Par l’UFCM

Fallait-il une enquête de l’ONU pour se demander ce que la France fait au Mali depuis 8 ans, quels problèmes elle a résolus, et au bénéfice de qui ?

Il est maintenant établi, malgré les dénégations françaises que l’armée française a tué, le 3 janvier dernier, 19 civils réunis pour un mariage, et pas seulement des djihadistes, selon le rapport de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma).

Le rapport de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma) constitue la plus sérieuse mise en cause d’une opération de la force antidjihadiste Barkhane par les Nations unies depuis le début de l’engagement français au Sahel en 2013.

Au terme de l’enquête, d’entretiens directs avec au moins 115 personnes, presque autant d’entretiens téléphoniques et un certain nombre d’entretiens de groupes, la Minusma « est en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé le 3 janvier, dans le village de Bounti, en croyant cibler des jihadistes« , dit le résumé du rapport.

Quelque 5000 hommes seraient engagés dans la Force française Barkhane au Mali, et des milliers de civils maliens auraient déjà été les victimes collatérales de cette guerre, dont on connait mal les enjeux, et qu’on met un peu rapidement sur le compte du fanatisme religieux.

Nous publions ci-dessous le communiqué de l’UFCP (Union Française des Consommateurs Musulmans) qui résume ainsi la situation :
« La France s’est rendue coupable d’un massacre de 19 civils lors d’un bombardement au Mali en janvier dernier. Cet acte odieux, qui nous rappelle les périodes les plus sombres de la colonisation, ne fait l’objet à ce jour d’aucune excuse ni commentaire de la part des autorités.
Face à ce silence des politiques et de certains médias, détenus pour beaucoup par des marchands d’armes, l’UFCM tient à dénoncer la présence française au Sahel qui,  non seulement ne contribue pas à la lutte contre le terrorisme, mais au contraire nourrit les rancœurs.

Cette présence militaire vise en réalité à exploiter les richesses des matières premières africaines tout en se servant de ces pays comme un show-room pour exposer la marchandise militaro-industrielle aux yeux du monde.
La France est passée à une vitesse fulgurante de la cinquième à la  troisième place dans les exportations de vente d’armes, lugubre marché de la mort, et cela, à quel prix ?
Au Yémen, l’Arabie Saoudite, fournie en armes françaises, affame toute une population.
Au Rwanda, le soutien indéfectible de Mitterand au président Hutu, a permis un génocide sous silence pendant des années d’une population Tutsi totalement sacrifiée aux liens d’amitié et aux intérêts politico-économiques. 

 Les Palestiniens à Gaza vivent dans une prison à ciel ouvert scrutés 24h/24 par des drones La longue coopération entre la France et Israël dans le domaine aéronautique est bien connue !
La France, sans scrupules, fait de ces pays des laboratoires d’expérimentation afin, non seulement de vendre ses armes, mais aussi de les tester afin de les améliorer pour imposer également sa politique sécuritaire sur son territoire. 
Le visage hypocrite de la France des droits humains est démasqué depuis longtemps, à force de collaborations et de soutiens iniques, de participations sanglantes.  Et c’est sans parler des autres crimes sur ses anciennes terres coloniales et autres terres d’intérêts stratégiques. 

L’UFCM appelle donc les autorités françaises à tirer les conséquences de ces crimes à savoir :

  • La reconnaissance des « bavures » et l’ouverture d’enquêtes indépendantes et l’indemnisation des victimes
  •  La démission et le jugement des responsables politiques et militaires      
  •  Le retrait des forces armées du Sahel. 

En tant qu’acteurs de la société civile et êtres de conscience, nous ne pouvons plus fermer les yeux. Il est dans l’intérêt du peuple de France de lutter contre les injustices et de dénoncer toute ingérence criminelle à l’étranger. « 

UFCM, Le 31 mars 2021

CAPJPO-EuroPalestin

Source : EuroPalestine
https://europalestine.com/…