Par Christelle Néant

Le 27 mai 2022, nous étions à Svetlodarsk, quelques jours à peine après la prise de contrôle de la ville par les forces russes et celles de la milice populaire de la RPL (République Populaire de Lougansk). Les habitants nous ont raconté comment se sont passé les huit années sous le joug de l’Ukraine, et les crimes (vols et viols) commis par les soldats ukrainiens contre la population civile.

Avant d’arriver en ville, nous passons par les anciennes positions de l’armée ukrainienne, en face de Debaltsevo. Nous y trouvons pas mal de déchets, dont des seringues en grand nombre qui laissent à penser que les soldats ukrainiens se droguaient. Une supposition qui sera confirmée par les habitants de Svetlodarsk. Une dame nous raconte comment en pleine discussion, un soldat ukrainien manifestement drogué a soudain sorti un couteau et commencé à fendre l’air avec, dans un état second.

Dans le centre de Svetlodarsk, près des magasins, nous trouvons un grand nombre d’habitants, qui ont beaucoup de choses à raconter sur les crimes des soldats ukrainiens et la complicité de l’OSCE. Il y a tellement de gens qui veulent nous raconter ce qu’ils ont vécu, vu et entendu, que l’interview est difficile. Chacun voulant absolument raconter tel ou tel fait, qui lui semble important, quitte à couper la parole de la personne qui parle.

De manière unanime, tous les habitants rencontrés disent leur bonheur d’avoir vu arriver l’armée russe et la milice populaire de la RPL. Lorsque je leur rapporte les accusations de crimes de guerre que les médias ukrainiens et occidentaux colportent sur les soldats russes, tous me répondent à l’unisson qu’il s’agit de mensonges. La population de Svetlodarsk n’a rien à reprocher aux soldats russes ou à ceux de la RPL.

Par contre il n’en est pas de même envers ceux de l’armée ukrainienne. Les habitants de Svetlodarsk nous racontent pendant près d’une heure les vols, et les viols commis par les soldats ukrainiens.

Dès leur arrivée à Svetlodarsk en 2014, les soldats ukrainiens volent bagues, chaînes, et mêmes croix chrétiennes. Ils ont aussi volé des portails métalliques, des téléviseurs plasma, des meubles, des portes, des prises électriques, et bien d’autres choses, qu’ils envoyaient ensuite chez eux via le bureau de la « nouvelle poste ».

Et les soldats ukrainiens ne se sont pas contentés de voler les habitants de Svetlodarsk, ils ont aussi violé des jeunes femmes et des jeunes filles. Une des femmes interrogées, Praskovia, nous racontent comment, en 2018, les soldats ukrainiens ont emmené en voiture et violé celle qui est désormais sa belle-fille, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Par chance ils la retrouvent rapidement, et en vie.

Une autre femme, Natalia, racontent comment ils ont dévalisé le rayon cigarettes et vodka du magasin où elle travaillait, arme à la main, avant de voler les bijoux de la jeune femme qui travaillait dans ce rayon, Irina, puis de la violer.

Natalia, et son ami Viktoria, nous racontent aussi, comment les soldats ukrainiens ont débarqué dans une maison où se trouvaient une femme invalide alitée, et sa fille qui s’occupait d’elle. Ils ont violé la jeune fille devant sa mère, avant de la tuer.

Praskovia nous a aussi raconté que les combattants de Secteur Droit avaient organisé un véritable système de livraison de jeunes femmes. Elles étaient attrapées en ville, puis emmenées en voiture vers leur quartier général, où elles étaient violées.

Ce témoignage me rappelle celui de Natacha, une rescapée d’une prison de Secteur Droit. Elle nous avait raconté comment les combattants ukrainiens violaient à la chaîne des prisonnières.

En plus de voler et de violer, les soldats ukrainiens ont tué des civils, sans jamais êtres inquiétés pour ces crimes. Ainsi un char ukrainien a roulé littéralement sur une voiture dans laquelle se trouvait une famille. Les quatre occupants, dont les deux enfants, sont morts sur le coup.

Les habitants de Svetlodarsk nous ont aussi raconté comment les soldats ukrainiens les bombardaient, ou se bombardaient les uns les autres, avec la complicité de l’OSCE qui déclarait ensuite que les tirs venaient de Gorlovka, alors que la direction d’origine des obus était totalement incompatible avec cette affirmation.

L’OSCE qui fermait aussi les yeux sur les tirs à l’arme lourde menés depuis la base des soldats ukrainiens, où nous avons retrouvé quatre trous pour obusiers et canons automoteurs et de nombreuses douilles prouvant que ces pièces d’artillerie avaient tiré depuis cet emplacement, qui se trouve à proximité du bureau des observateurs ! Or, Svetlodarsk se trouvait dans la zone de retrait des armes lourdes prévue par les accords de Minsk.

Voir le reportage filmé sur place, sous-titré en français :

Les preuves de la complicité de l’OSCE vis-à-vis des crimes de l’armée ukrainienne se multiplient : employés de l’organisation transmettant des données sur la localisation des unités de la milice populaire, téléphone satellite portant leur logo trouvé dans Azovstal, et découverte de logiciels dans des ordinateurs de soldats ukrainiens permettant de contrôler les caméras de surveillance installées par l’organisation sur la ligne de front.

 

 

 

 

Il sera difficile après tout cela de faire croire que l’OSCE était une organisation neutre, qui rapportait fidèlement les violations du cessez-le-feu dans le Donbass. Cette organisation a fermé les yeux pendant huit ans sur les violations des accords de Minsk par les soldats ukrainiens, tout comme l’Occident a fermé les yeux sur les crimes commis par ces mêmes soldats contre la population du Donbass.

Christelle Néant

Source : Donbass Insider
https://www.donbass-insider.com/fr/…

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