Par Al Manar

Rédaction du site

Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a assuré que « la résistance ripostera sans doute à chaque nouveau raid israélien contre le Liban ».

Lors d’un discours, ce samedi 7 aout, à l’occasion du 15ème anniversaire de la victoire de la résistance lors de la guerre israélienne contre le Liban en 2006, le numéro un du Hezbollah a appelé à la nécessité de préserver les acquis de cette guerre et de ne pas permettre à l’entité sioniste de franchir les lignes rouges et exploiter la crise au Liban pour imposer de nouvelles équations.

L’explosion du port du Beyrouth et l’incident de Khaldé ont également été abordés par Sayed Nasrallah.

Voici les principaux points de son discours :

Tout d’abord je voudrais présenter mes condoléances aux familles des martyrs de Khaldé, pour le décès du chef FPLP Ahmad Jibril et à toutes les familles des martyrs de l’explosion de Beyrouth.

Préserver les acquis de la guerre 2006

Il est de notre responsabilité de préserver les acquis et les équations de la guerre 2006- qui ne sont pas le fruit d’un vœu ou des tables de négociations- mais des énormes sacrifices que nous avons tous endurés.

Il faut préserver ce que les martyrs ont accompli pendant la guerre de juillet 2006 et développer ces exploits et ces avantages. Ceux-ci sont entrés dans une nouvelle étape à travers l’affrontement héroïque menée par les Palestiniens lors de la  bataille de l’épée de d’Al-Qods.

L’équilibre de dissuasion constitue l’acquis historique et stratégique le plus important réalisé par la résistance lors de la guerre 2006. Le Liban jouissait de sécurité et de stabilité pendant 15 ans.

Avant 2006, l’armée de l’air israélienne a mené le long des décennies des raids contre des bâtiments, des institutions, des cibles et des infrastructures dans toutes les régions. Rien ne la dissuadait.

Or durant ces dernières 15 ans, pas un seul raid israélien n’a eu lieu contre une zone libanaise, à l’exception d’un incident contre une région controversée entre les frontières libanaise et syrienne.

Ce qui a interdit Israël de mener des raids contre le Liban est sa crainte d’entrer dans une grande confrontation avec le Liban et sa résistance et non pas son respect pour les résolutions internationales.

Israël inquiet pour son existence

L’armée de l’ennemi israélien est plus que jamais inquiète pour son existence en raison de ce qui se passe en Palestine et du renforcement de l’axe de la résistance.

La question cruciale, qui importait l’ennemi israélien après l’an 2006, était celle des armes de la résistance et de son développement.

Il aspire au jour de voir le Liban dépourvu de sa force et de ses armes pour qu’il viole le Liban, comme avant les années 2000 et 2006. Malheureusement, certaines parties au Liban aident l’ennemi, délibérément ou pas dans ce sens. Mais, ils ont échoué.

Depuis 2006 jusqu’aujourd’hui la capacite de la résistance est monté en flèche en obtenant des missiles de précision. Le ministre israélien de la guerre, Benny Gantz, a évoqué une menace existentielle pour Israël.

De plus, certains raids de l’ennemi israélien contre la Syrie- qui visent à soutenir les groupes armés ou cibler les capacités de la résistance ou de ceux qui affrontent ces groupes- n’ont pas non plus abouti.

Ce qui s’est passé il y a quelques jours est un développement très dangereux et sans précédent depuis 15 ans. Le facteur de temps dans la riposte à certains actes agressifs est primordial et tout retard dans ce sens fait perdre à cette réponse sa valeur.

Fixer les anciennes règles d’engagement

La résistance a riposté hier aux raids israéliens directs depuis 15 ans contre le sud du Liban.

L’armée israélienne a mené vers minuit deux raids contre les régions d’al-Jarmaq et de Chawakir, effrayant les gens. Israël a indique dans son communique avoir visé des terrains vides, croyant que la préoccupation du Liban dans sa crise empêchera la résistance de riposter.

Hier, nous avons choisi des terrains vagues dans les fermes occupées de Chebaa pour transmettre un message. Nous avons frappé les environs d’une zone militaire (israélienne) fermée. Nous avons choisi notre riposte pendant le jour, exposant nos frères (résistants) au danger, dans le but de ne pas effrayer notre  peuple et nos gens.

La résistance a publié une déclaration revendiquant les tirs des roquettes. Nous avons le courage d’assumer nos responsabilités et de riposter haut et fort. Vous avez bombardé des terrains vagues, nous avons riposté en bombardant des terrains vagues.

Nous avions voulu par cette opération de fixer les anciennes règles d’engagement, et non pas d’imposer de nouvelles règles. Tout nouveau raid israélien contre le Liban entrainera une riposte inévitable de manière appropriée et proportionnée de notre part.

Nous veillons à protéger ce que la résistance a réalisé lors de la guerre de juillet 2006, quels que soient les sacrifices ou les dangers, faute de quoi le Liban risque d’être profané.

Aux dirigeants de l’ennemi (sioniste), ne faites pas de mauvais calculs en misant sur le fait que la résistance est préoccupée par la situation interne quelle que soit son ampleur. Nos responsabilités sont claires: protéger notre peuple.

Ne pariez pas sur les pressions sur notre peuple et les divisions internes, ne misez pas sur la division autour de la résistance au Liban, qui n’a jamais fait l’objet d’unanimité. Vous ne réussirez pas à affecter l’environnement de la résistance, qui nous invitait à bombarder l’ennemi à partir de ses maisons.

Ce qui s’est passé hier n’est qu’une réponse aux raids aériens et n’a rien à voir avec la riposte à l’assassinat des deux chers martyrs, Mohammad Qassem Tahan et Ali Kamel Mohsen.

Notre prochaine réponse à de nouveaux raids israéliens aura lieu n’importe dans le nord de la Palestine occupée, que ce soit dans la Galilée ou dans le Golan. Toutes nos options sont ouvertes.

La plus grande bêtise que l’ennemi israélien commettra est d’entrer dans une nouvelle guerre avec le Liban.

Par contre, je ne répondrai pas à ceux qui prétendent leur attachement à la souveraineté du Liban et qui ont pleuré après la réponse de la résistance. Il s’agit d’une polémique stérile. Chaque partie a fait ses choix depuis 1982.

Les auteurs de l’agression contre la résistance doivent rendre compte de leurs actes

Les habitants de la localité de Chwaya (sud) et la secte druze ne devront pas être tenus pour responsables d’avoir agressé le groupe de la résistance (ayant mené des dizaines de tirs contre les territoires occupés). Quiconque a attaqué nos frères devrait rendre compte de ces actes et comparaitre devant la justice.

Si nos frères avaient pu atteindre la zone qu’ils ont bombardé depuis les villages chiites et nos maisons, nous l’aurions fait. Les critères militaires et géographiques nous ont imposé de tirer des roquettes depuis cette zone loin des quartiers résidentiels.

Le groupe qui a tiré les roquettes a fait preuve de discipline et d’expérience. Quand j’ai vu la vidéo de l’embuscade tendu à nos combattants, j’ai souhaité venir chez ces jeunes pour leur embrasser le front et les mains.

Ce ne sont pas les habitants de Chwayya qui ont attaqué le groupe des résistants. Nous apprécions tous ceux qui ont soutenu la résistance. Nous devons être prudents. Ceux qui ont agressé nos frères sont d’un autre monde.

Ils les ont volés les équipements et les armes, et ils les ont battus et menacés par les armes. Les instigateurs de cet acte doivent être tenus pour responsables et comparaitre devant la justice.

L’atmosphère générale doit être rectifiée par l’intervention des honorables cheikhs, afin que la région puisse retrouver son harmonie.

Divulguez le rapport technique sur la tragédie du port de Beyrouth

S’agissant de la tragédie du port de Beyrouth, toutes les parties qui ont contribué à l’enquête, à savoir les renseignements de l’armée libanaise, les renseignements français et le FBI sont parvenues à la conclusion qu’il n’y avait ni armes ni munitions dans le port.

Après leur échec dans la tentative de lier l’explosion du port au Hezbollah, ils ont eu recours à la question des nitrates.

Y a-t-il une accusation insignifiante, ridicule et plus laide que d’accuser le Hezbollah de stocker des nitrates dans le port de Beyrouth ?

Tout ce qui a été dit depuis l’explosion du port n’est pas basé sur la logique, et n’a d’autre but que la déformation et le chantage.

Si nous voulions exploiter cette affaire, nous dirions que ceux qui ont apporté les nitrates sont ceux qui soutiennent les groupes armés en Syrie.

Ceux qui ont fait du mal aux martyrs et aux blessés du port sont ceux qui ont propagé les fausses informations pour détourner l’enquête et induire en erreur l’opinion publique.

Le Hezbollah n’a pas peur de l’enquête car il n’est pas accusé par les autorités judiciaires dans l’affaire de l’explosion du port.

Ce que nous exigeons, c’est l’annonce des résultats de l’enquête technique.

Pourquoi les résultats de l’enquête technique ne sont-ils pas divulgués par la justice ? Parce qu’ils ne veulent pas parvenir à la vérité. Il existe une complicité avec les compagnies d’assurance.

Aux familles des martyrs du port: N’acceptez pas l’exploitation politique du sang de vos fils. Allez chez le juge Bitar et demandez-lui de vous dévoiler la cause de l’explosion.

L’enquête judiciaire sur l’explosion du port de Beyrouth est politisée et loin de toute objectivité.

Appel à l’arrestation des auteurs du massacre de Khaldé

Je suis personnellement et quotidiennement l’incident de Khaldé. Ce qui s’est passé à Khaldé était une embuscade préméditée. Il s’agit d’un massacre perpétré par un gang de criminels connus. Ils ont ouvert le feu tuant 3 personnes et blessant 16 autres, la plupart ont été touchés à la tête et à la poitrine.

Notre patience face aux dommages causés par ce massacre est fondée sur la sagesse et la responsabilité, et ne relève pas de faiblesse.

Il faut arrêter toutes les personnes impliquées, qui sont connues par leur nom, et les traduire devant la justice, et par conséquent trouver une solution radicale au problème de l’autoroute menant vers le sud.

Le sang de ces martyrs doit inciter à mettre fin aux agressions et au blocage de la route menant au sud.

Nous n’avons aucun problème avec les Arabes de Khaldé, les Arabes de Naameh et les tribus arabes, mais seulement avec ce groupe criminel et meurtrier.

Ceux qui insistent à agresser les gens, bloquer les routes et menacer la paix civile doivent être arrêtés.

Source : Al Manar
https://french.almanar.com.lb/…