The 130th President of the Generalitat de Catalunya and MEP, Carles Puigdemont, delivers the opening speech of the annual inter-parliamentary conference organized by Junts per Catalunya, in Brussels on September 5, 2023. This year, these conferences aim to coordinate the actions that will be carried out during the last phase of the Spanish Presidency of the Council of the European Union. (Photo by JOHN THYS / AFP)

Par Luc Michel

# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
REVANCHE OU IRONIE DE L’HISTOIRE : LES INDEPENDANTISTES CATALANS ARBITRES DES ELECTIONS ESPAGNOLES (ll)

Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2023 09 08/ Série V/

* Lire la partie I:
REVANCHE OU IRONIE DE L’HISTOIRE : LES INDEPENDANTISTES CATALANS ARBITRES DES ELECTIONS ESPAGNOLES !
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/posts/pfbid0oQuHAjBreme8MaxaCQKAnXJEQDDPMQCHLiHHT5Zcvg42QXAQt7mb6MRmDbKzkWgMl

Crise politique en Espagne :

le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont revient sur le devant de la scène 

Le leader indépendantiste se retrouve aujourd’hui en situation de faiseur de roi, dans la perspective de la reconduction ou non du mandat du Premier ministre socialieste espagnol Pedro Sanchez.

L’ancien président de la généralité de Catalogne qui avait mis l’Espagne en ébullition à l’automne 2017 en organisant un référendum, et en faisant proclamer unilatéralement l’indépendance, s’impose à nouveau dans le jeu politique à Madrid. Les sept députés de son parti Ensemble pour la Catalogne ont apporté, jeudi 17 août, leurs voix à la socialiste Francina Armengol pour lui permettre de devenir présidente du congrès des députés. Avec cette consigne de vote, Carles Puigdemont, aujourd’hui exilé en Belgique, opère un revirement spectaculaire après avoir pendant des années prôné la confrontation avec le pouvoir central espagnol.  

UN MANDAT D’ARRET DE LA JUSTICE ESPAGNOLE

Le nom de Carles Puigdemont évoque un personnage controversé, très médiatisé en Europe à la fin des années 2010 avant de se faire oublier. L’ex-patron de la Catalogne était devenu pendant quelques semaines en 2017 une célébrité internationale bien au-delà des frontières espagnoles.

Le référendum et la déclaration d’indépendance lui avaient valu d’être destitué et ciblé par des poursuites judiciaires auxquelles il a jusqu’à présent échappé en se réfugiant à l’étranger. Ce sexagénaire portant une coiffure à la Beatles, qui cache une cicatrice liée à un accident de voiture, avait beaucoup médiatisé son parcours politique. Il incarne l’aile radicale des séparatistes catalans, qui jouent depuis des années sur la victimisation de leur chef. Carles Puigdemont fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice espagnole. 

La langue catalane fait son entrée au parlement espagnol

 S’il apporte maintenant son soutien au parti socialiste espagnol, c’est en échange de quelques concessions. Les premières portant sur la langue catalane. Le gouvernement sortant de Pedro Sanchez a demandé à la Commission européenne que le catalan soit reconnu, avec le basque et le galicien, comme l’une des langues officielles de l’Europe. La nouvelle présidente du congrès des députés espagnols vient par ailleurs d’officialiser l’entrée du catalan et des deux autres langues régionales au parlement espagnol. C’est même la première décision annoncée jeudi par Francina Armengol.

Carles Puigdemont n’a pas obtenu dans l’immédiat la promesse d’un référendum d’autodétermination ou d’une amnistie pour les séparatistes poursuivis après la tentative de sécession en 2017. Mais le leader indépendantiste se retrouve aujourd’hui en situation de faiseur de roi, dans la perspective de la reconduction ou non du mandat du Premier ministre Pedro Sanchez, dans les semaines qui viennent. Le parti Ensemble pour la Catalogne affirme que son vote de jeudi ne préjuge pas de la suite, une façon de faire monter les enchères.

ESPAGNE : CARLES PUIGDEMONT EXIGE L’«AMNISTIE» DES INDEPENDANTISTES EN ECHANGE DE SON APPUI A L’INVESTITURE DE PEDRO SANCHEZ

Les députés indépendantistes sont indispensables pour que Pedro Sanchez soit reconduit au pouvoir.

L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, dont les députés en Espagne sont indispensables au socialiste Pedro Sanchez s’il veut être reconduit au pouvoir, a exigé mardi 5 septembre une «loi d’amnistie» et l’abandon des poursuites judiciaires contre les indépendantistes en échange de son soutien. S’exprimant devant la presse à Bruxelles, Carles Puigdemont, figure centrale de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, a exigé «l’abandon complet et effectif de la voie judiciaire contre le mouvement indépendantiste» via «une loi d’amnistie».

Il est lui-même réclamé par la justice néo-fraquiste espagnole et a fui en 2017 en Belgique pour échapper aux poursuites. Une fois cette condition et d’autres remplies, Carles Puigdemont appelle de ses vœux l’ouverture de négociations en vue de parvenir à un «accord historique» sur l’avenir de la Catalogne qui doit passer, selon lui, par l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Les élections législatives du 23 juillet en Espagne n’ont pas permis de dégager de majorité.

ACCORD A TROUVER

Arrivé deuxième du scrutin, le socialiste Pedro Sánchez est paradoxalement celui qui a le plus de chances de parvenir à rassembler autour de lui une majorité au Parlement pour être reconduit au pouvoir. Mais il a besoin pour cela des voix des 7 députés du parti de Carles Puigdemont, qui est au centre de toutes les attentions, comme l’a prouvé lundi la visite que lui a rendue à Bruxelles la numéro trois du gouvernement Sánchez, Yolanda Diaz, cheffe de file de l’extrême gauche espagnole.

Cette visite était la première rendue à Carles Puigdemont par un membre du gouvernement depuis son départ d’Espagne en 2017. Vainqueur des législatives, le rival conservateur de Pedro Sánchez, Alberto Núñez Feijóo, a été chargé par le roi Felipe VI de présenter sa candidature au poste de Premier ministre devant le Parlement. Les débats et le vote auront lieu les 26 et 27 septembre. Mais ses chances sont infimes. Après l’échec attendu du chef du Parti Populaire, Pedro Sánchez disposerait de deux mois pour tenter à son tour d’être investi. S’il n’y parvenait pas à son tour, de nouvelles élections seraient convoquées, probablement à la mi-janvier.

L’EXILE CARLES PUIGDEMONT MET SANCHEZ DOS AU MUR

« Réfugié en Belgique depuis 2017, le leader catalan a posé ce mardi 5 septembre les conditions de son soutien à une coalition de gauche, conduite par le Premier ministre sortant. Il exige notamment l’amnistie des indépendantistes. »

L’AMNISTIE OU LE RETOUR AUX URNES.

« L’ancien président catalan, Carles Puigdemont, qui fuit la justice espagnole depuis six ans dans son refuge belge, a présenté ce dilemme cornélien au chef du gouvernement en sursis, Pedro Sánchez. Autrement dit, ou bien le leader socialiste, qui rêve de renouveler son mandat, accepte de passer entièrement l’éponge sur le conflit catalan, ou bien il devra se passer de son soutien pour former une nouvelle coalition de gouvernement. »

« Lundi soir, Carles Puigdemont – qui risque une forte peine de prison s’il remet les pieds en Espagne – a surpris son monde en se laissant photographier avec Yolanda Díaz, l’actuelle ministre du Travail de la coalition au pouvoir et cheffe de file du mouvement Sumar, «la gauche de la gauche». Pour la première fois depuis l’automne 2017, lorsqu’il avait déclaré unilatéralement l’indépendance de la Catalogne, immédiatement suspendue, puis pris la fuite vers Waterloo, en Belgique, le pestiféré de la politique nationale fait son retour sur le devant de la scène. »

Et pour cause : les sept députés de sa formation sécessionniste Junts sont indispensables à Pedro Sánchez s’il veut être intronisé.

Photo :
Carles Puigdemont, à Bruxelles ce mardi 5 septembre.

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
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