 enfants ont eu leur maison prise pour cible par des snipers ukrainiens.

Lors des tirs ukrainiens sur le front de Gorlovka, près du village minier 6/7, 3 défenseurs républicains ont été tués et 1 autre grièvement blessé par des tireurs d’élite. Puis, dans les ripostes républicaines qui ont suivi, 3 soldats de la 58ème Brigade ukrainienne ont également été tués et 4 autres blessés lors de la destruction de leur point de tir.

Des préparatifs offensifs jamais réalisés auparavant
Kiev continue d’acheminer vers le Donbass d(importants renforts d’unités mécanisées, blindées et d’artillerie lourde. J’ai déjà évoqué ici certains de ces renforts significatifs repérés par les habitants des territoires occupés et les services de renseignement mais aussi l’OSCE et qui sont arrivés ces derniers jours sur le front (à Zaporodje, à Kramatorsk, à Krasnoarmeysk, à Dzerjinsk, à Rubijnoe…).La plupart de ces très importants renforts arrivent par convois ferroviaires nocturnes, a l’exemple de cette dernière vidéo transmise par des habitants de Dnepropetrovsk montrant dans leur gare un convoi militaire transportant de nombreux véhicules blindés en direction du front du Donbass.
Sur ce convoi militaire ukrainien en gare de Dnepropetrovsk eten partance pour le Donbass le 4 mars, on distingue de nombreuses pièces d’artillerie : obusiers automoteurs de 122mm 2S1 « Gvozdika » ainsi que des mortiers automoteurs de 120mm 2S9 « Nona » par exemple.

https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dzqFHZZZieXQTP1p8zCW1L0kT9UJKu95XdAKDqlui89_b6UxaSok56CGoo602zhGorpjHBuA6crQ5BACX4f50VYl0YyuCE2yXvo1DGFJ99MxytKDvH0zT_7-d5440HprU_uLDuY

De leur côté, en contrôlant pendant cette même journée du 4 mars les aires du retrait imposé par les accords de Minsk des armements lourds (de calibre supérieur à 100mm), les observateurs internationaux de l’OSCE ont constaté l’absence de : 
(Sur le front de Donetsk):

  • 65 chars de combat « T-64 »,
  • 86 obusiers tractés de 152mm 2A36 « Hyacinthe B »,
  • 49 obusiers tractés de 152mm, 2A65 « Msta-B »,
  • 24 mortiers de 120mm M120-15 « Molot »,
  • 22 mortiers de 120mm 2B11 « Sani »,

(Sur le front de Lugansk):

  • 33 chars de combat,
  • 15 obusiers automoteurs de 122mm 2S1 « Gvozdika »,
  • 4 canons antichars de 100mm MT12 « Rapier »
  • 18 mortiers de 120mm Vasilkov,
  • Etc.

Plus que les discours politiques russophobes des excités de Kiev qui n’ont jamais cesser de promettre de raser le Donbass, ces préparatifs militaires hors normes auxquels il faut rajouter des indicateurs logistiques significatifs tel que le sur approvisionnement des stocks de carburant diesel pour les véhicules blindés, permettent raisonnablement à penser qu’une offensive ukrainienne pourrait être lancée très prochainement dans le Donbass.

4/ Pour quel scénario ?

Depuis plusieurs jours les analyses et supputations les plus diverses fusent sur les réseaux sociaux concernant le scénario stratégique le plus probable à envisager en cas d’offensive ukrainienne. Les uns parlent d’une offensive sur Novoazovsk pour atteindre le plus rapidement les frontières avec la Russie, d’autres sur Debalsevo pour couper les communications stratégiques entre Donetsk et Lugansk, d’autres encore pensent à une offensive sur Lugansk ou à un encerclement de Donetsk etc., etc. 
Ce qui est certain que les données actuelles ne sont plus du tout les mêmes que celles de 2014, n’en déplaise aux propagandistes simplistes qui promettent aux « ukrops » de voir à nouveau bouillir leurs unités d’assaut dans de nouveaux « chaudrons » comme ceux d’Iliovaisk (sept 2014) ou de Debalsevo (fev 2015).
Si les milices républicaines ont depuis 7 ans considérablement augmenté leurs capacités opérationnelles via notamment leurs effectifs, modernisations, équipements et entrainements, il en est de même pour les forces ukrainiennes et ce serait une grave erreur que de les considérer, comme trop souvent nous le laissent à penser les propagandistes idiots (pléonasme!), comme un ramassis d’incapables alcooliques, drogués et dépressifs suicidaires.
Sun Tsu, il y a 2500 ans, recommandait déjà à ses généraux de « ne jamais sous estimer l’adversaire » et il convient ici à l’aune des guerres du passé de rappeler quelques vérités psychologiques:

  • Très souvent le nombre finit par triompher sur la qualité lors d’un combat qui dure dans le temps,
  • Il existe toujours un phénomène d’entrainement qui fait sortir des tranchées même les moins motivés,
  • Au combat, l’instinct de survie pousse les soldats les moins motivés à défendre leur peau en attaquant,
  • Le stress et l’adrénaline font souvent perdre la notion du danger et procure de l’énergie au soldat,

Concrètement, les forces ukrainiennes bien que nettement moins motivées que les milices républicaines ont pour elles l’avantage du nombre (5 contre 1), une puissance d’assaut blindée et une artillerie très importantes auxquelles il faut rajouter des drones d’attaque nouveaux et une aviation de combat qui sans nul doute réapparaitra lors d’un offensive.
Cependant si Zelensky décide, comme il semble le montrer, de mettre en œuvre son « plan B » en attaquant militairement le Donbass il sera obligé pour marquer des points militaires mais surtout aussi politiques sur le plan national et international :

  • De limiter au maximum la durée de l’offensive (quelques jours seulement) avant les réactions,
  • D’éviter au maximum des pertes civiles car elles justifieraient une riposte russe immédiate,
  • De conquérir du terrain sur les RPD/L pour chiffrer et justifier l’offensive et les inévitables pertes subies,
  • D’avoir un minimum de pertes humaines et dans l’aviation qui est toujours très médiatisée,
  • Etc.

L’axe Sud

Situation du front Sud du Donbass qui connait depuis plusieurs jours de violents
bombardements ukrainiens. En bleu l’organigramme ukrainien et les axes de ses
attaques potentielles vers les frontières de la Fédération de Russie (environ à 50km)

Aujourd’hui les unités de l’ « Opérations des forces combinées » ukrainienne déployée dans le Donbass sont fortes de 100 000 hommes minimum, ce qui leur permet d’envisager une percée large et protégée sur ses arrières et ses flancs (contrairement à 2014 où il n’y avait que des petits corps blindés isolés et désorganisés), cependant je ne crois pas pour les raisons évoquées ci dessus que Kiev attaquera près des centres urbains importants qui sont des zones à forte densité démographique où sont positionnées d’importantes forces de réserves actives ainsi que des réservistes. 
Les statisticiens militaires déterminent que pour investir une ville défendue, un assaillant doit avoir une très nette supériorité numérique d’environ 7 contre 1, d’importants stocks logistiques (on consomme 20 x plus de munitions dans les combats urbains) et une motivation quasi suicidaire (les assauts sont les plus coûteux en pertes militaires) 
Donc, attaquer près de Donetsk, Gorlovka ou Lugansk serait militairement et politiquement très risqué pour Zelensky (sauf s’il exécute une mission de kamikaze ordonnée par l’OTAN) les inévitables combats en zone urbaine qui s’y multiplieraient auraient pour conséquence de :

  • Enliser et disperser rapidement l’offensive ukrainienne dès les premiers kilomètres, 
  • Provoquer des pertes très importantes ainsi qu’une surconsommation de munitions,
  • De paralyser l’avantage dynamique des chars et véhicules de combat,
  • De réduire considérablement l’efficacité des appuis aériens et artillerie,
  • De provoquer des massacres parmi les civils et donc une intervention russe accélérée.

Voilà pourquoi si Zelensky ne veut pas risquer de voir le drapeau de la Fédération de Russie flotter sur le Maïdan, il cherchera probablement à mener une « blitzkrieg » loin des centres stratégiques républicains et des pièges urbains qui lui offrirait un avantage militaire et surtout une victoire politique.
Voilà pourquoi je regarde plus du côté de cette zone située entre le bord de la Mer d’Azov (Novoazovsk) et le début de la grande périphérie de Donetsk (Dokuchaievsk) qui offre aux forces ukrainiennes une steppe ouverte et des frontières avec la Russie très proches, qui permettrait en cas de d’attaque victorieuse de prendre des territoires républicains, de contrôler des postes frontières, d’isoler le groupe d’armée Sud de la RPD.

Dès 2017, j’avais appelé ce scénario « l’axe Sud » et je pense qu’il est toujours
en bonne position dans les scénarios d’une offensive ukrainienne probable

5 / Fixer, Déborder, Attaquer… et Geler

Dans ce scénario d’offensive ukrainienne réalisée dans un couloir de seulement 50 kilomètres de profondeur menant du secteur de Volnovakha (terminus ferroviaire logistique où se concentrent d’importantes forces blindées, mécanisées et aériennes) jusqu’aux frontières avec la Russie, nous risqopns probablement d’observer le déroulement des 3 phases classiques du combat (Fixer, Déborder, Attaquer) auxquelles il convient de rajouter une phase finale plus diplomatique que militaire et qui consistera à geler l’avantage militaire acquis, avant une contre offensive ou une extension régionale du conflit (dernier exemple en date, les  cessez le feu dans le Haut Karabagh qui entérine l’avantage tactique en victoire militaire azerbaidjanaise).
Pour le Donbass nous aurions ainsi :

« Fixer »

Successivement déclenchés et pour toute la durée de l’offensive:

  • Des opérations offensives sur les secteurs stratégiques du front pour fixer les forces et mobiliser les réserves républicaines.
  • Des bombardements ponctuels et nocturnes sur les zones résidentielles pour faire fuir la population (et encombrer les chemins de la logistique).
  • Des destructions par bombardement et sabotage des moyens de télécommunications et des réseaux énergétiques,
  • Des destructions de ponts et carrefours routiers et de dépôts logistiques repérés…

Cette phase semble avoir déjà commencé avec les bombardements des dernières semaines.

« Déborder » 

Puis une offensive brutale sera probablement déclenchée vers ce couloir Volnovakha / frontière russe qui présente pour Kiev les avantages suivants:

  • Courte distance (50 km) permettant une opération en 1 ou 2 journées maximum,
  • Pas de zone de freinage urbain importante et pouvant générer des contre offensives,
  • Terrain ouvert libre propice aux blindés et appuis feu lointains (artillerie et aviation),
  • Charnières fortes au Nord et au Sud (Marinka et Mariupol) pour éviter un chaudron.

« Attaquer »

Pour briser les lignes de défenses républicaines, les forces ukrainiennes commenceront probablement leur offensive par de puissants bombardements terrestres et aériens cherchant à neutraliser les positions et champs de mines républicains, puis :

  • En utilisant les radicaux nationalistes dans les reconnaissances offensives risquées, les unités blindées se mettront en mouvement sous la couverture d’une artillerie lourde mobile et d’appuis aériens ponctuels.
  • Les villages opposant une résistance seront contournés et laissés aux soins d’unités d’infanterie et de génie de 2ème échelon qui les encercleront avant de laisser des paramilitaires bandéristes les investir.
  • Sur les flancs de l’offensive, des unités du génie mineront les itinéraires potentiels d’une contre attaque républicaine et des forces d’interventions rapides mixtes (infanterie mécanisées et artillerie) se positionneront à l’arrière.

« Geler »

Kiev va certainement miser la réussite de son offensive sur:  

  • L’habituelle procédure réglementaire de l’attentisme russe: observation, communication, convocation du Conseil de Sécurité de l’ONU, ultimatum, puis seulement après intervention. 
  • Les interventions de Moscou à caractère humanitaire (sauf contre les groupes terroristes non gouvernementaux) et dont l’objectif prioritaire est l’arrêt des combats, même au prix de l’abandon des territoires conquis militairement.

A ce titre Zelensky rêve certainement d’un scénario diplomatique de type Karabagh mais avec un déploiement de casques bleus occidentaux qui lui permettront par le contrôle des frontières de finaliser le blocus des républiques du Donbass et dans les zones conquises d’entamer une épuration communautariste de type croate qu’il pourra confier aux unités spéciales nationalistes.

Il n’est pas sûr que ce scénario ukrainien fantasmé soit réalisé car il reste pour Kiev beaucoup d’inconnues quant à la puissance des :

6 / Sauf que : 

  • Capacité des forces républicaines à contre attaquer, sur l’axe offensif ou ailleurs,
  • Rapidité de mobilisation armée de la population locale (réservistes, volontaires…),
  • Déploiement d’une deuxième « Opolcheny » (milice) de volontaires étrangers,
  • Et surtout, la nature et la rapidité de l’intervention russe car Moscou, devant la violation flagrante et meurtrière des accords de Minsk que constituera toute nouvelle offensive ukrainienne, pourrait décider unilatéralement de frapper militairement les forces ukrainiennes depuis ses unités positionnées dans l’oblast de Rostov sur le Don et en Mer Noire, ou même intervenir réellement dans le Donbass (enfin !) et dans ce cas précis aider les forces républicaines à libérer leurs territoires occupés par Kiev.

Mais quel que soit le scénario choisi et son développement final, une offensive ukrainienne sera une nouvelle éruption dramatique du drame ukrainien, et une menace gravissime pour une paix européenne déjà fortement lézardée par la stratégie agressive de l’OTAN, la collaboration servile des institutions et  gouvernements occidentaux et l’apathie des populations de l’Union Européenne incapables de comprendre que leurs destinées sont liées à celle du Donbass. Et ici, dans le Donbass libre, pendant les premiers jours de l’attaque de Kiev jusqu’à la contre offensive russe, nos milices et populations républicaines vont certainement vivre chaque heures comme une éternité dans des souffrances semblables à celles de 2014, avec leurs flots de larmes et de sang.
Car il reste malheureusement encore un long chemin bordé de tombes jusqu’ à la Liberté des russes de Donetsk et Lugansk.
En vous priant de m’excuser pour la longueur inhabituelle de cet article, mais je pense qu’il était nécessaire de rétablir quelques vérités quant à la situation réelle en cours d’explosion dans le Donbass, tout en conservant une confiance totale quant à l’issue de cette guerre que Zelensky semble vouloir exacerber, et qui selon moi s’achèvera par la libération de l’ensemble de la Novorossiya, la chute du régime de Kiev et le retrait de l’OTAN des frontières de la Fédération de Russie.
« No pasaran » 

Erwan Castel

Et pour conclure sur une note victorieuse ! :

Source : Alawata
https://alawata-rebellion.blogspot.com/